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La position par l'horizontalité de la main et la
verticalité du stick de dressage
L'utilisation du stick de dressage, plus long que
la cravache, et qui, par conséquent, entre plus facilement
dans le champ de vision du cavalier, est souhaitable
... Mais les premiers pas peuvent être faits avec
une cravache.
La verticalité du stick de dressage : il s'agit d'une
gaule tenue verticalement, bien sûr, mais vers le
haut. Cette tenue se remarque chez les écuyers de
l'équitation baroque. Ce n'est chez eux qu'une tenue
de "disponibilité" du stick de dressage. Les Anciens
ne recherchaient pas ainsi, semble-t-il, la correction
de la position. Cette tenue, fortement concurrencée
par une autre (voir plus loin) était la sentinelle
des bonnes manières du cheval.
J'en fait la sentinelle de la correction de la position
assise.
Une constatation fondamentale :
En ce qui concerne le cavalier, la position, et la
décontraction du corps, suffisent à tout.
Je tiens compte dans l'étude originale, et osée, qui
suit, de deux caractéristiques de la biomécanique
du corps humain :
- Une partie du corps peut avoir la faculté de
se mouvoir, et ici j'utilise la faculté de se
mouvoir du poignet (qui permet la variation de
l'horizontalité de la main vers l'inclinaison
et vice-versa) et de l'articulation coxo-fémorale
(qui permet la variation de l'inclinaison du buste
et du rein au delà ou en deçà de la verticale)
;
- L'interdépendance des parties du corps, c'est-à-dire
le fait qu'une partie du corps, mise en mouvement,
entraîne automatiquement la mise en mouvement
d'une autre ou de plusieurs autres parties du
corps. Ici, j'ai en vue ici tous les mouvements
en chaîne que déclenche la vue de la non verticalité
du stick de dressage et à partir du mouvement
du poignet ou du buste, ce qui permet d'établir,
ou de rétablir, l'horizontalité de la main ...
et la correction de la position du cavalier.
Pour vous convaincre de cette interdépendance,
faite le test suivant, assis(e) sur votre chaise
: placez votre main verticale à l'horizontale
(une position caractéristique de la monte à cheval),
tenez votre coude avec l'autre main et abandonnez
cette horizontalité par rotation du poignet vers
le haut et vers le bas. vous sentirez très nettement
dans la main qui tient votre coude les répercussions
de cette rotation.
La mobilité fait que si l'on place une
partie du corps dans une posture précise, les
autres parties se placent dans une posture qui
leur est propre automatiquement.
Au lieu de tenter de placer le buste et le rein,
puis les bras et les avant-bras, et les jambes,
comme s'efforcent de le faire les théoriciens
et les praticiens de l'équitation depuis des siècles,
je fais fis de tout cela et je pars de la posture
de la main.
Pourquoi la main ?
Parce que le cavalier voit indirectement, je dis
bien vois (il ne doit regarder ni la main, ni
le stick de dressage, le cavalier regarde "loin")
la main (seule le stick de dressage se trouve
dans son champ de vision, il ne voit que la verticalité
ou l'inclinaison, fautive, de cette gaule, qui
doit être tenue verticalement et vers le haut).
Et cette vision indirecte de la main est fondamentale,
puisque le cavalier ne peut voir, même indirectement,
ni son buste, ni son rein, ni ses jambes (il n'a
pas le droit de regarder lesdites jambes, pas
plus que l'encolure du cheval, ce qui entraînerait
automatiquement des fautes de position; mais il
doit voir cette encolure qui se trouve, comme
le stick de dressage verticale, dans son champ
de vision).
Je mets dans la main du cavalier la sentinelle
de la bonne position à cheval, le stick de dressage
tenue verticale, vers le haut :
- Si le cavalier modifie la posture de sa main
par rotation parasite du poignet vers le haut
ou vers le bas, le stick de dressage perd sa verticalité
et le cavalier voit la perte de cette verticalité
: il rectifie la position de sa main, sans effort
et automatiquement ;
- Si le cavalier modifie la position de son buste
et de son rein en les penchant de façon excessive
vers l'avant, ou en les penchant de façon excessive
vers l'arrière, le stick de dressage perd sa verticalité
et le cavalier voit la perte de cette verticalité
: le cavalier rectifie la position de son buste,
sans effort et automatiquement.
Les Anciens tenaient le plus souvent le stick
de dressage, lorsqu'elle était en position de
disponibilité, de la main droite et en direction
de l'oreille gauche du cheval. Lorsque son usage
était nécessaire, ils touchaient une partie du
cheval : gaule verticale dirigée vers le bas et
appliquée sur l'un des côtés de l'encolure pour
faciliter un tourner, gaule horizontale et dirigée
vers la croupe, et appliquée sur la croupe, pour
faciliter le piaffer ou déclencher une cabriole
... Le cavalier d'aujourd'hui, qui utilise le
stick de dressage verticale dans le but bien précis
exposé dans cet article, abandonne, bien sûr,
la verticalité de cette gaule lorsqu'il en a besoin
pour faciliter une opération essentielle.
Quelques faits importants concernant la position
- La position du cavalier à cheval est assez évolutive
et sujette à changements au cours de la carrière
du cavalier. Elle peut, entre autres, se détériorer;
- La position du cavalier à cheval doit être l'objet
de soins constants car le comportement juste,
ou incorrect, du cheval en dépend.
- L'utilisation de l'horizontalité de la main
et de la verticalité du stick de dressage, est
un moyen très simple, et non contraignant, pour
assurer la correction et le maintien de la correction
de la position du cavalier à cheval.
Un exercice à faire "à terre"
Mettez votre avant-bras à l'horizontale, ainsi
que la main qui tient le stick de dressage verticale.
Montez et descendez votre main. Vous constaterez
que vous la maintenez horizontale, spontanément
et sans effort, sans regarder le stick de dressage,
mais en la voyant. Vous êtes prête (prêt) : faites
la même chose ... à cheval.
Ne rien faire !
Faites la même chose à cheval ... Oui, mais comment
procéder ?
- "Oubliez" que vous êtes à la recherche de la
bonne position assise;
- "Regardez loin", en ayant dans votre champ de
vision le stick de dressage;
- "Pensez à autre chose qu'à la position";
- "Respirez librement";
- "Laissez vous aller sur le cheval comme un sac
de farine";
- "En un mot, ne faites rien !"
Les corrections se font automatiquement grâce
à la "baguette magique" qu'est le stick de dressage.
Ces corrections sont au nombre de quatre :
- Le buste trop en arrière (néfaste pour l'équilibre
du cheval monté...), se déplace automatiquement
vers l'avant;
- Le buste trop en avant (néfaste pour l'équilibre
du cheval monté...), se déplace automatiquement
vers l'arrière;
- La faute de main par rotation du poignet vers
le haut (néfaste pour la bouche du cheval ...)
est corrigée par la main qui se replace automatiquement
à l'horizontale;
- La faute de main par rotation du poignet vers
le bas (néfaste pour la bouche du cheval ...)
est corrigée par la main qui se replace automatiquement
à l'horizontale.
Quelques dernières explications :
- Les mouvements du corps du cheval sont permanents,
ce qui fait que les corrections de posture doivent
être permanentes, elles aussi;
- Les corrections doivent être instantanées :
- En ce qui concerne le cheval pour l'équilibre,
la compréhension du mouvement demandé et son entretien;
- En ce qui concerne le cavalier pour l'efficacité
et le confort;
- Cette instantanéité est assurée, dans la méthode
proposée, par la "mémoire du corps" et non par
un raisonnement du cavalier : la faute de buste
ou la faute de main est instantanément corrigée
par le corps qui se souvient de son mouvement
fautif et qui retourne tout seul "à la case de
départ".
Faites vous observer "avant" et "après" "traitement".
Mieux, faites vous filmer ...
Alterner position de travail et utilisation de
la verticalité du stick de dressage
- La position de travail est caractérisée par
des mouvements amples du cavalier et adaptés à
l'exercice demandé au cheval. C'est un langage
pédagogique provisoire dont le rôle est de faciliter
les apprentissages du cheval. La position de travail
est avant tout un moyen d'éducation du cheval
;
- L'emploi de l'horizontalité de la main et de
la verticalité du stick de dressage est, exclusivement,
un moyen d'éducation du cavalier, pour trouver
la correction de la position assise " académique
", et la conserver.
Pour trouver l'équilibre et l'harmonie de la masse,
je conseille au cavalier d'utiliser alternativement,
au cours de chaque séance de travail, la position
de travail et la verticalité du stick de dressage.
La masse est un terme technique qui désigne l'ensemble
cheval + cavalier.
Le cavalier passe de la position de travail à
la position académique sans difficulté … Mais,
le cheval ?
Le passage de la position de travail à la position
académique
L'alternance position de travail/position académique
est aisée pour le cavalier, il n'y a aucun problème.
Oui, mais, je repose la question, qu'en est-il
pour le cheval ?
Dans un premier temps, l'alternance position de
travail/position académique ne présente pas de
problème pour le cheval non plus, parce que le
cavalier, lorsqu'il prend cette position, ne demande
au cheval que des mouvements qu'il connaît bien.
Le cavalier éduque le cheval avec la position
de travail. Cette position de travail le conduit
à avoir des mouvements amples :
- Une main très élevée et une main très baissée,
deux mains très levées, comme nous l'avons vu
à propos du reculer, ou deux mains très baissées,
par exemple ;
- Quant aux jambes, elles peuvent être légèrement
écartées du cheval, comme nous l'avons vu à propos
du reculer.
Il est facile de démontrer aux sceptiques que
les résultats sont spectaculaires. Les sceptiques
en question s'acharnent souvent à adopter une
position académique, ce qui leur donne une apparence
correcte à cheval, l'apparence de la position
académique. Position correcte, en apparence, mais,
bio-mécaniquement, profondément fausse : elle
est tout à fait inefficace, en particulier, à
cause d'un excès de rigidité de leurs corps.
La véritable position académique est relaxation
à cheval, un corps qui ne fait absolument rien
lors de l'entretien des mouvements, et qui donne
des indications, aussi délicates qu'invisibles,
pour les changements, les opérations essentielles.
Si le cavalier, cas très fréquent, avec des jambes
qu'il estime être en " posture académique ", verticales,
talons bas, doit augmenter la pression (invisible
… bien sûr) des dites jambes pour donner une information
(je n'emploie plus le terme d'indication …) au
cheval, si, autrement dit, il est contraint d'augmenter
une pression permanente et pernicieuse, ce cavalier
est, en fait, aux antipodes de la véritable position
académique.
Dans un premier temps, le cavalier, en position
académique véritable, ne demande donc que des
choses simples au cheval, des mouvements qu'il
connaît bien et qui ne lui demandent que des indications
discrètes. Le cheval exécute facilement ce qui
lui est demandé, donc il n'a aucun problème.
Lors de l'éducation de ce cheval, le cavalier
emploie, avec la position de travail, la voix
(en employant un vocabulaire rigoureusement logique
et constant) et diminue l'amplitude de ses mouvements,
de séance de travail en séance de travail. Il
en arrive à avoir une position " sensiblement
académique " et qui ne se différencie de cette
dernière que par l'emploi de la voix.
Avec la suppression de la voix …
Le point final de l'évolution, du cheval et du
cavalier, c'est la légèreté (descente de main,
descente de jambes, poids du cuir, relaxation,
invisibilité des aides).
Descente de main, descente de jambes sont des
termes techniques qui signifient : fin de l'intervention
et maintien de la non-intervention.
Le cheval, alors, se meut, comme de lui-même.
Bibliographie
Article réalisé par Jean-Yves Le Guillou
Le Guillou équitation
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