N'avoir qu'un cheval en tête : prob. psy ?
Sujet commencé par : Phèdre - Il y a 4 réponses à ce sujet, dernière réponse par PiliPar Phèdre : le 17/01/16 à 20:05:33
| Dire merci | J'avais juste envie de me libérer un peu...ce soir je suis un tantinet mélancolique... Pas un jour sans que je me lève et me couche sans penser à ce cheval, dont je me suis personnellement occupée durant plus de trois belles années. C'était le "mien" et quand on m'a proposé de le récupérer (actuellement il a 19 ans), j'avais déménagé dans un autre pays en fait et j'avais à peine commencé à travailler....avant, quand je pouvais, c'était niet pour ses propriétaires (qui pourtant n'en faisaient plus rien). Il a une belle vie au parc avec son troupeau (ça a toujours été le dominant) et pourtant à chaque fois que je vais le voir, je trouve bien amoché. Il suffit que je le mette dans son box, le brosse bien énergiquement (ses proprios n'ont plus le temps...cela fait bientôt 10 ans qu'ils viennent une fois par trimestre à la pension pour payer, même pas une visite...), je le sens revivre. Si je le longe un peu (vraiment un peu, pour ne pas le fatiguer/stresser), le monte une vingtaine de minutes dans un parc au pas, il redevient vif comme lorsque je l'ai connu. J'ai passé les plus beaux moments de ma vie cavalière avec lui, j'ai découvert le travail à pied, une approche différente du cheval et je suis l'unique personne avec qui il finissait une balade (tellement grégaire qu'il retournait tout seul à l'écurie...avec ses dp ou ses proprios). Bien sûr qu'il a tous les soins qu'il faut (vaccins, parage, etc. + surveillance H24, ses proprios payent pour ça), mais j'ai vraiment l'impression qu'il a besoin d'affection. C'était un cheval de grand prix en CCE (acheté 25.000...), alors la foule il connaît, j'ai eu aucun mal à me mêler à cru à une fête de village, à me mêler à une dizaine d'attelages sur la route et à le garder tranquille. Il est vrai que son grand défaut est de ne pouvoir s'éloigner seul de la pension à plus de 3km à la ronde...mais peu importe. Sa carrière s'est arrêtée à 9 ans pour une colique grave, puis ses propriétaires ont eu des enfants, etc. donc plus le temps. Et depuis l'âge de 10 ans, il est au parc. Des gens sont venus le voir pour le prendre à la retraite avec des balades de temps à autre et c'est bien ce qui dérange. En carrière, c'est un ange, un maître d'école, il sait tout faire...il a des allures de fou, il se dégage quelque chose de très particulier dans ses mouvements. Mais dehors, ça lui fait peur et il ne faut pas trop le forcer à s'enfoncer dans la nature. Donc ça n'intéresse personne en fait, à moins qu'il puisse être mis dans les fesses d'un autre cheval. Vu qu'il a perdu tous ses muscles et fait du gras au parc (il est presque obèse et ça n'inquiète personne sauf moi) il faudrait bien 2 ans pour qu'il récupère un semblant de physique, de souffle et l'horloge a tourné... Alors parfois je peste contre moi-même, si j'avais un bon boulot, des sous de côtés, bah je l'aurais fait rapatrié ici. Et il n'aurait pas fait la tondeuse, juste ce qu'il faut pour sa santé et son moral parce que c'est ce dont il a besoin. Car j'ai bien l'impression qu'il est moins "bien" (dixit la proprio de la pension) depuis que je ne viens plus, en plus il créé le bazar au parc (il peut être assez violent avec les jeunes qui discutent sa hiérarchie, puis il a déjà cassé les clotûres, c'est lui qui casse les seaux...). Inversément quand il est sorti, qu'un être humain prend soin de lui, même juste le brosser, le caresser (et il adore, je l'ai déjà vu se détendre complètement au point de limite somnoler...) le maréchal dit que son travail est facilité, il ne bouge plus à l'attache. Avant que j'arrive il ne donnait pas les pieds, tirait souvent au renard ou il coinçait les personnes dans le box, au sanglage il mordait vos fesses...Si on le tirait hors du pré, il vous faisait faire du ski-nautique dans la boue (vécu personnellement, les bottes sont restées plantées, drôle à voir, sauf pour la paume des mains). Quelques lectures sur ce forum/livres/vidéos plus tard, un cheval cool à pied, respectueux, qui a vu des tas des situations différentes...on s'étaient même entrainés durement dans l'objectif de faire du trec. Ouverture de barrière, marcher, reculer sur la bâche, traîner un cône, tout cela n'avait plus de secret pour lui...J'allais jusqu'à descendre et marcher dans les cours d'eau pour bien lui montrer que ce n'était pas dangereux...lol De mon côté j'ai eu deux demi-pensions, après lui. Puis j'ai monté en club. Et actuellement j'ai de nouveau une DP. Et bien, après avoir monté 7-8 chevaux, je n'y arrive pas. Je n'ai plus autant d'objectifs, je ne m'amuse plus comme avant, je n'ai plus cette sensation que je vais soulever des montagnes. |
Messages 1 à 4, Page : 1
Par Phèdre : le 17/01/16 à 20:05:45
| Dire merci | J'affectionne ces chevaux, je fais le mieux possible pour que le pansage avant et après soit parfait, gratouilles, friandises, j'essaie de varier le travail et d'être la plus respectueuse possible, et bien cette mélancolie ne passe pas. Je pense toujours à mon "Il", et je suis sans arrêt persuadée qu'il m'attend. Qu'il attende que je vienne le chercher. Oui je sais, c'est complètement anthropomorphique mais je suis attachée à ce cheval et ça me fend le coeur de ne m'être pas bougée plus que ça pour le ramener auprès de moi. Cette année je ne suis pas allée le voir, c'est bête de ma part, mais je n'avais pas envie de voir le moche état dans lequel il est, de la crasse jusqu'au cou, les crins dégueulasses, la graisse qui se bouge de partout, ça me révolte... Est-ce qu'à vous ça vous arrive de penser à un seul cheval, que vous ayez possédé ou rêvé de posséder ? Je n'arrive d'un côté pas à rationnaliser ce sentiment, me dire que c'est insensé, qu'il faudrait qu'à l'avenir pour un premier cheval je songe à un jeune et en état d'être monté, que ça va être un gouffre à pognon si j'avais la possibilité de le ramener...mais....mais Il c'est mon Il et il poura difficilement être remplacé par un autre dans mon coeur.... Je lance tout de même un appel... si quelqu'un de sérieux en Lorraine avait envie d'un cheval de compagnie pouvant être encore un peu monté (reprendre un peu d'un point de vue musculaire), lui offrir la possibilité aussi d'être au parc avec une alimentation surveillée (car là il risque la fourbure et tout le monde s'en fiche). Je lui souhaite juste une bonne famille et pas d'être balloté à droite et à gauche, être sûre que ce soit sa dernière famille... De tout coeur merci (par contre ses proprios...bon..ils espèrent encore tirer un prix dessus, mais s'il devait y avoir la possibilité d'un contact téléphonique, ne pas vous laisser faire !) Message édité le 17/01/16 à 20:08 |
Par loloka06 : le 17/01/16 à 22:00:26
| Dire merci | Un peu dans le même cas! Un demi frère de ma jument, que j'ai vu à quelques heures, puis vu grandir, gros attachement sentimental. Il est à vendre, une misère puisque potentiellement pas montable. J'ai tellement peur que quelqu'un d'autre l'achète que je réfléchis très sérieusement à faire la connerie de l'acheter. Mais c'est mon chouchou, le dernier d'une lignée (sa mère et sa sœur sont mortes la tête sur mes genoux...) , il est pas malheureux où il est, mais il occupe quand même un pré à ne rien faire. ça fait plus de 2ans qu'il y est, et ça fait autant de temps que j'y pense, quasi tous les jours!.... |
Par Muesli08 : le 17/01/16 à 23:22:58
| Dire merci | oui, j'ai eu une jument je l'aimais à la folie spéciale, mais je m'entendais pas mal avec et je l'ai foutue en l'air : elle était assez violente dans ses réactions quand elle disait non, et j' faisais confiance à mon mono cavalier pro qui a dressé et redressé plein de chevaux devant mes yeux que lui et elle : ça aurait peut être marché mais moi : pas convaincue de la violence, j'ai changé de mono et de discipline mais c'était trop tard.... j'en ai eu d'autres, je les aime bien, mais quel regret me reste au fonds de moi... l'ai gardée 5 ans tout de même. |
Par Pili : le 18/01/16 à 08:32:34
  DéconnectéDire merci | "ne dites pas que c'est impossible à ceux qui sont en train de le réaliser" réaliser son rêve il n'y a rien de tel, ça demande des sacrifices, de l'imagination pour trouver des plans 'tenables' mais c'est un shoot que toutes les drogues dures du monde ne pourront pas remplacer. après il faut juste savoir si on réalise un rêve ou un fantasme, les fantasmes doivent rester de l'ordre du jamais réalisé pcq c'est juste une transposition de notre désir d'absolu qui n'a rien à voir avec la réalité. J'ai eu des chevaux dont on ne savait rien faire mais dont j'ai juste savouré chaque instant de les savoir 'à moi', cette fascination absolue pour un être d'exception et l'immense chance de les avoir dans l'écurie. |
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