Le saut, abord en foulées décroissantes, saut technique, succès

L’abord

Le grand problème à l’obstacle n’est pas l’obstacle, mais l’abord. Un saut est réussi, raté ou compromet irrémédiablement le saut suivant dans une combinaison, avant qu’il ne soit commencé. Il est " terminé " à la phase 1 de l’analyse verticale qui suit.

Si la plupart d’entre nous ne peuvent atteindre le niveau des grands cavaliers d’obstacles, il faut retenir leur point commun. Ce point commun est bien plus important que la diversité des styles et des autres procédés d’éducation du cheval d’obstacle :

Tous les grands cavaliers d’obstacle maîtrisent parfaitement l’encolure de leurs chevaux et cette encolure a été travaillée en profondeur.

La flexion au poitrail (Je ne décris pas dans cet article les exercices et les manipulations qui permettent de « former » l’encolure du cheval), en particulier, permet de maîtriser parfaitement cette encolure et de travailler très facilement l’abord en foulées décroissantes.

J’analyse de façon poussée un seul saut dans cet article, mais ce vertical de 1 m constitue le saut d’entraînement idéal, le saut qui permet d’assimiler une technique très précise et complète de l’équitation d’obstacle. Ce saut compris, assimilé avec toutes les données chiffrées, permet au cavalier d’extrapoler et d’aller “plus haut” et “plus large” (oxer) par la suite et sans problèmes. Je fais trois propositions, et trois seules, pour inviter le cavalier à se concentrer sur :

L’aspect fondamental de l’éducation du cheval : encolure réglable en tous sens et sous le contrôle absolu du cavalier ;

L’aspect fondamental de l’intervention à l’obstacle : l’abord en foulées constantes ou décroissantes ;

La nécessité absolue pour le cavalier d’être calme et de rester calme.

Le cavalier qui travaillera les trois points proposés dans ce chapitre, flexion au poitrail, saut technique avec abord en foulées constantes ou décroissantes, aide respiratoire, progressera de façon remarquable dans l’étude de l’obstacle.

Le saut technique

Le saut technique s’oppose à la " non-intervention ".

Il y a trois types de sauts techniques :

Cheval très rassemblé au cours du pré-abord, monte " en force à l’abord. Cette technique que l’on peut employer à un haut niveau, exige des chevaux exceptionnels. C’est la monte allemande contemporaine ;

Cheval en foulées assez allongées au pré-abord, allongement ou raccourcissement des foulées à l’abord, en fonction des circonstances. Cette monte rapide exige, une visualisation sans faille, des cavaliers exceptionnels. C’est la monte des " grands " Italiens, comme les frères D’inzeo ;

Cheval très rassemblé jusqu’à la battue comprise, abord en foulées constantes (si l’abord se présente " bien ") ou décroissantes (pour " régler " la battue). C’est une technique qui donne de bons résultats avec tous les chevaux et ce sans " barrage ". C’est la monte anglaise, de bien des Américains, de d’Orgeix. C’est la technique retenue et décrite ci-après.

Bien sûr, il ne faut pas négliger l’étude du tourner, car le tourner rationnel et sous contrôle absolu permet de gagner du temps entre les obstacles.