Chez le cheval, elles se caractérisent par des signes cliniques très polymorphes qui rendent son diagnostic très difficile. De très nombreuses souches bactériennes (ou sérovars) sont susceptibles d'infecter les animaux: elles ont un pouvoir pathogène également variable.
Ce sont les rongeurs sauvages qui constituent le réservoir principal de cette affection. Ils hébergent en effet la bactérie sans présenter de signes cliniques particuliers et l'excrètent de façon quasi permanente par leur urine.
Etiologie
Les leptospires sont des bactéries Gram négatif, aérobies, de forme hélicoïdale et très mobiles. Elles appartiennent à l'ordre des Spirochaetales et à la famille des Leptospiraceae qui comporte trois genres: Leptospira, Turneria et Leptonema.
Le genre Leptospira est lui-même divisé en deux espèces:
Leptospira interrogans: pathogène pour l'homme et les animaux.
Leptospira biflexa: saprophyte aquicole, non pathogène.
L'étude des antigènes des leptospires a permis de déterminer l'existence de plus de 300 sérovars (ou souches) dans l'espèce L. interrogans. Cette distinction en sérovars est basée sur les propriétés agglutinantes de sérums mono-spécifiques.
Ces sérovars ont cependant une certaine parenté antigénique et on a pu les regrouper en 25 sérogroupes différents.
Les bactéries de l'espèce L. interrogans sont des filaments hélicoïdaux de 0,1µm de diamètre et de 6 à 20µm de long. Elles comportent de 18 à 30 spires, enroulées dans le sens des aiguilles d'une montre avec une amplitude de 0,5µm. Elles ont une membrane externe similaire à celle des autres bactéries Gram négatif qui renferme des lipopolysaccharides, dont des antigènes O de paroi, des antigènes H protéiques et flagellaires, et des antigènes de surface. Au-dessous de cette membrane cytoplasmique se trouve le peptidoglycane assurant la morphologie hélicoïdale de la bactérie. L'appareil locomoteur est formé de 2 filaments axiaux étirés tout au long de la bactérie et insérés aux deux extrémités de la bactérie à un corpuscule basal intracytoplasmique. Les leptospires sont très difficilement visibles au microscope optique classique mais peuvent être visualisés au microscope à contraste de phase ou à fond noir.
Les leptospires peuvent survivre très longtemps dans le sol, les eaux stagnantes, la boue. Des pH neutres (6,1 à 7,2) et une humidité de 15 à 30% leur sont particulièrement favorables et dans ces conditions leur survie peut aller de 32 à 74 jours. L'urine (pH neutre ou alcalin) ne les inhibe pas et elles peuvent y survivre plus de 10 jours. Ces bactéries sont sensibles aux désinfectants (dérivés chlorés, iodés ou phénolés), aux ultraviolets, aux pH acides ou basiques.