Le cheval au secours des forêts

Le 18/01/2008 à 12:15

Son métier, sa passion : nettoyer les forêts et les ruisseaux avec un cheval. Depuis douze ans, Jean-Jacques Séité s'attelle à la tâche.

« À droite. Stop. Recule ! » Oscar, fidèle canasson breton, s'ébranle à la voix de son maître. Débardeur professionnel à cheval, Jean-Jacques Séité, 54 ans, ne troquerait pour rien au monde ses chevaux contre un engin forestier à moteur. « Rien de mieux que le cheval pour accéder aux terrains un peu difficiles, affirme haut et fort le débardeur brestois. Par rapport aux anciens, on n'a rien inventé. C'est dommage de prendre des camions pour des tâches qui peuvent être accomplies par un cheval. » Et pas question pour le Finistérien de paraître passéiste. « Ça va aussi vite qu'une machine. Et au moins ça ne pollue pas et ça ne fait pas de bruit. »

Depuis une semaine, Jean-Jacques est à Trouville-sur-Mer (Calvados) pour dégager un ruisseau, après les inondations de septembre. Avec leurs gros sabots, Oscar et Qualin débarrassent les abords, des troncs d'arbres, chablis ou tôles qui peuvent peser parfois jusqu'à 900 kg. « On enlève tout ce qui fait obstruction à l'écoulement », précise Jean-Jacques le pédagogue. Brut de décoffrage, Jean-Jacques est à l'image de son cheval. Robuste et généreux. Les yeux de quelqu'un qui aime ses chevaux... et les gens. « Les chevaux et moi c'est une longue histoire. Je dors même avec, sourit-il. Je les considère comme mes fils. »

« Il connaît deux cents mots »

Travailler avec ? Quoi de plus normal pour ce fils de légumier de Saint-Pol-de-Léon. « Ça fait quatre générations que dans la famille, nous vivons avec. Et puis rien de tel que d'être en forêt, au calme, avec mon cheval... » Depuis douze ans, il drive une société de débardage à Guilers (Finistère). Toute l'année, il crapahute avec ses chevaux dans les forêts de France. « La semaine prochaine on part à Fontainebleau. Et après retour en Bretagne, vers Vannes. »

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