Le plaisir du cheval monté
Sujet commencé par : dilou - Il y a 36 réponses à ce sujet, dernière réponse par tenzoPar dilou : le 17/12/16 à 10:03:48
| Dire merci | Je regardais tout à l'heure la vidéo des adieux de Valegro et j'entendais Charlotte Dujardin dire qu'il aimait entrer en piste et dérouler son programme. Du coup je me suis dit qu'on n'avait pas souvent abordé ce sujet ici (sur un forum cheval !) : Quand, à quelles conditions un cheval peut-il prendre plaisir à son travail ? A quels signes peut-on discerner ce plaisir ? Quels indices en a-t-on ? Et cela quelle que soit la discipline : dressage, CSO, randonnée, Trec, balade, travail à pied.. Vos avis ? Ce serait bien qu'on s'écoute avec bienveillance, sans se sauter mutuellement sur le poil entre disciplines, et qu'on évite les hors-sujet (type "le plaisir du cheval c'est d'être au pré avec ses copains"  Juste des partages d'expérience et des analyses argumentées. |
Messages 1 à 36, Page : 1
Par Mylie53 : le 17/12/16 à 10:12:33
| Dire merci | Perso mon cheval adore être au pré avec un copain c'est sur, mais je sais aussi qu'il adore sortir en balade. Quand pour X ou Y raison il reste plusieurs semaines au pré et quand je le ressort pour partir en balade il arrive avec entrain vers moi quand il me vois avec mon licol et c'est un cheval très en avant que j'ai tout le long de la sortie. Après certains jour il a pas envie et me le fais savoir (rechigne à venir au licol, n'est pas en avant lors de la sortie), il est comme moi il a ses jours! Quand on sors il a l'oeil pétillant, vif. Il a l'air heureux quoi! Message édité le 17/12/16 à 10:13 |
Par Erzebeth : le 17/12/16 à 10:14:10
| Dire merci | C'est une question qui est à la fois extrêmement simple, et extrêment compliquée je crois. Ca relève à la fois du domaine de l'évidence, parce que je crois qu'à la base, on veut tous faire du cheval pour partager ce plaisir avec l'animal, et compliqué, parce qu'en cours de route, on peut se perdre dans des objectifs, des considérations, des ambitions, et tout un tas de chose qui peuvent nous faire oublier de demander son avis au cheval. Et puis nous vivons dans une société qui ne croit plus qu'en la science et en des données objectives et quantifiable. Or la notion de plaisir d'un animal, c'est tout l'inverse. Parce qu'en définitive, la seule façon de savoir si un cheval prend plaisir dans ce qu'il fait, c'est de le connaitre. Et ça c'est tellement subjectif ! Et on ne peut même pas forcément se fier au comportement du cheval, qui peu être biaisé par le conditionnement. Et on a tous croisé le cas du cheval qui charge une barre... de prime abord ça peut donner l'impression d'un cheval qui adore ça, sauf que ça peut aussi être tout l'inverse, un cheval blasé qui se "débarrasse" de la corvée. Mais malgré ça, l'oeil qui s'illumine au moment de poser le sabot sur la plage, l'encolure qui se redresse en entrant dans une carrière de concours, le frémissement au moment où on lui demande telle ou telle chose... ce sont aussi des choses que l'on a tous ressenties (j'espère en tous cas), mais pour chaque cheval, et même pour chaque couple cheval/cavalier, ce sera différent. Alors ce sera toujours aussi difficile de répondre à cette question qui relève pourtant de l'évidence je crois.  La seule chose à faire : apprendre à connaître et à écouter son cheval. |
Par beeboylee : le 17/12/16 à 10:20:42
| Dire merci | Nous , on a remarqué qu'ils sont jamais aussi contents que lorsqu'ils changent radicalement de cremerie, qu'on les amene ds des lieux inconnus . je pense que c'est comme nous  es endroits qu'ils connaissent par coeur, ça les lasse un peu .Mais quand ils decouvrent de nouveaux lieux en rando, par ex, ça avance ,ça fait des betises, ça joue comme des poulains au pré, etc |
Par Matchbox : le 17/12/16 à 10:21:47
| Dire merci | J'en 'enclaverai pas dans les disciplines. J'en ai vu prendre plaisir en extérieur, en obstacle, en plat... Le cheval qui se fait plaisir, il nous emmène, il montre une volonté, parfois il exprime même une joie (comme le chien qui court comme un dératé dans le jardin, à bout de souffle, mais il s'en fout il va battre son record). Le cheval le fait pour le plaisir, qu'il dure 3 secondes comme 3 heures. J'ai eu de nombreux exemples, de la petite à la grosse joie. L'important est de ne pas la confondre avec de la fuite, du stress, de la routine, ou par intérêt comme la nourriture qui l'attend au box, rejoindre un copain au bout du cross, rentrer plus vite...et c'est là la grande difficulté à mon sens, faire la différence. Et malheureusement, avec la vague de l'ethologie notamment, beaucoup croient que le cheval est content de les suivre et que "s'ils ne voulaient pas ils ne feraient pas" alors que le cheval est juste coincé (et je ne parle pas de barrières physiques, mais surtout de barrières morales). Ce qui me dérange dans cette approche, c'est qu'on ne prête pas tant attention à l'écoute du cheval, mais plutôt à sa réponse qui doit être "positive". Le conditionnement quoi. Ce n'est pas un réel échange, où l'on passe du temps à observer le cheval, l'écouter, le comprendre, on va plutôt chercher une réponse et faire en sorte d'éliminer les autres. Message édité le 17/12/16 à 10:26 |
Par cyberds : le 17/12/16 à 10:22:02
| Dire merci | Quand, à quelles conditions un cheval peut-il prendre plaisir à son travail ? A quels signes peut-on discerner ce plaisir ? Quand j'étais bénévole et ++ si affinités pour mon club, je passais les jours de fête du cheval et de fête du club enfermée à faire des sandwichs et servir des boissons et donc je devais attendre le soir pour sortir mon VirguleLe soir d'une fête donc, je le prépare et je rentre dans la carrière alors qu'il y a encore du monde au bar de plein air et de la musique dans les haut parleurs . Virgule est très cabotin donc j'ai senti qu'il était bien disposé, redressé, actif, sur la main, un vrai petit cheval de dressage aux boutons dès la première seconde. La musique qui passait à ce moment là était un tango et nous avons commencé à danser, vraiment, du coup on a commencé à avoir des spectateurs, et plus les gens regardaient plus il était maniable! On a continué au trot, je ne l'avais jamais eu aussi léger et réactif puis au galop : changement de pied aux 2 temps ... les mains derrière le dos  ça m'est arrivé au moins cette fois dans ma vie de me sentir centaure (il pouvait être la pire bourrique du monde quand il n'avait pas envie) à la fin, on a été applaudis et il a encore pris 10 cm donc ce jour là au moins je suis sûre de moi: il y a pris du plaisir Et Izaora qui faisait du horse-ball avec ma fille, sur le terrain c'était une lionne... elle jouait souvent en mouche, ce n'est pas un rôle très économe, mais les rênes posées sur l'encolure (le cavalier est occupé avec le ballon ...) elle se faufilait, mettait les autres dans le vent et fonçait au but ... je suppose qu'elle ne l'aurait pas fait d'elle même si elle ne s'était pas prise au jeu ?? Primero, lui, fonctionne à la satisfaction du cavalier: plus tu l'encourages, plus tu lui montres que tu es contente de lui, plus il se montre "brillant" , je ne sais pas si on peut appeler ça du plaisir ? en tout cas, je sens quand il fait "de bon coeur" ou pas |
Par Erzebeth : le 17/12/16 à 10:25:05
| Dire merci | Nous , on a remarqué qu'ils sont jamais aussi contents que lorsqu'ils changent radicalement de cremerie, qu'on les amene ds des lieux inconnus . Les miens sont comme ça aussi (d'ailleurs la première fois que j'ai déménagé Bellinda quand elle avait 22 ans, j'ai eu l'impression qu'elle revivait de découvrir de nouveaux endroit et de sortir des chemins qu'on avait ratissé dans tous les sens en 13 ans), mais j'en connais aussi qui ne sont pas du tout comme ça. Je pense à Oligo en particulier, qui, déjà ne prend pas spécialement tant que ça plaisir à sortir à la base, mais alors si en plus c'est dans un endroit inconnu, le stress que cela représente est trop important pour lui. Il prend sur lui, mais il n'aime pas ça. Il est trop angoissé, et il préfère faire quelque chose de rassurant dans un cadre familier. |
Par lapatateuh : le 17/12/16 à 10:26:13
| Dire merci | Je sais que mon cheval est un compétiteur dans l'âme car des qu'il voit le van il eSt capable de rester plus de 12h sans manger ou boire car il sait qu'il va partir. (Véridique et plusieurs fois il nous a fait le coup.). Arrivé en concours , lui qui ne supporte pas la pluie ou le vent du moment où il entend la cloche sonner plus rien ne peut le distraire. Nos derniers championnats nous les avons gagné ainsi... sous des conditions météorologiquesincroyablement mauvaise il n'a jamais bronche une oreille. Quand il a été arrêté plusieurs mois, il s'est souvent échappé et aller trotter et galoper dans la carrière (alors qu'il y a des dizaines d'HA). Des que je le mettais à la longe il me faisait voir tout ce qu'il savait faire comme mouvement. Un chevalqui aime travailler va le prouver au quotidien ou presque. Ce n'est pas ficeler un élève appliqué et modèle mais il a cette envie d'aller sur la carrière qui ne s'explique pas . Je pense que la clé étant un travail bien mené ; avec une diversité de travail. Mais certains chevaux sont bien plus prêts que d'autres à repousser leur limite pour faire plaisir au cavalier. J'ai un cheval qui a repris le travail léger car la retraite lui faisait bien plus de mal (psychologiquement parlant) qu'autre chose. Il arrêtait de mangdr; c'est pour dire les proportions que cela avait pris. Et à l'inverse, j'ai eu des chevaux que j'ai du vendre car ils n'étaient absolument pas compétiteurs dans l'âme , cela leur donnait trop de stress de partir en concours. Il fallait monter fort pour sortir quelque chose .... Ils font maintenant du petit niveau / ou du loisir et sont très heureux. |
Par pascale : le 17/12/16 à 10:28:03
| Dire merci | Je n'ai rien a rajouter à ce qu'on dit Erzie et bee. C'est quelque chose qu'on ressent qd on connait bien son cheval. |
Par Erzebeth : le 17/12/16 à 10:31:25
| Dire merci | Belline aussi est cabotine au possible. Elle ne se donne jamais autant que lorsqu'elle a du public, ça l'éclate. Elle adore être au centre de l'attention, ça la rend toute frétillante. |
Par dilou : le 17/12/16 à 10:38:42
| Dire merci | Est-ce qu'on peut creuser cette notion de plaisir ? Un plaisir c'est normalement la satisfaction d'un besoin. Quels besoins satisfaisons-nous chez le cheval au travail ? - changer de lieu -faire fonctionner les muscles - sentir le plaisir du public et du cavalier - jouer Quoi encore ? |
Par Erzebeth : le 17/12/16 à 10:41:27
| Dire merci | Est-ce que c'est vraiment la satisfaction d'un besoin justement ? Nous prenons plaisir à des trucs parfaitement inutiles et dont nous n'avons pas besoin. Est-ce que ça ne peut pas être pareil pour les chevaux ? Le jeux, par exemple, c'est pas censé être un besoin pour un cheval adulte. C'est un processus d'apprentissage pour le poulain, mais après...  Et pourtant, ils jouent. En ont-il besoin ? Par contre c'est sûr qu'ils y prennent du plaisir. |
Par lapatateuh : le 17/12/16 à 10:42:32
| Dire merci | Je pense quun cheval qui fait le show ; joue avec son cavalier et avec son public. |
Par beeboylee : le 17/12/16 à 10:45:49
| Dire merci | C'est pas simple parce que ça correspond aussi à leurs propres antennes /nous Comme ils ressentent tres bien nos humeurs, je suppose que l'euphorie par ex de decouvrir de nouveaux lieux avec des copains humains leur est communiquée et que, du coup, ils sont "contents" Symptomatiquement, la tte première rando que j'ai faite apres la desmite de Malik( et un an d arret) chez Venven avec Pascale s'est faite pour nous deux(cheval et bipede) ds un etat de beatitude Il devait ressentir mon bonheur de le remonter enfin sans arrière pensée et ça a deteint . A l'inverse,quand je suis fatiguée ou molle ou pas motivée , il est pareil |
Par Plectrude : le 17/12/16 à 10:50:39
| Dire merci | Quand, à quelles conditions un cheval peut-il prendre plaisir à son travail ? Je suis toujours surprise de la capacité des chevaux à avoir le "plaisir de bien faire", le "plaisir d'avoir compris". Typiquement je leur vois un plaisir particulièrement évident quand on fait des tours à la con, jambette, pas espagnol, déplacements latéraux en liberté etc... Parce que ce sont des exercices à déclic, qui ne nécessite aucun effort physique. C'est plus "hey ouais, j'ai compris !" Une fois que le cheval a compris il a tendance au début à redonner l'exercice pour un oui pour un non. Un peu comme le tout gamin qui apprend à lire et qui lit TOUT et si possible à haute voix pour montrer qu'il sait faire. Donc pour moi le plaisir du travail, monté ou pas, est exactement du même acabit. Si le cheval : - fais des choses nouvelles - comprend ce qu'on attend de lui - et que ce n'est pas trop difficile - ça va lui faire plaisir de trouver et de donner ce qu'on attend de lui Et ensuite bien sûr ils ont quand même des domaines qui leur plaisent plus que d'autres. Je pense à l'irish cob d'un ami qui soupire un peu quand on amène la selle (tout en restant de très bonne volonté), mais qui prend 10 cm quand on l’attelle Pourtant l'attelage lui demande un effort physique bien plus important que de la balade 95% au pas, mais visiblement il apprécie plus. |
Par dilou : le 17/12/16 à 10:54:07
| Dire merci | Oui, là on arrive à la notion de fusion cheval / cavalier : le cheval ne tirerait-il pas son plaisir du lien harmonieux avec son cavalier ? Avoir sur le dos un cavalier détendu (même s'il est actif), dont les demandes sont claires et mesurées, dont la satisfaction s'exprime régulièrement... |
Par Erzebeth : le 17/12/16 à 11:04:15
| Dire merci | La notion du plaisir du cavalier, ça entre surtout en jeu sur les exercices en tous genre je trouve. Bon, en balade aussi, ils sont sensibles à notre état d'esprit, mais je trouve que c'est un cadre où c'est un plaisir plus clairement personnel de leur part. Les miens, leur kiff, c'est le galop. Surtout Belline. Sherpa, il aime se promener par principe, et découvrir le paysage. Ca c'est valable depuis son débourrage. Sa toute première sortie monté, j'ai du l'empêcher d'aller faire de l'exploration pour rester sur la petite boucle que j'avais prévu de faire. Il suivait (en théorie ) Java, mais il l'aurait larguée sans souci pour se balader plus loin. Pour le coup moi, je ne lui avais rien demandé, ça venait vraiment de lui. Sur le plat ou à pied, Belline, c'est un cheval qui s'intéresse. je ne suis pas persuadée qu'elle fasse les choses pour me faire plaisir (même si c'est sans doute la cerise sur le gâteau pour elle, que je sois contente), c'est plus le truc de Sherpa ça, faire plaisir. Belline, c'est un cheval curieux et intelligent qui s'intéresse à plein de choses. Donc si on lui propose des trucs, ben elle est contente. Par contre quand elle n'aime pas quelque chose, son avis est très tranché, et même si ça me fait plaisir, je peux aller me brosser pour qu'elle le fasse juste pour mes beaux yeux. Inversement, Oligo ne faisait les chose QUE pour nous faire plaisir. J'ai rarement eu l'impression qu'il y prenait réellement plaisir, sauf peut-être aux longues rênes, à la maison. A une époque, avant d'acheter Belline, je la montais avec une copine de club qui montait la jument des voisins. C'était intéressant parce qu'on avait un bon élément de comparaison entre les deux. Deux juments du même âge, même activité, même mode de vie, cavalière de niveau et d'âge équivalent... et comportement radicalement différent ! Aurore ne s'intéressait qu'à la balade. Si on essayait de faire autre chose, ça la gonflait et elle bâclait en attendant qu'on aille se promener. Elle n'y mettait aucune bonne volonté. Belline elle, elle s'intéressait à tout. Par contre, elle ne "donne" rien, faut un peu lui demander les choses, sinon elle gruge. |
Par luck40 : le 17/12/16 à 11:22:46
| Dire merci | Mon premier cheval je pense vraiment qu'il adorait sortir et la compét. Il voyait un van c'était tout un sketch. Grand henissements, galopades, rodéos et petits cris. Il suffisait d ouvrir la porte il était déjà dedans. Le mien par exemple là bon. Je pense qu'il est mieux au pré remarquez c'est un grand stressé qui en plus n'aime pas le van même s'il y monte maintenant. Mais lui n'aime pas le changement il est très routinier. Mon premier adorait des que ça changeait |
Par dilou : le 17/12/16 à 12:44:47
| Dire merci | Donc chez certains chevaux, le plaisir naît de leur curiosité ? Ils aiment découvrir et bouger ? Je reviens sur une notion à la quelle je crois : je pense que comme les humains sportifs, , ils tirent du plaisir à se servir de leurs muscles, à exercer leurs capacités physiques. Une histoire d'endorphine ? |
Par pascale : le 17/12/16 à 12:49:03
| Dire merci | Oui, ça c'est certain On le voit très bien chez les chvx d'endurance qui prennent beaucoup de plaisir à avaler les km, même hors course |
Par cyberds : le 17/12/16 à 14:21:48
| Dire merci | Donc chez certains chevaux, le plaisir naît de leur curiosité Alors Primero par exemple, en balade est très allant mais si il croise comme c'est arrivé du gibier ou des chiens de chasse sur un piste, il y va bille en tête et devient difficile à arrêter! Mon mari s'est retrouvé comme ça à s'engouffrer involontairement dans un sous bois derrière une meute, il a juste eu le temps de baisser la tête pour ne pas rester assommé loin derrière Nous avons un cheval de chasse bien malgré nous |
Par K.Zel : le 17/12/16 à 14:39:31
| Dire merci | C'est vrai que c'est une notion complexe mais vraiment intéressante. Je me suis tâté à faire un sujet du genre récemment avec mon nouvel arrivé que j'ai l'impression de barber quoi que je fasse. Etre monté, ça le barbe, être pansé, ça le barbe, être caressé ça le barbe, le travail à pied ça le barbe. ça fait un mois et demi que j'ai chez moi, et j'ai l'impression que le changement de crémerie lui plaît franchement pas. Je lui sentais un lien très fort avec son ancienne proprio et là, il semble avoir du mal à faire son trou (même aller en pâture avec les potes, ça le soûle, ya que le box avec son tas de foin qui a l'air de lui convenir) Alors je bosse ++ à essayer de l'intéresser à ce qu'on fait, mais c'est pas simple. C'est un poney anxieux qui intériorise énormément, et qui en devient super acariâtre (une vraie partie de plaisir  )L'an passé, quand mon Paint est arrivé, j'ai été confronté à un cheval franchement malheureux et dépressif, enfermé dans sa bulle. Avec du temps, il a compris qu'il pouvait exprimé ses sentiments. Il s'est ouvert au travail à pied avec une vraie bonne volonté et un côté gamin limite encombrant voire limite irrespectueux (on joue, ouais ! regarde, chui un étalon !) Il sait très bien me dire que la "carrière", ça le soûle, que balade tout seul, c'est stressant, mais que balade avec copains, c'est franchement cool. Même si on garde toujours un côté passager clandestin. Ou autrement dit, il prend du plaisir seul, mais pas avec son humain. A l'inverse, mon welsh cob psychotique a un très gros côté "wiil to please" il passera au-dessus de l'angoisse pour bien faire, faire plaisir, je dirais au détriment de son plaisir perso (l'inverse du paint en somme) Il a l'air d'aimer montrer ce qu'il sait faire, et s'il a un public de cheval, c'est encore plus probant : si j'ai d'autres chevaux dans la cour quand il bosse, il va faire le cake ++, surtout si j'ai un "concurrent" hongre un peu dominant dans la cour. Si je devais rapprocher ça d'un comportement humain, je dirais qu'il joue le premier de la classe insupportable qui regarde l'autre de haut en disant "tavu moi je sais faire, et pas toi, na !" avec un air très content de lui. Quand il appréhende puis comprend une difficulté, que ce soit un exercice ou une horrible feuille morte qui vole, il parait très satisfait et se cale sur son bipède en attente d'assentiment. A côté de ça (ouh là, pavé en vue, on dirait bien) j'ai mon vieux Neigeoux qui n'en a jamais rien eu à faire de faire plaisir à l'humain, qui a été un poney très compliqué à gérer quand il était au boulot. ça reste un poney qui est visiblement heureux quand on le laisse gérer, faire à sa façon : au plus il est autonome : venir chercher sa ration quand il en a envie, venir se promener dans la cour et en repartir quand il veut, il est heureux. S'il est contraint, là, pas contre, c'est la crise de nerfs et ils nous "engueule" nettement (poney très bavard). Plus jeune, j'avais un Welsh B qui adorait la démonstration. Monté seul, il était très cool (enfin, avec du gaz, mais je me comprends) dès qu'il avait du public, vas-y que je fais le kéké, je piaffe, je me la pète. En concours, c'était le pompon avec une gagne pas possible, un poney très guerrier, très sûr de lui. Et oui, il avait du plaisir, c'est l'âge sur les papiers qui a fini par le faire arrêter de bosser, et il est parti peu de temps après cet arrêt d'ailleurs. Bref, tout ça pour dire que tout ça est extrêmement intuitif, il a tellement de profils différents, ce qui plaît à l'un, plait pas à l'autre. Je sais que mon dernier arrivé a besoin d'un leader très fort pou s'intéresser à ce qu'il fait et montrer qu'il sait mettre les oreilles droites, il n'aura aucun respect pour quelqu'un d'un peu mou ou passif. A contrario un leader fort sur mon Welsh Cob, ça sera une catastrophe car il a nettement besoin d'une part d'autonomie, tout en étant encadré derrière (un peu comme un gamin qui apprend à marcher et refuse que le parent le tienne, tout en le voulant derrière prêt à rattraper en cas de chute) Je pense que savoir adapter son attitude au profil mental du cheval aide à les faire aller vers le plaisir, car pour certains le plaisir à telle ou telle activité semble naturel, chez tels autres, il faut leur apprendre. Je pense que ce qui joue aussi c'est la sensibilité du bipède à cette notion de plaisir, je vois bien que certain-e-s n'y prennent pas garde, ou d'autres la perçoivent mal ("regarde, ma jument kiffe ce travail ! " "euuuh, non, je crois qu'elle va développer un ulcère tellement elle masque son stress" ça demande de la finesse et une bonne connaissance de l'équidé, je pense, pour bien comprendre cette notion de plaisir chez le cheval |
Par Desroses : le 17/12/16 à 14:57:19
| Dire merci | Pour ma part, je suis un peu du genre à le laisser choisir sa voie ! Je voulais faire du trec mais j'ai vu que ce qui le bottait, c'était de sauter ! Difficile à expliquer mais sitôt devant une barre, ce n'est plus le même cheval ! ça et les balades, il a les oreilles droit en avant, il a un pas super énergique et il regarde le paysage ! |
Par pascale : le 17/12/16 à 15:03:01
| Dire merci | Moi aussi j'ai acheté llanos pour faire du Trec, mais j'ai vite vu que ce n'était pas sa tasse de thé. Eh oui, les chvx sont différents. Entre Llanos et Bergame, j'ai le jour et la nuit. Pas les mêmes attentes, pas la même façon de les travailler du coup. |
Par dilou : le 17/12/16 à 17:18:04
| Dire merci | En vous lisant je pensais à ma Fany. Elle aime bien la carrière, je pense, cela se voit à sa façon d'y aller d'elle-même, de m'y traîner, même. Evidemment, je ne suis pas très sûre de ce plaisir, cela peut être juste de la bonne volonté une fois qu'elle a compris où on va. Mais ce dont je suis sûre, c'est qu'en carrière, elle joue, dès lors qu'elle a compris le but de l'exercice. Pour cela, il faut qu'elle ait des points de repère qui l'aident à saisir le but. Le meilleur exemple, ce sont les barres à terre, qu'elle adore : une fois passée, elle y retourne d'elle-même - on peut les mettre n'importe où, elle n'essaiera jamais de passer à côté - quand elle arrive dessus, elle se concentre et s'applique pour ne rien toucher. Mais il faut qu'on soit deux pour jouer : ça me plaît tellement de la voir avec cette attitude appliquée que je la félicite chaudement à la voix, donc je l'encourage et c'est un cercle vertueux. Double plaisir pour elle : elle fait quelque chose qui l'intéresse car elle garde une part d'autonomie (puisqu'elle sait qu'en arrivant sur les barres, elle devra adapter sa foulée à l'écartement) et elle est félicitée. Même exercice sans barres et sans félicitations : ce ne serait pas la même chose. |
Par lisis : le 17/12/16 à 17:24:58
| Dire merci | Oui, quelque chose qui n' a pas été dit directement mais qu' on a dû tous constater : il faut que ce que l' on demande ait du sens pour le cheval je trouve |
Par Plectrude : le 17/12/16 à 18:41:53
| Dire merci | Donc chez certains chevaux, le plaisir naît de leur curiosité ? Ils aiment découvrir et bouger ? Je reviens sur une notion à la quelle je crois : je pense que comme les humains sportifs, , ils tirent du plaisir à se servir de leurs muscles, à exercer leurs capacités physiques. Une histoire d'endorphine ? Je crois que c'est exactement comme pour les gens : on aime plus facilement les domaines dans lesquels on a des facilités. Kaline a toujours aimé cavalé, ronfler, faire la cakou, faire la course... Camélia est beaucoup plus froide et économe. De fait elle a beaucoup plus de patience, se lasse moins vite, mais va beaucoup plus vite se décourager devant l'effort. Alors que Kaline me semble beaucoup plus apprécier montrer ses capacités physiques. J'en discutais avec un pro spécialiste comportement/rééducation, qui est plutôt contre les friandises au travail. Moi j'admets clairement qu'à défaut d'avoir le leadership suffisant pour que mes chevaux soient motivés par leur simple plaisir au travail avec moi... je les soudoie  Du coup j'ai aussi parfaitement conscience que leur plaisir en travail vient aussi des carottes qu'ils en retirent... |
Par Oc : le 17/12/16 à 21:30:21
| Dire merci | les sportifs humains plus ils pratiquent leur sport à haut niveau et souvent plus ils sécrètent des hormones (de bien être), alors pourquoi pas les animaux. je l'ai subi sur moi cette année, en finissant deux semi marathon sous format trail... arrivée au 10eme km j'étais bien, limite euphorique j'aurais pu avaler des km sans souci...pour en revenir aux chevaux, ma jument plus montée depuis 5 ans commence à montrer des signes d'ennui et je sais comment y remédier, tout simplement à le remettant au boulot (et on va le faire )en gros chez elle le plaisir c'est d'être le centre d’intérêt, que je sois avec elle, sans la délaisser.... pour Dragon Rouge, le plaisir c'est de découvrir de nouvelles choses en rando, des nouveaux coins (à la maison elle s'invente des fantômes pour pimenter, ça la gonfle) en endurance, elle a "clairement" une dose d'adrénaline, elle y va, si elle pouvait sourire je crois qu'elle le ferait (elle a mis du temps au boulot et elle a pris énormément sur elle, alors j'espère que l'an prochain après un an d'arrêt elle retrouvera la pêche de la saison dernière  )après certains chevaux changent radicalement de comportement sous la selle, parce qu'ils doivent aimer leur discipline. On a eu l'exemple à l'élevage avec Merlin... Un super cheval, une crème, un délice à monter, toujours oui pour tout. Sortir jusqu'en 60km SHF, il nous a fait comprendre, que stop, il en avait marre... Mon amie lui a trouvé une super proprio, et depuis le cheval s'éclate en dressage et en CSO... Il fait des stages à la Cense où il fait le kéké, il s'exprime ENFIN Il a trouvé sa voie sans conteste et ca fait plaisir à voir pour dernier exemple : le Titou pas encore monté (faut finir le débourrage et j'avoue avoir peur de passer l'étape du montoir  ) son truc c'est la frime. Il se donne carrément en spectacle, il est à la base très joueur, ca aide, mais si j'arrive avec un jouet et l'appareil photo, c'est le show directsi je viens avec un jouet sans appareil photo, ouais il jouera 5min mais arrêtera après et délaissera son jouet..... J'aimerais que monté il garde ce côté "plaisir" et j'essayerais de lui proposer des choses. Acheté pour l'endurance, c'est peut être pas ce qui lui plaira, on verra bien |
Par SDE : le 18/12/16 à 22:15:58
  DéconnectéDire merci | Quand, à quelles conditions un cheval peut-il prendre plaisir à son travail ? quand il n'y a pas de souffrance, gêne quand on amène progressivement, mentalement et physiquement les exercices petit à petit pour développer le cheval sans le brusquer A quels signes peut-on discerner ce plaisir ? Quels indices en a-t-on ? on voit déjà s'il n'y a pas de déplaisir (le mien tire la tronche pour les exos qu'il n'aime pas ! rechigne, traine les pieds, fait semblant de ne pas comprendre/ connaître... ) quand ils font un truc qui leur plaît ils se donnent en légèreté, calme, en avant et (autant que possible) droit ! coopératif Pour savoir ces signes faut connaître son propre cheval et ses particularités (un cheval ne s'exprime pas comme un autre) Et cela quelle que soit la discipline : dressage, CSO, randonnée, Trec, balade, travail à pied.. le mien aime tout sauf la répétition. Un, mercredi j'avais eu une super séance, cheval nickel, travail à pied exemplaire, travail monté sans rien impec bref le samedi je dégote une copine pour des photos... Et là la cata, Mr n'avait pas envie de recommencer les mêmes trucs que l'autre jour ça l'emm** royalement, déconcentré, à contretemps, pas là, envie de brouter bref la nullité complète avec les exos...  Comme si je samedi j'allais revoir un film au ciné, que j'avais déjà vu le mercredi précédent (pas grand intérêt) ils sont pas idiots non plus !  |
Par Loarghann : le 18/12/16 à 23:54:45
| Dire merci | Super intéressant comme sujet, et vos réponses sont passionnantes... J'ai ressenti aussi plusieurs chevaux rechercher la fierté d'eux chez moi, et pour moi c'est différent de rechercher le plaisir chez moi. Mon cheval n'a jamais cherché à me faire plaisir, mais il recherche ma fierté en selle, je l'ai clairement ressenti plusieurs fois... Alors que un des trotteurs en cours de reformation que j'ai monté me donnait tout pour tenter de trouver ce qui me ferait plaisir, sensation que je n'ai jamais ressentie avec le mien qui est plus froid... Mais cette recherche de ma fierté, chez mon cheval je l'ai sentie elle plusieurs fois... Il recherche la perfection dans mes demandes, et quand enfin je lui ai demandé correctement et qu'il me donne... Alors nous devenons centaure... Je ne l'ai pas ressenti souvent avec mon cheval car je n'ai pas un grand niveau en dressage mais quand nous sautions au début de notre couples, c'est arrivé quelque fois... Cette impression que nos cerveaux ne font qu'un et que je n'ai qu'à regarder l'obstacle pour que nous le passions en harmonie.... |
Par Chrysalis : le 19/12/16 à 20:52:22
| Dire merci | déja la notion de plaisir de chez l'homme est vaste et compliquée alors chez le cheval source Wikipedia Le plaisir est chez l'être vivant une sensation agréable et recherchée youhou,on est bien avancés sensation agréable pour le cheval...on va dire: -pas de douleur -sensation de pouvoir se mouvoir a ses pleines capacités( pour un animal de fuite,c'est forcément agréable de 1) ne pas etre contraint et 2) sentir sa mécanique bien marcher) recherchée....on va dire: -animal social qui recherche le consensus de ses pairs -animal hiérarchisé qui recherche sa place et trouve sa place dans la troupe (troupe de 2 avec le 2 pattes,du coup, et qui apprécie d'être guidé,moins d'énergie depensée toussa toussa) -satisfaction du devoir accompli sous forme d'effort/reconfort ,le cheval qui franchit la ligne d'arrivée en endurance,cheval a qui on donne les renes après un exercice ardu... bref,un cheval qui prend plaisir dans une interaction avec l'humain monté,ça devrait etre un mélange de tout ça avec quelques petites variations selon le type de cheval,plus ou moins proche de l'homme,plus ou moins dans le sang,etc... mon jeune par exemple,trés proche de l'homme et près du sang,apprécie de se mouvoir assez fortement et etre encore plus fortement récompensé,ça le galvanise. Idem quand il se sait regardé/admiré,il se transforme en showman. Ce même cheval qui se sent jugé et/ou pas récompensé " a sa juste valeur",il devient morne voire rétif. |
Par wildpaard27 : le 19/12/16 à 20:54:29
| Déconnecté Dire merci | Mon cheval quand il est content il tire la langue c'est très drôle |
Par dilou : le 19/12/16 à 21:16:55
| Dire merci | J'aime bien ton analyse chrysalis |
Par kagnotte : le 19/12/16 à 21:20:39
| Dire merci | Le mien quand j'arrive pour le monter il est content, il vient et trépigne d'impatience. Il joue pendant nos sorties, et même quand on bosse il donne tout ce qu'il veut, il est content et essai de bien faire, donc je pense qu'il éprouve du plaisir. Je crois qu'avec ce cheval je pourrai aller jusqu'au bout du monde, du moment qu'il est avec moi il a l'air heureux. |
Par BountyB : le 19/12/16 à 23:23:56
| Dire merci | D'une manière générale, je suis d'accord avec chrysalis. Ma jument, trèèèès grégaire, découvre gentiment les balades seule (après un gros travail de confiance mutuelle). Du coup je fais de longues balades en main avec elle pour l'habituer gentiment. J'avais l'impression qu'elle appréciait ça autant que moi, mais j'en ai eu la "confirmation" la dernière fois que le troupeau s'est échappé de son pré (ils sont 20 chevaux ensemble, c'est un cheval d'une autre ferme qui a cassé les fils, bref). Quand les autres rentraient en direction de la maison, elle a essayé d'embrigader une petite équipe pour aller sur le chemin qu'on prend toujours quand on part les 2 Elle aime la nouveauté, mais surtout si elle comprend l'exercice. Le terrain varié, les barres, elle kiffe. Le sniffage d'objet qui fait peur, elle en redemande. Parfois quand je fais de courtes séances, elle ne veut pas rentrer au pré (elle vit en grande stabulation libre ouverte sur un pré) et va spontanément sniffer les objets qui traînent en me regardant d'un air entendu, du style "bon on fait encore autre chose"? Le jour où on s'est bien coordonnées pour le mouvement de pirouette sur les postérieurs, elle était hyper enthousiaste. D'une manière générale, une fois que je lui ai dit "ouiiiii, c'est suuupeeer (voix gâteuse)" à quelque chose, elle a envie de refaire l'exercice (c'est souvent ce qui me permet de voir si ma demande était claire d'ailleurs). Message édité le 19/12/16 à 23:28 |
Par Vanessa14 : le 19/12/16 à 23:59:25
| Dire merci | Bien vu chrysalis |
Par tenzo : le 20/12/16 à 09:50:24
| Dire merci | J'aimerais ajouter un élément, je pense que leur plaisir à travailler peut varier en fonction de leur mode de vie. Par exemple, la mienne: - en été, grand pré, je nourrie pas, clairement, quand j'arrive, je peux courir pour l'attraper - en hiver, petit paddock et je distribue le foin, elle est ravie que j'arrive, elle sait qu elle va brouter et évacuer toute son énergie. Apres les galops à plusieurs en balade, j'arrive toujours pas à dire si c'est du plaisir ou de l'excitation. Et en carrière, elle obéis par obligation je pense. |
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