Interview de Nicolas Touzain La perle rare n'existe pas !
INTERVIEW NICOLAS TOUZAINT : " La perle rare n'existe pas ! "
Champion d'Europe en 2003, champion Olympique par équipe en 2004, vainqueur de la finale de la Coupe du Monde de 2006 ...
Nicolas Touzaint a remporté de prestigieux titres malgré sa jeunesse.
Aujourd'hui, il nous livre ses secrets…
Que représente le CCI** de Compiègne pour vous ?
Nicolas Touzaint : Pour plusieurs raisons, Compiègne est une épreuve majeure. La première : c'est un très beau concours. Le cadre, le sol, la carrière de dressage, le terrain de CSO… font la qualité de cette compétition. Et je ne parle pas de l'organisation et des boxes durs dans lesquels se reposent les chevaux. D'autre part, pour un deux étoiles, Compiègne est particulièrement bien doté. Côté sportif, ce concours complet est important notamment pour une question de qualification. En fait, pour participer à un CCI***, nous devons avoir disputé un deux étoiles avant. Lorsque nous faisons Compiègne au mois d'avril, et si tout se déroule correctement, il nous permet de qualifier un cheval pour refaire son étoile au mois de mai ou de juin. Un critère qui le rend également incontournable.
La majorité du temps, les cavaliers profitent de cette occasion pour sortir leurs jeunes chevaux. Pourquoi ?
N.T. : Oui et non. Etant un deux étoiles, il est vrai que Compiègne correspond bien aux jeunes chevaux. Mais il est aussi très intéressant pour d'autres plus âgés qui sautent et qui sont très bons à ce niveau. Correspondant à beaucoup de montures, Compiègne se veut une compétition très ouverte.
Discipline assez physique, les chevaux ont un programme d'entraînement particulier, notamment pour le cross ?
N.T. : Nous devons les travailler dans les trois disciplines. Un cheval de métier saute un parcours de cross seulement lors de la compétition. A condition qu'il se comporte bien. Pour qu'ils aient une excellente condition physique, nous les faisons galoper régulièrement. A cela, il convient d'ajouter des séances de saut d'obstacles. Dans le programme d'entraînement le dressage est l'élément qui revient le plus souvent. Je dirais même quotidiennement.
Cela suppose qu'on ne les choisisse pas sur les mêmes critères ?
N.T. : En dressage ou en jumping, comme ce sont des spécialités, nous nous devons, cavaliers, d’être très pointilleux sur les exigences de chaque discipline. En concours complet, le cheval doit posséder un certain nombre de qualités. Etre un beau modèle avec des allures, calme et froid pour le dressage. Posséder une grande foulée, une bonne résistance physique, être capable d'enchaîner les obstacles sans être regardant, le tout en étant respectueux et facile… La perle rare n'existe pas. Ils ont tous des points forts et faibles. A nous d'exploiter au maximum les bons côtés et de compenser leurs faiblesses.
Comment arrivez-vous à évaluer le potentiel des chevaux, à savoir s'ils sont des graines de champions ou non ?
N.T. : Cela se fait sur la durée. Généralement, nous montons les chevaux à l'âge de 3 à 4 ans. Nous essayons d'évoluer l'ensemble de leurs qualités, tout en espérant qu'ils progresseront dans le bon sens. C'est dans la pratique que nous voyons s'ils peuvent atteindre le haut niveau, vers huit ou neuf ans. La sélection se fait naturellement. Au fur et à mesure des compétitions, nous pouvons découvrir des limites.
Pour courir à la fois les épreuves du circuit national, international et celles de la Coupe du monde, vous devez faire un choix de chevaux. Avez-vous un rôle prédéfini pour chacun d'entre eux ?
N.T. : J'ai une fabuleuse chance de posséder un beau piquet de chevaux. Je les sélectionne en fonction de mes objectifs. Et surtout, par rapport au programme de chaque cheval, je découpe la saison en deux parties. Ensuite, tout dépend d’eux.
Proposez l'actu 1cheval.com gratuitement sur votre site | Toutes les autres news |