Le cheval de mon ami d'enfance, le cheval de sa vie, était en pension chez moi. Cheval très usé, en mauvaise santé, il a glissé au pré et s'est fracturé l'épaule. Pendant deux jours, on a essayé d'y croire. Deux jours. Et le cheval se frappait la tête contre les murs. Mon amie voulait y croire.aussi, mais le troisième jour, on a nettement vu que l'os avait bougé et formait un angle impossible. On a appelé mon amie en plein milieu de ses examens pour lui demander le feu vert pour l'euthanasie. Elle voulait toujours y croire, Son père a du la convaincre. Alors moi je suis resté, pour elle et pour le cheval, pour qu'il ne soit pas seul. C'était ma première anesthésie et ce jour-là je me suis dit que je ne devrais plus avoir de cheval tant c'était dur à supporter.

Deux ans après, à la même date que le précédent, c'est mon poney de cœur que j'ai perdu, celui-là là, qu'on appelle le cheval de sa vie. Je le montais depuis tout môme, et c'était presque de la télépathie entre nous. Il a périclité un bon mois durant, mais pareil, je voulais y croire. Je m'en suis longtemps voulu de ne pas l'avoir fait euthanasié tant qu'il était encore "bien". au final, sa dernière nuit, je suis allé le voir et c'était clair. Il était pourtant là, debout sur ses quatre pieds, mais il m'a dit adieu et c’est bien là l'une de spires choses que j'ai vécu dans ma vie. J'ai passé le reste de la nuit sans dormir ou presque, à me demander pourquoi il "m'avait dit" ça, et comment je pouvais décemment l'accepter sans colère. Mais il avait raison et le lendemain il n'était plus là. Encore aujourd'hui, ça me tord le coeur d'y penser, même si je me dis que j'ai eu la chance incommensurable de le connaître, et d'avoir une telle relation, et tant de confiance mutuelle qu'il m'a même annonce de lui-même la fin.