Discussion sur le mépris présidentiel
Sujet commencé par : eya - Il y a 12 réponses à ce sujet, dernière réponse par westhaniPar eya : le 31/01/09 à 14:02:00
| Dire merci | petits extraits entendus depuis le 29/01 à la télé et à la radio qui font un peu bondir  .Sarkozy:"maintenant quand il y a une grève en france, on ne s'en rend même plus compte" "J'entends (les manifestants), mais je ne tiens pas compte" sur canal+" " le président a annulé tous ses rdv du 29/01 " pour pouvoir étudier l'évolution de cette journée" Guignols:" on nous a suggéré(elysée ou matignon) de parler de la construction de la nouvelle centrale nucléaire plutôt que des grèves, mais nous on préfère parler des grèves" marseille: 35000 manifestants selon la police, 300000 selon les syndicats" Même si les 2 exagèrent, y'a de quoi se dire qu'on nous prend vraiment pour des citrons. En tout cas, dans la rue il y avait du monde partout, mais apparement, ils n'ont toujours pas compris le message. Face au journaliste qui lui demande si l'élysée et Matignon entendent la colère des français et s'ils vont en tenir compte, Luc CHATEL, porte parole du gouvernement s'exprime:"il est légitime que les français soient inquiets face à la crise, nous continuerons donc nos réformes comme prévu pour y palier. D'ailleurs, nous avons rdv avec les syndicats pour établir le calendrier d'application du plan de relance, comme initialement prévu. "Réponse des syndicalistes présents:"Si c'est pour entériner le calendrier de réforme du gouvernement, alors nous n'avons pas été entendus". En clair, aucune remise en question, les gens ne sont pas en désaccords avec leurs réformes ou leurs priorités, mais inquiets face à la crise, rien à voir avec les politiques du gouvernement ou du président! D'ailleurs, s'il y a manif sans autorisation du président, c'est une faute professionnelle du préfet et du haut commissaire. Virés à St LO et en Corse. Quand Sarko est venu en visite à Nîmes, la ville a été fermée, les gens coincés dans les boutiques, les écoliers dans leur établissement sans manger, mais au moins, le préfet a gardé sa place! Il se permet de dire "casse toi, pauvre con" à une personne et en condamne une autre qui reprend ses propos sur une pancarte. Longue vie à Bonnasarko! En 2005, mon prof de psychiatrie prenait Sarko en exemple pour expliquer certains symptômes hystériques et mégalomaniaques, j'en prends toute la mesure depuis sa présidence. Pensez-vous qu'il est normal qu'un président parle et agisse de la sorte? J'aimerai avoir vos avis sur son attitude parce que moi, je suis révoltée. Peut-être pourrais-je comprendre certaines choses!  |
Messages 1 à 12, Page : 1
Par calamity jane : le 31/01/09 à 14:52:13
| Dire merci | tu oublies aussi la saillie sur les concours administratifs. Dns les concours administratifs, en épreuve de culture générale, on peut poser des questions sur tout et 'importe quoi, des conséquences de Tchernobyl à la littérature médiévale en passant par l'indépendance des Etats-Unis et les quotas de pêche. Un jury proposait de poser aux candidats des questions sur le roman La princesse de Clèves. Pas forcément pertinent pour un concours de fonction publique, mais c'est le jeu de la culture générale. Notre président tombe sur cette préconisation du jury et commente: « L'autre jour, je m'amusais, on s'amuse comme on peut, à regarder le programme du concours d'attaché d'administration. Un sadique ou un imbécile, choisissez, avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur 'La Princesse de Clèves'. Je ne sais pas si cela vous est souvent arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de 'La Princesse de Clèves'… Imaginez un peu le spectacle ! » j'ai trouvé ça d'un mépris pour la "guichetière"... parce qu'on est guichetier on est inculte? Et si la guichetière adore la littérature française en dehors de ses heures de boulot? Et il a fit d'autres saillies dans le même genre à l'encontre de professions ouvrières, ou de gens qui sont plus bas dans l'échelon social. C'est vraiment prendre les gens pour des cons, et ça me débecte au + haut point. Remarquez qu'avec Chirac et "le bruit et l'odeur", c'"tait pas triste nonplus. Mais pour moi, non, un président n'a absolument pas à sortir des aguments de ce genre et mépriser la populaiton comme il le fait. C'est peut-être une stratégie de communication mais j'ai du mal à voir laquelle... |
Par westhani : le 31/01/09 à 15:33:42
| Dire merci | tiens, je transcris ici un texte : Avec cette pleines puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France et de l'Europe peut-être. Seulement voilà, il a pris la France et n'en sait rien faire. Dieu sait pourtant que le président se démène : il fait rage, il touche à tout, il court après les projets; ne pouvant créer, il décrète; il cherche à donner le change sur sa nullité; c'est le mouvement perpétuel; mais, hélas! cette roue tourne à vide. L'homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux. Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse. Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise. On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue! Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé" Extrait mis dans une brochure socialiste trouve dans ma boite hier, lui même tiré de Victor Hugo dans "Napoléon, le petit" A la fin de la transcription il est dit : "vous pensiez à qui?" je trouve ça bien vu!  Message édité le 31/01/09 à 15:33 Message édité le 31/01/09 à 15:34 |
Par lisis : le 31/01/09 à 18:25:34
| Dire merci | Excellent ! Y'avait un autre texte de Victor Hugo sur Napoléon qui faisait furieusement penser à Sarko, faudrait que je le retrouve... |
Par Yann22 : le 31/01/09 à 19:39:45
| Dire merci | Entretien avec Victor Hugo (1) Vous semblez vous tenir très informé de l’actualité politique française. Quel regard portez-vous sur notre nouveau président ? *Victor Hugo* : Depuis des mois, il s’étale ; il a harangué, triomphé, présidé des banquets, donné des bals, dansé, régné, paradé et fait la roue… Il a réussi. Il en résulte que les apothéoses ne lui manquent pas. Des panégyristes, il en a plus que Trajan. Une chose me frappe pourtant, c’est que dans toutes les qualités qu’on lui reconnaît, dans tous les éloges qu’on lui adresse, il n’y a pas un mot qui sorte de ceci : habilité, sang-froid, audace, adresse, affaire admirablement préparée et conduite, instant bien choisi, secret bien gardé, mesures bien prises. Fausses clés bien faites. Tout est là… Il ne reste pas un moment tranquille ; il sent autour de lui avec effroi la solitude et les ténèbres ; ceux qui ont peur la nuit chantent, lui il remue. Il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète. /Derrière cette folle ambition personnelle décelez-vous une vision politique de la France, telle qu’on est en droit de l’attendre d’un élu à la magistrature suprême ?/ *Victor Hugo* : Non, cet homme ne raisonne pas ; il a des besoins, il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse. Ce sont des envies de dictateur. La toute-puissance serait fade si on ne l’assaisonnait de cette façon. Quand on mesure l’homme et qu’on le trouve si petit, et qu’ensuite on mesure le succès et qu’on le trouve si énorme, il est impossible que l’esprit n’éprouve quelque surprise. On se demande : comment a-t-il fait ? On décompose l’aventure et l’aventurier… On ne trouve au fond de l’homme et de son procédé que deux choses : la ruse et l’argent…Faites des affaires, gobergez-vous, prenez du ventre ; il n’est plus question d’être un grand peuple, d’être un puissant peuple, d’être une nation libre, d’être un foyer lumineux ; la France n’y voit plus clair. Voilà un succès. /Que penser de cette fascination pour les hommes d’affaires, ses proches ? Cette volonté de mener le pays comme on mène une grande entreprise ?/ *Victor Hugo* : Il a pour lui désormais l’argent, l’agio, la banque, la bourse, le comptoir, le coffre-fort et tous les hommes qui passent si facilement d’un bord à l’autre quand il n’y a à enjamber que la honte…Quelle misère que cette joie des intérêts et des cupidités… Ma foi, vivons, faisons des affaires, tripotons dans les actions de zinc ou de chemin de fer, gagnons de l’argent ; c’est ignoble, mais c’est excellent ; un scrupule en moins, un louis de plus ; vendons toute notre âme à ce taux ! On court, on se rue, on fait antichambre, on boit toute honte…une foule de dévouements intrépides assiègent l’Elysée et se groupent autour de l’homme… C’est un peu un brigand et beaucoup un coquin. On sent toujours en lui le pauvre prince d’industrie. / /Et la liberté de la presse dans tout ça ?// *Victor Hugo* (pouffant de rire): Et la liberté de la presse ! Qu’en dire ? N’est-il pas dérisoire seulement de prononcer ce mot ? Cette presse libre, honneur de l’esprit français, clarté de tous les points à la fois sur toutes les questions, éveil perpétuel de la nation, où est-elle ? (1) Toutes les réponses de Victor Hugo proviennent de son ouvrage « Napoléon le Petit », un pamphlet contre ... Napoléon III. |
En lignePar eya : le 31/01/09 à 20:53:17
| Dire merci | calamity:je n'étais pas au courant de cette tirade, mais elle colle bien au personnage. C'est incroyable comme il méprise l'humain qu'il ne fréquente pas.  sinon,c'est fou comme le texte de Victor Hugo est d'actualité.On le croirait contemporain.  Peut-être veut-il rétablir l'empire?En tous cas, il agit comme tel: Pressions non masquées sur les juges qui sont censés être indépendants, sur les hauts fonctionnaires(de carolis,prefets, députés), musellement et mépris du parlement et surtout pleins de sous qu'il met dans sa besace et dans celle de ses amis(140% d'augmentation jusqu'à la fin de ses jours, dossier caisse noire du medef gelé). Mais il a pensé aux plus pauvres, ils auront une prime de 200 ou 500euros au mois de février pour faire face à la crise, sous conditions bien entendu. Alors pourquoi ils râlent? |
Par DQR33 : le 31/01/09 à 22:49:25
  DéconnectéDire merci | Histoire de mettre mon grain de sel.... Il est toujours possible de trouver des textes du passé et de les comparer à la situation présente, que ce soit du côté des "contres" que des "pours". Mais c'est vrai que le jeu se pratique plus souvent du côté des "antis", il me semble... Pour moi, c'est amusant, d'un côté comme de l'autre, mais c'est tout.  (Je n'ai pas mis de nom exprès : c'est valable de tout temps...) |
Par lisis : le 01/02/09 à 00:11:33
| Dire merci | Oui Yann, c'est ça, merci ! DQR : sois honnête, c'est quand même particulièrement pertinent, et ce n'est pas une phrase isolée, mais l'ensemble de ces textes qui le sont |
Par Yann22 : le 01/02/09 à 00:27:46
| Dire merci | De rien lisis, je n'ai fait que retrouver l'intervention dans laquelle tu avais cité ce passage. Sinon, moi, ce que je regrette, c'est plus la foultitude d'exemples de mépris de la part de politiques. |
Par DQR33 : le 01/02/09 à 09:45:54
| Déconnecté Dire merci | lisis, voyons, avec mes idées ? Je vais être de mauvaise foi, de toute façon ! Les chansonniers sont assez fort également dans ce genre de comparaison... |
Par westhani : le 01/02/09 à 12:57:35
| Dire merci | En tous les cas, le petit journal sur lequel j'ai pris le texte aurait pu préciser qu'ils avaient accolé des morceaux choisis, normalement on met des pointillés en ce cas... |
Par Darius : le 01/02/09 à 16:13:44
| Déconnecté | westhani je pense que ton journal n'est pas l'artisan de ce texte ou alors il a fait rage sur internet car je l'ai reçu il y a plus de 3 mois. |
Par westhani : le 03/02/09 à 12:24:50
| Dire merci | darius : ce texte est tiré d'un livre, donc non, le journal n'en est pas l'artisan; par contre, si tu as reçu le texte découpé de la même façon, c'est un peu normal, puisque c'est tiré du journal socialiste comme je l'ai déjà dit. |
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