Desensibilisation à pied et hauteur d'encolure
Sujet commencé par : barbamama - Il y a 14 réponses à ce sujet, dernière réponse par azzura42Par barbamama : le 20/02/22 à 21:04:23
Déconnecté Dire merci | Bonsoir, je reprends tout avec juju (on en a deja causé et vos conseils m'ont été precieux). Je remarque une pratique popularisée par andy Booth : apprendre au cheval à repondre à un stress non par la fuite mais par une descente d'encolure. Je résume fort mais l'interessé explique mieux ici https://youtu.be/uJ9Fm-8E-AE Lien Je ne comprends pas hyper bien l'interet, vu qu'on est pas certain que ce soit - en soi - decontractant (voir la video d'helene Roche Lien). Bref vos avis ARGUMENTES et vos retours VECUS sur cette pratique m'interessent bien. Je ne peux aussi m'empêcher de me demander si cela peut fonctionner pour les stess d'origine exterieure sur lesquels moi ou le cheval auront peu d'influence (HR donne un bon exemple de sac plastoc pris dans une haie). A vos claviers ! Message édité le 20/02/22 à 21:10 |
Messages 1 à 14, Page : 1
Par Canaille : le 20/02/22 à 22:21:48
Dire merci | Un cheval stressé porte en général sa tête haute encolure tendu. Quand le niveau de stress chute, les muscles se relâchent et du coup l'encolure s'abaisse. D'un point de vue physique, si la tête et l'encolure se baissent, le cheval détend forcément ses muscles. Il ne peut pas baisser la tête en restant figé. Avec un cheval qui a beaucoup de mal à se détendre, parfois qui reste figé en statut... Ça peut être intéressant de l'aider en lui demandant de baisser la tête, qu'il comprenne que se détendre est la bonne réponse. Mon interprétation, c'est d'apprendre à baisser la tête du cheval en mode réflexe : la moindre sollicitation sur la longe et hop réflexe le cheval baisse la tête. Quand c'est bien acquis, on a dépassé le stade exercice où on demande et le cheval répond en utilisant son petit cerveau. On doit être en mode "réflexe", le même réflexe que si tu prends un truc brûlant dans tes doigts, tu vas ouvrir tes doigts... Pas besoin de réfléchir, je me brûle mes doigts lâchent.... Et on va se servir ensuite de ce mode réflexe pour aider le cheval à comprendre ce qu'on veut de lui. Quand on désensibilise, l'idée c'est de lui apprendre que s'il se détend, on arrête le truc pas cool. Mais s'il se fige, on peut utiliser le mode "baisse la tête" réflexe et hop le truc pas cool s'arrête. Certains pros l'utilisent beaucoup en effet en rééducation. Après ça demande un certain timing Et si on veut aller plus loin, si on arrive au stade figé statue en désensibilisation, c'est qu'on a été trop loin en terme de tolérance du cheval, on l'a mis dans le rouge alors qu'on est censé rester dans le orange. Voilà pour mon interprétation. |
Par barbamama : le 20/02/22 à 22:43:06
Déconnecté Dire merci | canaille merci pour ton explication. Le Timing est une de mes rares qualités équestres au moins à pied ;-) Je vois bien l'apprentissage de la bonne réponse pour les situations auxquelles on confronte volontairement le cheval dans les jeux type amitié ou 'la tondeuse est ton amie. Par contre je ne vois pas comment on peut transposer pour les situations de stress imprevues d'origine exterieure - ou comment le cheval va transposer ? Vu qu'on n'a pas forcément la main sur le truc pas cool. Je ne comprends pas bien ta phrase "Et si on veut aller plus loin, si on arrive au stade figé statue en désensibilisation, c'est qu'on a été trop loin en terme de tolérance du cheval, " Peux tu expliciter stp ? Merci ! |
Par CaroDadou : le 20/02/22 à 22:51:58
Dire merci | Alors je suis d'accord avec Canaille mais pas sur tout. Un cheval peut venir en descente d'encolure en étant tendu comme un string et stressé. Pour le conditionnement à baisser la tête et que le stimulus désagréable s'arrête c'est encore autre chose. Booth a fait des associations, au final ça revient assez à l'approche retrait si tu connais. En soi baisser la tête n'est pas le seul signe de décontraction qui existe loin de là. Il faut prendre les signes dans leurs globalités et l'attitude générale du cheval/de la situation. Ici avec les miens on leur a appris que les signes de décontraction inconscients leur faisaient du bien et qu'ils pouvaient s'en servir en cas de stress extérieur ou de tension venant d'un stimulus extérieur. Chacun sait s'en servir maintenant et le fait quand il en ressent le besoin, le tout c'est d'écouter le cheval et ce qu'il dit du stimulus extérieur stressant. Exemple : beaucoup de vent cet après-midi au boulot dans la carrière, Blanblan a eu peur d'un truc. Déjà on lui a appris que quand il a peur il s'arrête et il (essaie) de réfléchir. Donc mini écart et stop net. On attend. Il secoue les oreilles, signe qu'il est disposé à repartir et qu'il commence à redescendre de son stress. |
Par barbamama : le 20/02/22 à 23:26:16
Déconnecté Dire merci | carodadou justement c'est l'objet du doute que j'emettais, Hélère Roche aussi d'ailleurs. L'arrêt face à la peur est une technique interessante mais pas suffisante selon les situations. "Ici avec les miens on leur a appris que les signes de décontraction inconscients leur faisaient du bien et qu'ils pouvaient s'en servir en cas de stress extérieur ou de tension venant d'un stimulus extérieur. Chacun sait s'en servir maintenant et le fait quand il en ressent le besoin," DONC l'idée est d'apprendre au cheval à provoquer la decontraction / et/ou secrétion d'hormones reassurantes et sans resservir dans d'autres situations ? Comment leur avez vous appris cela ? Avec la descente de l'encolure aussi ? |
Par barbamama : le 20/02/22 à 23:29:19
Déconnecté Dire merci | ah oui, et aussi je sais comment apprendre à un cheval à s'arreter en cas de peur - ca fonctionnait pas mal avec un cheval précédent - mais comment leur apprends tu à reflechir / prendre sur soi? Sur ma derniere l'incitation à l'arrêt pourrait vite dégénérer en 1/2 T, il semblerait que reflechir face au danger ne soit pas son fort... |
Par CaroDadou : le 21/02/22 à 07:58:03
Dire merci | L'idée c'est d'apprendre au cheval d'abord à associer la décontraction à des choses stressantes mais basiques (genre la bouffe), et après au bout du long processus (qui dure minimum 9 semaines en fait pour leur apprendre) qu'ils aient compris qu'ils peuvent s'en servir tout seuls, qu'en gros stress = conscience du stress mais conscience qu'ils peuvent faire quelque chose pour s'aider eux-mêmes à gérer la situation. Comment leur apprendre c'est difficile à résumer 9 semaines de travail à pied uniquement là dessus |
Par Canaille : le 21/02/22 à 08:42:25
Dire merci | carodadou , un cheval peut baisser la tête en mode tendu comme un string en effet, c'est pas le plus classique mais c'est possible. D'où l'apprentissage au préalable du baisser la tête mode no stress, que le cheval y trouve du confort en dehors de toute situation stressante. Pour le reste je suis aussi plutôt d'accord avec toi. L'idée c'est d'apprendre au cheval a se sortir de son stress tout seul. barbamama , quand on désensibilise a un sac plastique par exemple, on va agiter doucement le sac a distance et on surveille son cheval. Si une agitation lente à distance met déjà le cheval aux aguets, on est dans le orange lol, on ne va donc pas augmenter le mouvement du sac ni s'approcher encore plus car on le mettrait dans le rouge = stress max ! Et quand on est dans le rouge = stress max, ben humains comme poneys, on n'est plus capable de réfléchir, le cerveau paralysé par la trouille, et on n'apprends rien du tout, on devient en mode "je sauve ma peau". Donc l'idée c'est de faire l'apprentissage en mode "orange", le cheval a peur mais pas encore assez pour que son cerveau passe en mode "putain elle va me bouffer je me casse", en mode orange il est encore capable de réfléchir pour trouver une solution a son problème. Après évidemment le camion sur la route ne s'arrêtera pas même si le cheval baisse la tête... Mais s'il a baissé la tête on peut espérer qu'il sera passé du rouge au orange, et que donc si on lui demande une flexion, il l'a fera... Et ne partira pas en orbite lol Après il y a des chevaux avec un instinct de fuite extrêmement marqué, donc c'est très long comme apprentissage, et je pars du principe qu'on ne peut pas "déprogrammer" la génétique totalement. |
Par Aquarium : le 21/02/22 à 08:59:16
Dire merci | Mouais m'est d'avis que baisser la tête pour faire baisser la pression c'est un code qui peut être mis en place une fois que ton cheval te fait assez confiance pour t'écouter et suivre tes instructions en cas de stress. Donc pour qq1 qui est déjà dans un contrôle avancé ce n'est pas du tout le point de départ et vu le nombre de tes posts, fausse piste ici J'ai une jument tête haute, très émotive mais très intelligente. Je l'ai incitée à réfléchir avec des bonbons : quand elle avait peur je recompensais au tout début l'arrêt puis maintenant le toucher. Elle a donc toujours des hauts le coeur mais se transforme désormais en guerrière pour avoir son bonbon. Ensuite c'est l'expérience qui ancre la confiance. Elle a eu peur 1000 fois avec moi, 1000 fois elle a survécu et j'avais raison, en plus elle a été récompensée => je suis sa super pote qui analyse trop bien le danger. Se faire la main sur des trucs simples! Les objets statiques pour commencer. Accepter qu'une relation prenne du temps... Ma mule est bcp plus indépendante et bcp plus explosive (elle ne previent pas pendant 30sec que la pression monte), pour elle les bonbons ont aidé mais sans que ça soit aussi important que pour la jument (complètement toquee avec la friandise) , ce qui a compté c'est d'avoir eu peur 1000 fois et d'avoir dû constater que j'avais raison 1000 fois.... Je te rassure pas la peine de risquer sa vie 1000 fois, c'est une progression par palier! Déjà si tu vaincs 3 poubelles qui n'auraient pas dû être là tu auras fait un bon bout de chemin. Ensuite viendront les plus gros défis dun cavalier d'extérieur... |
Par BountyB : le 22/02/22 à 11:09:45
Dire merci | ah oui, et aussi je sais comment apprendre à un cheval à s'arreter en cas de peur - ca fonctionnait pas mal avec un cheval précédent - mais comment leur apprends tu à reflechir / prendre sur soi? barbamama Pour ma part ce qui avait fonctionné du tonnerre avec ma jument pour l'association positive des trucs qui font peur, c'est le clicker. En gros au début dès qu'elle se méfiait vaguement d'un truc on faisait une séance clicker pour qu'elle aille sniffer le truc-qui-inquiète. J'ai utilisé ça dans un très grand nombre de situations, avec des objets ou situations qui faisaient de plus en plus peur. Aujourd'hui je ne fais plus de clicker pour ça, c'est acquis. Dès qu'elle a peur, son premier réflexe est de s'arrêter, et son 2ème est de prendre sur elle pour aller voir la source de peur. Forcément on ne peut pas aller tout renifler, mais ça me permet d'avoir un cheval qui a le réflexe de s'arrêter en cas de peur, et qui a le réflexe de réfléchir en cas de peur. Et c'est précieux. |
Par barbamama : le 22/02/22 à 22:55:26
Déconnecté Dire merci | Merci à tous pour vos réponses. On avance tranquillou sur tout ça. En peu de séances je vois deja du progrès - elle est top cette juju une fois en confiance |
Par azzura42 : le 23/02/22 à 13:45:36
Dire merci | C'est une problématique que je connais bien avec ma jument, elle a vite compris qu'il fallait rester immobile et baisser la tête à la demande mais la relaxation mentale n'est pas réellement là. C'est le travail de Warwick Schiller qui m'a aidée à évoluer sur ce point, il passe beaucoup de temps à chercher la relaxation : mâchouillements, léchage des lèvres, encolure basse sans demande, décontraction du bout du nez... les premières séances il peut passer 30mn au milieu de sa carrière à juste attendre ces signes avant de redemander quoique ce soit. Si l'anglais ne te dérange pas (youtube permet la mise en place de sous-titres), sa chaîne youtube est très sympa. Il parle de l'anxiété dans pas mal de vidéos et partage souvent des extraits de clinics ce qui permet de voir réellement son travail plutôt que de montrer les exos sur un cheval éduqué et sans problèmes. Pour la désensibilisation il utilise la méthode CAT-H (Constructional Approach Training for Horses) |
Par Ottozhao666 : le 25/02/22 à 05:52:33
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Par Plectrude : le 25/02/22 à 13:26:08
Dire merci | ah oui, et aussi je sais comment apprendre à un cheval à s'arreter en cas de peur - ca fonctionnait pas mal avec un cheval précédent - mais comment leur apprends tu à reflechir / prendre sur soi? Sur ma derniere l'incitation à l'arrêt pourrait vite dégénérer en 1/2 T, il semblerait que reflechir face au danger ne soit pas son fort... J'aime beaucoup le travail de Pauline Barbier (Blooming Riders), qui prend beaucoup plus en compte la personnalité du cheval par rapport aux méthodologies que j'avais vu jusque là. Ca m'a beaucoup aidé sur la rééducation d'un PSE de 4 ans y a pas longtemps, une petite bombe, pas trop de force mais beaucoup de défenses et d'explosivité. Au départ je m'arrêtais, je laissais regarder, etc... Il montait en pression, le fait de devoir arrêter ses pieds dans le stress c'était pire que tout. Du coup j'ai essayé quelque chose de différent, laisser du mouvement, et même l'encourager, mettre un contrat d'allure (en général le trot, parfois le galop selon les conditions du jour) et SURTOUT de distance, et c'est tout. Petit à petit on a pu réduire ce travail au rond de longe puis au manège puis dans des environnements de plus en plus variés, et là venir travailler la récompense de la décontraction. Encore une fois j'aime beaucoup cette personne, elle a fait des miracles sur la jument d'une amie KWPN zinzin, et finalement c'est des chevaux qu'on voit peu en démo : les chevaux ET stressés ET pétés de force/d'explosivité. D'ailleurs y a des vidéos où elle se fait arracher la longe, ou un peu malmener, on peut voir comment elle réagit, elle dit "là j'aurais du faire si ou ça", ou bien "là l'important c'est de...". Avec des exercices de désensibilisation vraiment sympa et originaux une fois la base mise en place. Bref je te recommande son contenu, y a pas mal de petites vidéos gratuites à voir sur Youtube il me semble, pour jauger avant de prendre un abo Blooming Riders. |
Par azzura42 : le 25/02/22 à 13:53:26
Dire merci | Je plussoie pour blooming rider! D'ailleurs j'ai hâte de voir le boulot de Pauline avec sa pouliche |
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