Sadler's wells part À la retraite
Sujet commencé par : titane - Il y a 4 réponses à ce sujet, dernière réponse par mundialPar titane : le 13/05/08 à 07:37:49
Dire merci | Une époque s'achève. On avait fini par le considérer comme éternel tant lui-même et ses fils occupaient la Une de l'élevage mondial ces vingt-cinq dernières années. Et pourtant le communiqué de Christy Grassick, Directeur de Coolmore, en ce 12 mai 2008, a touché tous les éleveurs et passionnés de courses : Sadler's Wells part à la retraite. Âgé de 27 ans, ce fils de Northern Dancer est précisément l'équivalent européen de son père américano-canadien. En une phrase, c'est l'étalon qui a le plus marqué l'élevage européen de la fin du 20e siècle. Un seul chiffre, bien que son influence ne résulte pas de la statistique : en une vingtaine d'année de monte effective à Coolmore, cet étalon de légende a produit 72 gagnants individuels de Groupe 1 ! Un record extraordinaire qui témoigne de la qualité de cet étalon totalement hors du commun. Et pour compléter ce tableau élogieux, Sadler's Wells est devenu ces dernières dix années un sire qui allait définitivement entrer dans l'histoire de l'élevage dans la mesure où certains de ses fils démontrent qu'ils prolongent et démultiplient l'influence de leur père. Pour que Sadler's Wells termine serein ses jours, il fallait que sa marque lui survive est c'est ce que constatent aujourd'hui les éleveurs avec la réussite éclatante de Galileo et Montjeu en ce début de 21e siècle, clairement les deux meilleurs étalons « classiques » de ces dernières années. Si nous insistons sur cet aspect déterminant, c'est surtout parce que tout le monde en doutait dans les années 1990. Les premiers fils de Sadler's Wells furent pour la plupart des échecs au haras, et le commentaire qui était chuchoté par les spécialistes précisait qu'il ne ferait pas un « sire of sires », sans doute parce que ses meilleurs performers l'étaient sur la distance classique de 2.400m. Sadler's Wells était un roi dominant que le marché critiquait, pour ses aptitudes et sa capacité à produire des étalons à sa hauteur, à l'inverse de son jeune rival, Danehill. La tendance critique s'inversa avec In The Wings qui mit lui-même quelque temps à s'imposer comme un leader, mais l'ascension éclaboussante de Montjeu, peu recherché en ses débuts, et surtout de Galileo avec ses champions 2ans, Teofilo et New Approach, imposait au grand jour l'influence de Sadler's Wells sur l'élevage européen. Lui-même est un cheval très « politique » qui sert de lien entre des époques, entre des hommes, entre des continents. Son époque de gloire est celle des années 1980/90 où il incarne le « renouveau » de l'élevage européen en regard d'un Kentucky qui était devenu leader, surtout grâce aux importations massives d'Europe. Sadler's Wells c'est l'érection de Coolmore comme phare de la première multinationale européenne qui relève le défi sportif et économique de l'Amérique. Et il assure le passage entre les générations puisqu'il a été entraîné par Vincent O'Brien et qu'il va être managé par le gendre, John Magnier, passage de l'ancien savoir-faire éprouvé au souffle expansionniste et triomphant de la nouvelle Irlande. Pont entre les continents |
Messages 1 à 4, Page : 1
Par titane : le 13/05/08 à 07:37:59
Dire merci | car Sadler's Wells sera le Northern Dancer de la vieille Europe qui se réveille. En ce sens, il faut rappeler que la « révolution Northern Dancer » qui a fabriqué le pur-sang de la modernité s'accomplit pleinement en Europe via Sadler's Wells et Danehill alors qu'elle tourne court aux USA, aujourd'hui clairement en déclin sur le plan de la sélection. Sadler's Wells est un conte de fée. Il était un bon cheval de courses sans être un « champion »: gagnant des Irish 2000 Guinées et des Irish Champion Stakes, il fut défait dans notre Jockey Club et dans les King George. Entré à Coolmore en même temps que Lomond, les éleveurs hésitaient entre celui qui deviendra une légende et l'autre qui sera effacé. Mais le haras n'est pas un champ de courses, il requiert d'autres qualités, d'autres dispositions et le fils de Fairy Bridge était clairement « fait » pour la reproduction. Sa production sur laquelle nous reviendrons longuement dans nos prochaines éditions, a d'emblée était extraordinaire, donnant des performers remarquables du mile à la distance classique. Il y aura donc peu de rejetons de Sadler's Wells en 2009. Avec le décès de Danehill, et la retraite bien méritée de Sadler's Wells, disparaissent ainsi les deux piliers de l'Irlande, de l'Europe, de l'Australie. Leurs fils sont en place pour développer leur influence, pour les garder vivants dans notre mémoire. Et puis, signe du destin, comme pour montrer que la « sortie » ne nous prive pas de ses derniers produits, le jour de la décision du retrait du sire était aussi celui de la victoire d'un de ses jeunes fils prometteur qui sera peut-être apte de prolonger son sang : le Wertheimer Prospect Wells remportait le Prix Greffulhe (Gr2) dans un style spectaculaire, typique de son père, c'est-à-dire brillant et courageux à la fois. Le protégé d'André Fabre, qui relèvera le défi du Jockey Club, démontrait la dimension omniprésente de son père : des chevaux qui courent avec leur tempérament, leur ardeur, leur bonne volonté. Les Sadler's Wells sont des gagneurs, et leur trace ne fait que commencer. À bientôt, Monsieur Wells. Source: JDG |
Par Darius : le 13/05/08 à 23:20:00
![]() ![]() | Merci pour ce compte rendu. |
Par JUHEL : le 20/05/08 à 12:50:47
Dire merci | Merci beaucoup pour ce compte rendu et je dirais aussi pour cet hommage. C'est un grand monsieur qui s'en va par la grande porte ; il mérite le compte rendu, l'hommage et la retraite ! |
Par mundial : le 25/05/08 à 19:28:42
Dire merci | Beau compte rendu et très intéressant |
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