L'IA pour les nuls
Sujet commencé par : Sidd - Il y a 60 réponses à ce sujet, dernière réponse par takhanPar Sidd : le 01/03/21 à 16:17:36
Dire merci | J'envisage de faire reproduire ma jument Akhal-Téké en pure race, et donc d'avoir recours à l'insémination artificielle avec de la semence congelée. Je n'ai aucune connaissance en IA. Je sais que je dois choisir un étalon dont la semence est prélevée, congelée et envoyée, puis contacter un centre d'insémination agréé pour la mise en place. Je sais également que chacun des acteurs a ses propres conditions dont je devrais tenir compte pour faire mes choix. J'aimerais avoir votre avis, notamment sur les conditions de vente des saillies. Garanties, modalités de paiement, nombre de paillettes, devenir des paillettes non utilisés, taux de réussite, etc... qu'est-ce qui se fait habituellement (qui pourrait constituer une certaine norme) ? Qu'est qui vous semble acceptable, ou risqué ? Je sais que l'IA coûte cher, et j'essaye de voir si ça vaut le coup, en tenant compte des conditions des étalonniers qui semblent très variables. Je n'ai aucune idée de ce qui se pratique habituellement. Est-il courant d'utiliser la semence congelée d'étalons morts depuis plus ou moins longtemps ? Est-ce pertinent dans une optique de sélection génétique dans un moyen et long terme ? Merci d'avance pour vos retours d'expérience ! |
Par sheytana : le 01/03/21 à 16:43:22
Dire merci | J'ai bugué j'ai pensé que c'était un poste sur l'intelligence artificielle |
Par azzura42 : le 01/03/21 à 18:18:34
Dire merci | Je n'y connais rien en IA mais je peux répondre à cette question Est-il courant d'utiliser la semence congelée d'étalons morts depuis plus ou moins longtemps ? ça se fait régulièrement chez les chevaux de sport |
Par Sidd : le 01/03/21 à 20:28:06
Dire merci | sheytana Mais si tu as quelque chose à dire sur le sujet, je t’en pris on peut faire 1 titre 2 sujets pour rendre le post plus intéressant |
Par Sidd : le 01/03/21 à 20:30:31
Dire merci | azzura42 effectivement, je suppose que c’est dans le domaine où c’est le plus pratiqué. Mais étant donné la perspective d’évolution et d’amélioration inhérente à l’élevage, je m’interroge sur la pauvreté d’utiliser éternellement la génétique d’anciens champions. |
Par kenzo0620 : le 01/03/21 à 21:46:37
Dire merci | Le nombre de paillettes envoyées et leur devenir il faut poser la question. Certains proprios ou étalonniers exigent qu’on leur renvoie les paillettes non utilisées. Pour le nombre 12 c’est pas mal, ça permet d’exploiter plusieurs chaleurs si elle ne prend pas du premier coup. Il faut regarder aussi du côté de la garantie poulain vivant. En IAC elle peut sauter... Le taux de réussite je dirais que ça dépend de la qualité de la semence et du suivi gyneco de la jument. De la semence d’akhal téké ça ne doit pas être donné ?! |
Par NONETTE CUIRS : le 01/03/21 à 22:56:26
Dire merci | En matière d'insémination artificielle, on peut s'inspirer partiellement de l'exemple des bovins, qui la pratiquent depuis beaucoup plus longtemps que les chevaux. Une grande différence réside dans la sélection des mâles: phénotype pour les chevaux, génotype pour les bovins. Récemment, on commence quand même à s'intéresser un peu plus au génotype des chevaux. Il est totalement inutile d'attendre qu'un étalon se muscle avant de l'utiliser: sa production n'en sera aucunement affectée. Je m'explique: pour les chevaux, les étalons passent à l'élevage après avoir fait leurs preuves dans le sport. Chez les bovins (pour les races laitières, on s'intéresse à la production laitières de leurs filles, qui n'est connue que tardivement), on commence tôt les prélèvements de sperme, bien avant de connaitre la valeur génétique de l'animal; et, si les tests sur les premiers produits (souvent 50) donnent de bons résultats, on utilise massivement les paillettes concernées, sinon on les détruit. Quelle que soit la valeur de sa production, on ne conserve plus un taureau dès qu'il a produit de quoi faire 200.000 doses (après dilution importante); pour les chevaux, ce chiffre est certainement beaucoup plus faible. 'pauvreté d’utiliser éternellement la génétique d’anciens champions.': en fait il faut surtout éviter la consanguinité. Message édité le 01/03/21 à 23:02 |
Par bilou01 : le 01/03/21 à 23:10:27
Dire merci | Phénotype et génotype fonctionnent ensemble. Enfin plus exactement ce sont deux types d informations complémentaires qui permettent d estimer des valeurs génétiques pour des caractères précis pour les individus candidats à la sélection. L utilisation des données de genotypage sont utiles afin d améliorer la précision d estimation des valeurs génétiques et éventuellement aussi diminuer l intervalles de générations. Mais ceci n a de sens que dans le cadre d un schéma de sélection bien précis. En équins on est loin de ça sauf chez certains grands éleveurs qui ont des cheptels assez importants. Le genotypage n a également de l intérêt que si on a une population de référence bien construite. Je suppose que notre organisme de recherche français bien connu doit sûrement s y intéresser mais vu la construction de la filière equine je n y vois aucun intérêt hormis dans le cadre de gene d intérêt bien spécifique. Chez les chevaux la semence se dilue très peu donc en effet à partir d un saut le nombre de doses produites est limité. |
Par bilou01 : le 01/03/21 à 23:12:33
Dire merci | Et les taux de fertilité en semence congelée ne doivent guère excéder les 60%. Il faut surtout un excellent vétérinaire qui soit au point sur les suivis pour savoir quand inséminer au bon moment. |
Par Sidd : le 02/03/21 à 00:43:53
Dire merci | Merci pour vos réflexions. Le prix de saillie d’un akhal téké est élevé, mais pas plus que celle d’un étalon de sport lambda appartenant à un particulier y à une écurie privée (RIP feu les haras nationaux). Le problème réside surtout dans la difficulté à accéder à un catalogue riche et varié, et au manque de garantie. Parmi les éleveurs contactés, en France et à l’étranger, seuls deux on pris la peine de me répondre. L’un pour me dire que son étalon n’était pas prélevé, l’autre pour me donner son tarif et ses conditions (4 paillettes pour les 2/3 du prix de la saillie, le tier restant au poulain vivant) qui m’ont semblé un peu difficile à accepter pour une éleveuse amateur comme moi. L’éleveur n’a répondu a aucune de mes questions, et ce manque de communication (ou de considération) est probablement plus rédhibitoire pour moi que le prix de saillie de ses étalons. Bref, il s’agit d’une race peu représentée en France, et vu le fonctionnement de ses principaux médiateurs, il y a de grandes chances pour qu’elle le reste. Avant de m’obstiner ou d’abandonner, je voulais avoir quelques points de comparaison avec d’autres éleveurs plus rompus à ce genre d’exercice. |
Par Sa_Black_Rah : le 02/03/21 à 08:54:54
Dire merci | Pour ce qui est des questions pratiques (coût, nombre de paillettes, garantie, etc....), cela dépend de l'étalonnier. Tout est normalement stipulé dans le contrat de saillie, et ce sont des questions auxquelles ils doivent être capable de te répondre en amont. En IAC, les garanties poulains vivants 48h se trouvent (dans le sport en tout cas). Si la jument ne prend pas, ou si elle coule et ne peut pas être resaillie la même saison, il doit également y avoir une clause à ce sujet. Certains étalonniers proposent une saillie la saison suivante par exemple. Donc c'est vraiment du cas par cas... Pour ce qui est des taux de fertilité en IAC, ils sont très variables! Déjà parce qu'effectivement, il faut que la jument soit inséminée au bon moment de manière précise (surtout si peu de paillettes) d'où l'importance d'avoir un bon suivi gynéco avec un chef de centre qui connait son taffe (j'ai un doute sur le fait qu'un "simple" inséminateur équin" puisse préparer et inséminer une jument avec du congelé?). Clairement tu as 3 paillettes ou 20, ça change un peu la donne. Ensuite, parce que mine de rien, on a aucun contrôle sur la préparation des paillettes en amont et qu'il suffit d'une erreur de la part du technicien pour te tuer tous les spermatozoïdes présents dans la paillette (parfois, même sans erreur, c'est juste un coup à pas de bol malheureusement! ). Ca reste une procédure assez stricte avec des descentes en températures par pallier afin de pouvoir congeler. Egalement, et ce sans qu'on puisse encore réellement expliquer pourquoi, certains étalons congèlent très bien alors que d'autres pas du tout. Si certains arrivent à avoir des taux de fertilité proche de ceux obtenus par l'IA en frais, la semence d'autres étalons ne résistent absolument pas le processus de congélation (généralement, ces étalons finissent par ne plus être proposés en IAC). Si c'est un étalon qui a déjà plusieurs saisons de monte derrière lui, l'étalonnier sera en mesure de te donner les taux de fertilité. Je regardais le catalogue GFE la semaine dernière, certains ont des taux plus que respectables en IAC alors que d'autres sont loin d'être à 50% au 1/10ème (je n'ai pas l'impression que sur leur site les taux de fertilité sont marqués, mais ils le sont dans le catalogue). Tu trouveras un peu plus d'informations sur la technique de l'IAC et ce à quoi il faut faire attention lors de la réservation sur cette webconférence de l'IFCE: Lien Pour ce qui est d'utiliser la semence d'un étalon décédée: oui, ça se fait. Après, est-ce que c'est pertinent ou pas de le faire en terme d'apport de matériel génétique, cela dépend de l'étalon en question et de la race. Je sais qu'au Pin, ils stockent de la semence d'étalons décédés ou d'étalons dont la race est menacée d'extinction, justement pour pouvoir potentiellement réintroduire du matériel génétique si besoin. |
Par Lilianna : le 04/03/21 à 08:16:09
Dire merci | Comme dit Sa_Black_Rah, effectivement "Tout est normalement stipulé dans le contrat de saillie, et ce sont des questions auxquelles ils doivent être capable de te répondre en amont" ; le fait que le propriétaire de l'étalon ne réponde pas à tes questions ne m'inspirerait pas DU TOUT confiance non plus... Et 4 paillettes, c'est vraiment peu ! 12 semblerait une quantité "classique" d'après ce que m'avait dit le vétérinaire inséminateur l'année dernière. Je n'y connais absolument rien en akhal ; il n'existe pas une association de la race qui pourrait te renseigner sur les différents étalons ? Quant à choisir un étalon décédé, moi ça ne me choque pas du tout mais effectivement, il faut voir s'il a déjà une descendance très nombreuse au sein de la race, auquel cas, dans une optique d'élevage, il y a des risques que ton futur poulain ne soit pas très "intéressant" génétiquement car trop de consanguinité avec la majorité des autres akhal disponibles à la reproduction... Message édité le 04/03/21 à 08:19 |
Par NezLaine : le 04/03/21 à 10:48:11
Dire merci | (Je n'y connais rien, mais c'est ultra intéressant de vous lire, merci pour le post !) |
Par al : le 05/03/21 à 00:32:07
Dire merci | les HN faisaient 24 paillettes, soit 3 doses de8 paillettes. mais on trouve de tout maintnant sur le marché, jusqu'à la vente à LA paillette; précision très importante: se renseigner sur les poulains déjà nés par IAC....parce qu'il y a des étalons qui sont vendus comme très fertiles, genre 90% de mobilité à la décongélation...sauf qu'ils oublient de préciser que les spermatozoïdes ont, par exemple, l'acromère pété, ce qui fait qu'ils ne peuvent PAS entrer dans un ovocyte....donc en gros ça sert à rien du tout. et certains ne se gênent pas pour vendre de tels étalons à la saillie.... |
Par Sidd : le 05/03/21 à 16:54:07
Dire merci | Merci à tous pour vos réponses circonstanciées qui m'aident à y voir plus clair dans cette pratique. Faire le choix d'une IA est pour moi un assez grand pas et une prise de risque non négligeable pour exiger de le faire dans de bonnes conditions. Je constate que la proposition de l'éleveur (une dose de 4 paillettes sans garantie ou presque) ne me permettra pas d'envisager ce "pas" sereinement. Pour l'akhal-téké, j'ai contacté les éleveurs inscrits à l'association française de l'akhal-téké. Malheureusement, comme dans tous les milieux un peu restreints, ça tourne en vase clos, avec beaucoup d'entre-soi. Il faut croire que je ne coche pas toutes les cases. Trop amateur ? Pas assez crédible ? Peut-être que certains des étalonniers n'exercent plus ? Et pour ceux qui tournent, peut-être qu'ils n'ont pas envie de perdre leur temps avec une "non initiée" ? J'avais été prévenue pas l'éleveuse de ma jument qui adorait cette race et l'élevaient "en dehors des clous". Je constate qu'elle avait raison. Franchement, ça m'énerve de voir passer la promotion de ces étalons sur les réseaux sociaux, mais de n'avoir aucun retour quand on s'y intéresse. C'est dommage, parce que ça ne rend pas service à cette race qui mériterait d'être "démocratisée". |
Par Le Pex : le 05/03/21 à 17:00:47
Dire merci | Je ne connais pas le domaine plus que ça, mais je reviens là-dessus : C'est dommage, parce que ça ne rend pas service à cette race qui mériterait d'être "démocratisée". C’est peut-être justement le but, de garder une production confidentielle. |
Par NONETTE CUIRS : le 05/03/21 à 19:12:38
Dire merci | akhal-téké Un des avantages de l'insémination artificielle est qu'il n'y a besoin de transporter ni l'étalon ni la jument. On n'a donc pas besoin de se limiter à l'association française dans le cas d'une race peu répandue. J'ai ainsi connu des éleveurs d'une race peu répandue de bovins qui ont importé de la semence du Danemark: cela leur permettait à la fois de se passer de taureau et de plus renouveler le patrimoine génétique de leur troupeau que s'ils étaient restés dans le vase clos français. Depuis, ils en ont probablement commandé encore ailleurs. |
Par Cocktail_jet : le 05/03/21 à 20:06:34
Dire merci | Je rejoins l avis de le pex ! Fort dommage c’est une race sympa à voir ! |
Par Xynou : le 06/03/21 à 07:45:09
Déconnecté Dire merci | Je rejoins la remarque de Nonette. Et commander en dehors de la France ? Il y a certainement des pays de l'UE où tu peux trouver ? (sans aller jusqu'à passer commande dans le berceau de la race. Quoique si ça se trouve ça te couterait pas beaucoup plus chers ...) |
Par bilou01 : le 06/03/21 à 15:15:35
Dire merci | Le problème des transports de semence congelée sur des longues distances c’est la conservation. Je suis pas certaine que la carboglace fonctionne et de toute façon c’est des transporteurs spécialisés. Sinon c’est en bonbonne d azote liquide. Ça veut donc dire qu il faut trouver un gros centre d elevage à l étranger sérieux et qui a l habitude de faire ça. Et peut-être aussi parler russe. (Message enfin à sa bonne place) |
Par Xynou : le 06/03/21 à 19:00:04
Déconnecté Dire merci | Je pense que les très grosses écuries russes doivent avoir quelqu'un qui parle anglais. Je ne connais pas du tout la race, mais il y a peut-être des étalons dans les pays limitrophes et selon où habite Sidd, ça peut être kif kif niveau distance avec les élevages français. |
Par Sidd : le 06/03/21 à 22:15:27
Dire merci | J'ai tenté un gros élevage en Slovaquie en ciblant un de leurs étalons distribué en IAC, sans réponse J'ai l'impression qu'ils réservent leurs semences à des éleveurs plus établis qui ont un solide programme d'élevage pour la race. Quant aux plus petits éleveurs, qui n'ont pas forcément de communication à l'internationale, difficile à trouver et "get in touch". Je n'ose pas aller plus loin, parce que faire traverser tout le continent à de la semence congelée, je le sens pas |
Par LVP67 : le 07/03/21 à 17:48:16
Déconnecté Dire merci | Si tu veux de l'akhal pur on se tâte de notre côté à prélever avant de castrer... Ca a un coût donc il nous faudrait un certain nombre de réservations avant de nous lancer dans l'aventure. |
Par kenzo0620 : le 07/03/21 à 20:23:18
Dire merci | @LVP67 ça coûte combien justement de faire prélever ? |
Par LVP67 : le 07/03/21 à 21:34:15
Déconnecté Dire merci | Il faut compter 4000€ pour une dizaine de "saillies" |
Par pakret : le 07/03/21 à 21:49:59
Dire merci | Bon la repro équine c'est ma passion et toute ma vie... J'avais eu la flemme de répondre depuis mon tel quand j'avais vu le post mais là j'ai l'ordi sous la main donc je vais faire un petit effort en espérant répondre à un certain nombre de questions en espérant que cela permette à certain(e)s d'entre vous d'avoir un avis éclairé sur la question. Déjà c'est quoi du congelé/ c'est fabriqué comment/ quelle différence entre monte naturelle/frais immédiat/réfrigéré transporté/congelé? Je vous la fais simplifiée hein En gros le sperme ce sont des spermatozoïdes + un milieu dans lequel ils baignent et qui contient des nutriments. Parmi ces spermatozoïdes, il y en a des morts et des vivants. Parmi les vivants il y en a des malformés (qui ne pourront pas être fécondants) dans tous les cas, et des bien formés. Les meilleurs spermatozoïdes sont dits fléchants ou traçants, car ils avancent droit et avec vigueur. Ce sont eux qui pourront éventuellement féconder un ovocyte. En monte naturelle, on ne se prend pas trop la tête , on fait monter le cheval sur la jument. Quand le cheval éjacule, tout l'éjaculat reste dans la jument. En général ça fonctionne bien, car même si le sperme n'est pas de super qualité, tous les spermatozoïdes dispo sont présents, avec leurs nutriments "préférés", alors ils vivent de façon optimale dans les voies génitales de la femelle (on dit 2-4 jours). Lorsque l'on fait du frais immédiat, on prélève le cheval sur un mannequin, on filtre l'éjacultat pour récupérer surtout les spermatozoïdes, et on divise ce qu'on obtient par le nombre de juments à inséminer. On place les spermatozoïdes filtrés dans un milieu de conservation qui leur fournit des nutriments , puis on insémine les juments qui doivent l'être. L'avantage, c'est qu'on peut faire plus qu'une seule jument, et que comme c'est fait immédiatement, les spermatozoïdes ont encore une longue durée de vie dans les voies génitales. Pour le réfrigéré transporté, c'est le même principe. On prélève le cheval, on filtre, on évalue la quantité de spermatozoïdes pour être sûr qu'il y en ait la quantité suffisante par dose, on fabrique le nombre de doses nécéssaire, on ajoute le milieu de conservation, on réfrigère et on envoie. L'avantage, c'est que les spermatozoïdes n'ont pas subit de congélation donc ils sont plus vigoureux , mais par rapport à la monte naturelle ou le frais immédiat, il s'est écoulé 24h entre le moment du prélèvement et l'insémination, ce qui signifie que 1) une quantité non négligeable de spz sont mort 2) si on a mal estimé le moment de l'ovulation , et que la jument ovule une journée plus tard que prévu, on peut avoir loupé le coche. En congelé, on prélève, on filtre, on calcule la concentration mais aussi le nombre de spz traçants. On centrifuge pour ne garder qu'un concentré de spermatozoïdes, on fait une règle de 3 pour mettre dans chaque paillette (0,5mL) une quantité correcte de bons spermatozoïdes. On met un milieu qui permet la congélation, et on congèle. Le lendemain, pour chaque lot de paillettes fabriqué on en décongèle une, pour s'assurer de la qualité (concentration en spz, nombre de spz vivants, nb de spz fléchants). Ça c'est quand c'est bien fait, car certains centres congèlent des doses vraiment mauvaises! Alors qu'il y a des normes! L'avantage, c'est que ces doses sont faciles à conserver, l'inconvénient, c'est qu'il faut faire les manip de décongélation correctement, que bcp moins de spermatozoïdes fléchants sont dispo (et qu'il faut savoir estimer la qualité de la semence décongelée pour estimer la quantité de paillettes que l'on met si on dispose d'un stock suffisant), qu'ils sont moins résistants dans les voies génitales (6-24h), et que leur milieu de conservation/le fait qu'ils soient concentré provoque une réaction inflammatoire parfois sévère de l'utérus qui peut, dans les cas les plus sévère, empêcher la gestation. (suite) Message édité le 07/03/21 à 22:25 |
Par pakret : le 07/03/21 à 22:02:06
Dire merci | On comprend alors que la réussite implique plusieurs choses : - Une semence congelée de bonne qualité. Certains étalons ne sont pas congelables car pour des raisons parfois inconnues leurs spz ne survivent pas à la congélation. Quand vous choisissez un étalon en congelé, il est toujours intéressant de regarder sur les stats des HN combien de juments ont été inséminées et combien ont pris les années précédentes. Moi qui suis une psychopathe, je regarde aussi leur localisation, car parfois les seules qui ont pris, sont celles qui étaient proches de l'étalon stationné et ont été faites en frais immédiat... Ça fausse le truc. - Il faut un inséminateur qualifié pour bien exécuter les manip de décongélation et d'insémination. - Il faut un protocole vétérinaire scrupuleux pour déterminer au mieux le moment de l'ovulation. - Il faut connaître la jument. Certaines ont des réactions inflammatoires importantes; on essayera dès lors de limiter la quantité de paillettes utilisées à chaque insémination, de limiter le nombre d'inséminations, de réaliser des lavages utérins et des injections d'ocytocines destinées évacuer le liquide inflammatoire. A l'inverse, pour des juments peu sensibles on pourra mettre plus de paillettes, et commencer 12h avant l'ovulation pour optimiser les chances. Tout ce que je viens d'expliquer a évidemment un coût élevé : pour l'inséminateur et le vétérinaire, il y a plus de manipulations voire de traitements à réaliser, et moins de réussite car comme dit plus haut, les spz sont moins nombreux et vivent moins longtemps qu'avec les autres techniques. Faire prélever un étalon en vue de congélation a aussi un coût très variable - il y a le cout de l'apprentissage du mannequin, des tests sanitaires et du spermogramme - le coût de réalisation des paillettes est variable. Il y a des forfaits en fonction du temps (par exemple on garde le cheval un mois et on fait un max de paillettes), ou du nombre de paillettes réalisées. Certains chevaux produisent bcp de spz, et qui tiennent bien la congélation, mais ce n'est pas le cas de tous. J'en avais un par exemple qui faisait entre 5 et 10 paillettes par séance. A raison de 3 séances par semaines, et pour aller jusqu'aux 1200 paillettes demandées, ça a pris un certain temps, je vous laisse faire le calcul... - le coût du stockage, qui dépend de la quantité gardée, de si le centre a la gérance de l'envoi des paillettes, de la durée prévue, etc... |
Par pakret : le 07/03/21 à 22:15:59
Dire merci | On en vient maintenant aux contrats : - le nombre de paillette : très variable, il peut aller de 1 (si elle éclate dans le bain marie, on est contents...) à .... en général 24 maxi. Il n'y a pas de norme. Certains préfèrent prendre le risque d'une paillette rare pour un éventuel poulain rare lui aussi. D'autres préfèrent assurer au maxi une gestation. - Le paiement et les garanties : là encore, variable. Parfois on achète un nombre de paillettes sans aucune garantie. On commande, et on paye le tout, c'est à dire la valeur des paillettes, des frais techniques et de l'envoi. Quand on a dépensé toutes ses paillettes et que ça n'a pas fonctionné, on l'a dans le baba. Concernant les garanties, il y en a 3 types. A la jument pleine. Dans ce cas, on doit dire et payer quand la jument est pleine (en général à 45jrs). Dans le cas contraire, il faut faire rédiger par le véto un certificat de vacuité. A la jument pleine au premier octobre. On vérifie que la jument est toujours pleine au plus proche de cette date, et on paye le solde au premier octobre. Certains contrats proposent de régler soit au 1er octobre avec un tarif moindre, soit au poulain vivant avec un tarif plus important. Au poulain vivant. Dans ce cas le solde de la saillie n'est réglé que quand le poulain a 48h de vie. S'il décède ou si la jument avorte, il faut un certificat. Parfois il faut payer un acompte à la réservation, d'autres fois on ne paye que les frais techniques. Si on a un contrat avec garantie et que la jument est vide, on pourra, en fonction de ce qui est spécifié sur le contrat, soit être remboursé, soit avoir un report de saillie pour l'année suivante. - Le devenir des paillettes. On est en général pas propriétaires des paillettes restantes, et donc si notre jument est pleine, nous ne sommes pas autorisés à vendre les paillettes restantes. Parfois il faut les renvoyer à nos frais à l'étalonnier. D'autre fois on peut les réutiliser sur une autre jument à condition de repayer une saillie. Dans ce cas le tarif est parfois inférieur au tarif pour la première jument. |
Par pakret : le 07/03/21 à 22:22:56
Dire merci | (fin) les choses indispensables à mon sens auxquelles réfléchir Avant une première saillie en congelé, faire évaluer l'état de l'appareil génital de la jument. Pas la peine de commencer la saison avec une paillette sur une jument qui a déjà une métrite. Pour un premier essai congelé, l'idéal est de prendre un étalon fertile, avec pas mal de paillettes et de bonnes garanties. Quand on sait que la jument prend bien en congelé avec un étalon correct, on pourra être plus aventureux. Choisir précautionneusement l'étalon (et le fait qu'il ait été prélevé dans un endroit sérieux), et le centre ou on emmène la jument. Etre zen et se souvenir que ce n'est pas une science exacte... Commencer relativement tôt en saison pour pouvoir faire sereinement plusieurs essais, et éventuellement se rabattre sur un plan B en réfrigéré en fin de saison si ça n'a pas fonctionné. Voilà pour ce petit pavé copieux quoi que digeste (enfin peut être ) |
Par CaroDadou : le 07/03/21 à 23:57:52
Dire merci | Merci beaucoup pakret pour toutes tes explications tu es une mine d'or ! Par curiosité du coup je me suis baladée sur le site du GFE regarder les contrats de saillie. Ils mentionnent que l'on achète UNE saillie mais nulle part le nombre de paillettes.... Je ne sais pas si c'est usuel comme pratique ? |
Par pakret : le 08/03/21 à 00:02:40
Dire merci | Tant mieux si c’est compréhensible Tu parles pour quel etalon? Car je viens d’aller sur le premier venu à savoir air Jordan je crois, et c’est 1500€ 3 paillettes par exemple |
Par pakret : le 08/03/21 à 00:09:11
Dire merci | Pour Soliman par exemple c’est différent , ils t’envoient un certain nombre de paillettes et si ça ne suffit pas tu négocie les suivantes avec eux. Dans le contrat c’est dit en gros que si la jument est tjrs vide après 3 essais ou que si ça paraît mal géré, ils peuvent se réserver le droit de refuser d’en renvoyer. J’ai bossé entre autre dans un centre bien côté avec de la bonne réussite; quand on redemandait de la semence on nous l’accordait toujours ça fait partie des raisons pour lesquelles il faut bien choisir son centre |
Par CaroDadou : le 08/03/21 à 08:23:41
Dire merci | J'ai peut être mal lu.... Ou c'était écrit trop petit depuis le téléphone j'avais regardé Candy et Diarado. Je ne pensais pas que le congelé pouvait être mal toléré par les juments, on en trouve tellement en cheval de sport ! |
Par swann : le 08/03/21 à 09:14:03
Dire merci | Merci du temps et de ta gentillesse pour expliquer ici les choses, paktret, sans condescendance mais au contraire, un sens de la vulgarisation remarquable! Tes clients ont de la chance de t avoir Sinon je t avais demandé sur un autre post, mais t as pas dû voir, c est Oingt ton village? |
Par pakret : le 08/03/21 à 10:22:02
Dire merci | Caro pour diarado il y a 9 paillettes, Candy ce n’est pas spécifié donc à négocier avec eux, mais ils t’en envoient une quantité et tu peux en réclamer si ça n’a pas suffit . Le contrat précise qu’ils se réservent le droit de refuser si la jument n’a pas pris à la troisième chaleur ou au 1e juillet Swann avec plaisir tant mieux si c’est à peu près clair ! Je n’avais pas vu ta question mais pour te répondre oui c’est bien ça, en fait j’habite le village qui a vu sur oingt, sainte paule pour être précise ...un paradis |
Par takhan : le 08/03/21 à 10:32:34
Dire merci | une question un peu béta mais l'apprentissage du mannequin se fait comment? y a un système de phéromone? |
Par NONETTE CUIRS : le 08/03/21 à 10:40:20
Dire merci | Pour les bovins, il n'y a pas de mannequin: on utilise, soit une vache nymphomane, soit un autre taureau pour pouvoir supporter le poids de certains des taureaux qui sont énormes. |
Par swann : le 08/03/21 à 12:03:40
Dire merci | ( Oingt est dit un des plus beaux villages de France, je me promets de la visiter car je ne suis pas très loin) sinon, je fournis, si on veut, la jument nympho |
Par pakret : le 08/03/21 à 12:04:54
Dire merci | C’est variable ça peut être simple ou assez technique. On peut utiliser de l’urine de jument en chaleur qu’on met sur le mannequin seule, attacher également une jument en chaleur dans un coin ce la pièce, où utiliser une jument que l’on accole au mannequin au début. Après, même quand le cheval a compris qu’il fallait monter ça peut être assez délicat : s’il est trop excité il peut ejaculer beaucoup de gel (sécrétions pré spermatiques) et peu de spz. S’il est trop timide, il n’ejaculera pas. D’autre part il existe plusieurs types de vagins artificiels et certains étalons détestent l’un ou l’autre, bien que l’on règle la température et la pression intérieure en fonction de leur préférence |
Par pakret : le 08/03/21 à 12:20:48
Dire merci | Swann si tu viens par chez moi fais moi signe, d’autant plus si tu veux visiter les pierres dorees à cheval |
Par takhan : le 08/03/21 à 12:37:29
Dire merci | ouai tout un métier ! merci pour l'explication. |
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