 Déconnecté
| Ayant un problème avec mon cheval en pension au niveau du mors (habitué depuis son plus jeune âge au pelham, du haut de ses 13 ans mon mors simple en cuivre faisait office de décoration. Je perdais progressivement confiance, parce que certes, l'outil ne fait pas la main, ne fait pas le cavalier, mais se faire peur à l'obstacle, se faire peur en balade (il avait perdu confiance à ce niveau-là aussi, et puis il ne supportait plus le mors, je le sentais !) à la fin, on se dit qu'il faut ça change. J'ai pris des cours. J'ai arrêté de le forcer à aller en balade, désormais je montais en carrière (un pré clôturé) et notre relation s'améliorait peu à peu.
J'en avais notamment marre d'avoir la sensation de lui faire mal, imaginant le mors tapant sur les dents. Comme je souhaitais depuis longtemps la monte sans mors, autant d'arguments pour me décider un beau jour de le faire.
A chacun son impression personnelle, soit. Ayant lu pleins d'avis négatifs, j'avais plutôt peur au début en me lançant dans la bitless, mais rien ne vaut ses propres sensations, et ce que notre propre cheval nous dit.
Le cheval que j'ai ("j'avais", la saison universitaire recommence, et très éloigné géographiquement...j'irai le voir une fois par mois, c'est tout pour lui dire bonjour, câlins, pansage. Monter c'est fini je crois) est un ancien cheval de CCE, il connaît donc le dressage même si c'était plus obstacle. Mais dressage en bride. Naturellement, l'extension d'encolure et le travail rond et bas lui conviennent parfaitement, et il n'a pas de problèmes de dos particulier. APrès, avec un autre cheval, je ne sais pas. Avec lui, c'est passé comme une lettre à La Poste.
Premier essai : de nuit, dans un pré, à cru. Folle me dira t-on. Pourtant je sentais que ça irait bien ce soir-là, il était un peu excité (d'habitude il est "chaud", à cru, il sent que c'est moins sérieux et j'ai droit à de petites ruades, rien de méchant, mais bon...et puis comme d'hab 50m pour l'arrêter). J'y vais, avec ce drôle de nouvel outil. Et, magique (je n'exagère rien), il comprend instantanément ces pressions sur la nuque...il comprend tout de suite la direction et l'arrêt. Alors je me lance dans les transitions, jusqu'au pas-galop : un peu chaud au début, avec la bitless, je lui fait plus confiance, car pour une fois il est réellement attentif et se calme très rapidement. L'arrêt se fait quasi instantanément, sans forcer, certes le poids de mon corps joue beaucoup, mais en serrant les doigts et légèrement les jambes, il s'arrête au carré. Bien dressé au préalable, me diriez-vous, mais ce soir-là c'est autre chose, c'est la sensation qu'il y met vraiment de tout son coeur sans métal dans la bouche.
Première fois que je n'ai plus peur en y allant à cru, le chant de grillons nous accompagne, c'est génial...
Dernier essai : Hier. Travail plus sérieux avec de la "gymnastique" (rond et bas), mais avec un niveau moyen comme le mien, je galère quand même. Nous faisons 30mn, et là "magie", Il comprend tout de suite, ça prend un peu de temps (normal, les muscles ne peuvent pas être étirés à froid, comme chez nous..), et je le sens après la détente, "se tenir" tout seul avec une légère pression dans les rênes de ma part, et puis tout au long de ces 30mn je le sens s'étendre, c'et lui-même qui prend les rênes pour descendre son encolure, puis son dos, surtout au trot allongé : je suis épatée, mieux qu'avec le mors simple !
Au galop, je l'ai plutôt équilibré pour un cheval qui travaille une fois par semaine voire toutes les deux semaines (le reste du temps c'est pansage, monter un peu par plaisir, reste à côté...), il ne se braque pas comme d'habitude (je répète, niveau moyen, je sais que j'ai tendance à oublier de céder dans mes doigts au bon moment), et j'ai la sensation de controle (meme si on sait qu'un cheval n'est jamais totalement contrôlable...) pour une confiance totale du coup.
J'ai même surmonté, à la fin, ma peur éternelle de l'obstacle en allant sauter deux fois (les photos montrent un seul et même saut), ce cheval y va d'ailleurs très franchement (c'était son boulot à l'époque), mais avait tendance à n'être plus trop attentif pour foncer (comme à l'époque il devait foncer pour le barrage)...là, il avait de l'impulsion, mais était très calme, et moi aussi du coup...
Beaucoup de facteurs entrent en jeu, c'est sûr : j'étais détendue, il y a des jours moins, le cheval connaît le dressage comme un maître d'école...MAIS QUAND MÊME, ce n'est plus la même relation...il faut user en finesse, et surtout douceur : il ne faut pas oublier que la muserolle y joue son rôle,plus basse que la française, il faut y aller mollo avec le contact, normal, ça reste un outil ! Mais....personnellement, je regrette de ne pas l'avoir choisie plutôt.
Pas de cession de mâchoire ? ca veut dire quoi, au juste au final, qu'il faut un mors : je ne saurai quoi en penser, mais je fus très étonnée quand je l'ai vu saliver en milieu d'heure (bon je donne toujours un quartier de pomme avant de monter, habitude du mors, et parce qu'il détestait qu'on lui mette le filet, il se sauvait...cette astuce m'a permise d'avoir un cheval qui présente et baisse gentiment sa tête, sans stress), et je l'entendais lors du pas en train de saliver. Peut-être pas comme avec un mors, mais je l'entendais et je l'ai vu !
La seule difficulté était encore la direction, pas très top, mais là, c'est pareil : en faisant des efforts, càd (dans un débourrage classique en tout cas) qu'il faut utiliser ses JAMBES, et ça, ce n'est pas magique...j'ai encore besoin de cours, je le sais !
Avec mon niveau moyen, j'imagine ce que cela donnerait de façon très élevée, ce serait très beau...
Place aux photos :
C'est très bizarre au début, l'absence de sous-gorge (elle vient d'allemagne, ce n'est pas la Dr Cook, mais une simple en cuir) mais je vous garantie que cela tient sur sa tête. Le cuir est neuf et donc très raide.
Au trot, détendu, l'attitude que je recherche, et très agréable en étant dessus il n'est pas du tout lourd, et ne se braque pas :
Il s'agit du même saut, et pourtant, tout va bien, je n'ai plus peur !!! :
Pardonnez-moi pour ces positions, mais l'obstacle ce n'est pas mon truc. Et en dressage, j'ai seulement les bases, basée surtout par les livres. Après le réel est tout autre, il faudrait une pratique assidue, des cours...
Il se muscle tout comme avec le mors (erk je suis bossue, les pointes de pied, etc. On passera les détails ! !) :
Et puis à la fin, comme d'hab, on enlève tout et on se repose !
Alors s'il faut des preuves, je les ai, pour moi, le bitless, c'est mieux que le mors...
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et bienvenue dans le monde magnifique de la monte sans mors !
