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Principaux parasites internes du cheval
La dictyocaulose ou strongylose bronchique des équidés est une affection parasitaire de l'appareil respiratoire peu fréquente mais parfois sévère. Elle survient lors de la cohabitation des chevaux avec des ânes qui représentent le principal réservoir de cette affection.
Généralités
Un seul parasite de la famille des Métastrongylidés et du genre Dictyocaulus, Dictyocaulus arnfieldi est responsable de cette affection chez les équidés. Chez les ruminants, il existe une parasitose similaire ou bronchite vermineuse due à des parasites spécifiques, Dictyocaulus viviparus (chez les bovins) et Dictyocaulus filaria (chez les petits ruminants).
D. arnfieldi est un parasite des bronches et bronchioles des équidés, pouvant provoquer, lors d'infestation massive, des troubles respiratoires intenses dus à une broncho-pneumonie. Il existe un net dimorphisme sexuel chez les adultes. Les mâles mesurent de 3 à 8 cm de long et les femelles de 5 à 10 cm.
D. arnfieldi est un parasite spécifique des équidés et il n'existe pas de transmission inter-spécifique.
- Espèces affectées:
Tous les équidés: chevaux, poneys, ânes, mulets, zèbres.
- Répartition géographique:
Parasite cosmopolite rencontré sur tous les continents, mais principalement dans les régions où règne un climat particulièrement humide.
- Importance:
Ce parasite est essentiellement observé chez l'âne qui doit être considéré comme un porteur asymptomatique. Bien que rarement infestés, le cheval et surtout le poulain sont particulièrement sensibles à cette parasitose respiratoire. Sa prévalence exacte est difficile à estimer. On observe cette affection lorsque des chevaux et des ânes sont en contact étroit ou dans des élevages où les conditions hygiéniques sont médiocres.
Biologie
Les adultes de D. arnfieldi vivent dans la lumière des bronches entraînant des réactions inflammatoires des muqueuses bronchiques et pouvant obstruer certaines parties de l'appareil respiratoire. Après fécondation, les femelles pondent des œufs embryonnés (ellipsoïdes, à coque mince, de 120 x 60µ) qui donnent naissance à des larves dans la lumière bronchique. Ces jeunes larves sont évacuées au dehors par la toux, le jetage ou l'éternuement ou bien, si elles sont avalées, avec les excréments.
Ces larves de premier stade L1 vivent dans l'eau ou la terre humide, muent au bout de 48 heures en L2, mais demeurent dans leur première enveloppe cuticulaire. Dix à douze jours plus tard, les larves effectuent une troisième mue pour arriver au stade L3, mais demeurent toujours enfermées dans un double étui, provenant de la première et de la seconde mue. Ces larves L3 engainées dans leur enveloppe cuticulaire représentent le stade infestant.
Dans certains cas, ces larves peuvent être ingérées par des vers de terre, traverser leur tube digestif sans subir de modifications et être rejetées avec les excréments de ces vers, qui peuvent ainsi disséminer le parasite dans les pâtures. Un champignon, se nourrissant sur les fèces, le Pilobolus, peut intervenir dans la dissémination des larves L3 sur les pâtures, à plusieurs mètres des excréments, lors de l'explosion de ses sporanges.
Photo Laboratoires Mérial
Ingérées par un cheval ou un âne, et après avoir traversé la paroi intestinale, ces larves gagnent le poumon par la voie lymphatique ou sanguine. Dans le poumon les larves subissent deux autres mues avant de se transformer en adultes. La production d'œufs débute 4 semaines après l'ingestion des larves L3 infestantes. La période prépatente est de l'ordre de 6 à 8 semaines.
Photo Laboratoires Mérial
Epidémiologie
- Epidémiologie analytique:
La dictyocaulose peut affecter tous les équidés quel que soit leur âge. Les jeunes poulains sont beaucoup plus sensibles à cette affection que les adultes. La période prépatente fait que les poulains ne seront cliniquement affectés qu'au-delà de 2 mois d'âge. Les ânes sont beaucoup plus résistants mais jouent un rôle majeur dans la pérennité de cette parasitose.
- Epidémiologie descriptive:
Les sources de parasites sont représentés par les chevaux infestés, par les ânes porteurs asymptomatiques, et par les larves qui sont disséminés dans les pâturages.
Etude clinique
- Symptômes:
La dictyocaulose se traduit par des épisodes répétés de toux, de dyspnée et de jetage. Lors d'infestation massive par D. arnfieldi, des signes cliniques plus sévères sont alors observés: broncho-pneumonie chronique, œdème du poumon, pneumonie liée à la présence de larves et d'œufs "tombés" dans les alvéoles pulmonaires, provoquant une inflammation alvéolaire et à des infections bactériennes secondaires, accès de suffocation, etc. De plus l'état général peut se trouver considérablement altéré: baisse de l'appétit, amaigrissement rapide pouvant aller jusqu'à la cachexie. Sans traitement approprié la mort peut survenir en quelques semaines.
- Lésions:
Lors de parasitisme important, les parasites sont accumulés au milieu des mucosités spumeuses et hémorrhagiques dans les bronches et bronchioles. Les ramifications bronchiques sont dilatées et la muqueuse bronchique présente de fortes lésions inflammatoires. Des lésions de pneumonie et d'atélectasie sont aussi observées.
Photo Laboratoires Mérial
- Diagnostic:
Dans les phases aiguës, le diagnostic est orienté par l'examen clinique. La recherche des œufs embryonnés dans des excréments frais ou des larves dans des excréments plus anciens ou bien dans le mucus bronchique permettent de confirmer le diagnostic.
Méthodes de lutte
- Traitement anthelminthique:
Les antiparasitaires de la famille des benzimidazoles sont actifs sur les adultes, mais doivent être administrés à forte dose ou pendant 5 jours consécutifs. L'Ivermectine par voie orale (0.2mg/kg) en une seule administration, est très efficace vis-à-vis des adultes et larves L4 de D. arnfieldi.
- Intervention dans le milieu:
Chevaux et ânes ne doivent pas cohabiter dans les mêmes pâturages. Le fauchage, broyage ou hersage des surfaces par temps chaud et sec favorisent la destruction des larves en les exposant aux rayons solaires. Enfin, le ramassage hebdomadaire des crottins sur les parcelles est une méthode contraignante, rarement réalisée mais qui donne des résultats remarquables. Elle est très facilement applicable pour les paddocks herbeux, qui constituent une zone à fort risque: peu d'herbe, forte concentration de chevaux, sur-contamination.
Bibliographie ;
Kaufmann J., Parasitic infections of Domestic Animals: a diagnostic manual, 1996, Birkhäuser Verlag, Berlin.
Bowman DD., Georgis' parasitology for veterinarians, 7th edition, 1999, W.B. Saunders Company, Philadelphia.
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