La fièvre du cheval
Sujet commencé par : PrinceMc.Do - Il y a 4 réponses à ce sujet, dernière réponse par PrinceMc.DoPar PrinceMc.Do : le 21/05/11 à 19:09:20
Dire merci | Entre-temps, j'ai attrapé une maladie vieille comme l'humanité et contre laquelle n'existe, à ce jour, aucun remède. Ceux qui ont été épargnés en sourient, parfois s'en gaussent. Ils ont tort. Elle paraît en effet anodine, négligeable, divertissante, elle est insidieuse, exigeante avant de devenir tyrannique. Elle ne laisse aucun répit. Elle n'admet aucun rival. Elle exige qu'on lui sacrifie beaucoup de temps, une dispendieuse énergie, toutes ses économies, son corps et, qui sait, son âme. À l'instar de certaines religions, elle promet le paradis après qu'on a bien souffert et qu'on s'est bien effacé. Elle déteste les paresseux et les lâches. Elle est effrayante et magnifique. Il arrive qu'on en meure. C'est la fièvre du cheval. Jour après jour, elle me dévore. J'ai essayé en vain de lutter. Maintenant, soumis, je me laisse faire. Je m'applique et m'amuse seulement à la domestiquer. Je lui cède en selle, elle me poursuit à pied, jusque dans la grande ville où elle ne manque jamais une occasion de me narguer et, si d'aventure je la dédaigne, de me persécuter. Jerôme Garcin |
Messages 1 à 4, Page : 1
Par aline13 : le 21/05/11 à 20:07:02
Déconnecté | J'ai la même maladie que lui... |
Par Fantômette : le 21/05/11 à 20:09:03
Dire merci | ah j'aime bien Jerôme Garcin je trouve qu'il a souvent les mots justes |
Par isapre01 : le 21/05/11 à 20:12:51
Par PrinceMc.Do : le 21/05/11 à 22:19:40
Dire merci | J'adore Jerome Garcin, lui il sait parler "Ce qui est bien, avec les chevaux, c'est qu'on n'est jamais au bout de nos rêves. Ils s'ajoutent les uns aux autres et finissent par former une sorte d'extraordinaire et invisible tour de Babel dont le sommet est inaccessible, même au plus grand des écuyers. " "J'aime les gens de chevaux parce qu'ils ne parlent jamais pour ne rien dire, parce qu'ils n'ont de manières et de fierté qu'en selle, parce qu'aucune vanité temporelle ne les détourne de leur travail, parce qu'ils détestent l'épate, parce qu'ils ne pactisent pas avec ce que l'époque produit de plus méprisable, parce que nul ne saurait les duper, surtout avec de grands mots et de belles phrases, parce qu'ils sont durs au dehors et tendres à l'intérieur, parce que beaucoup de leurs rêves sont irréalisables, parce qu'ils ne cherchent guère à séduire, trop occupés qu'ils sont à se supporter et parce qu'ils demeurent, avec les religieux et les poètes, les derniers inatteignables. J'aime leur âpreté, leur dignité, leur mauvais caractère, leur exigence, leur solitude, leur esprit de chevalerie qui, malgré tout ce qui le menaçait, a résisté à l'usure des siècles." |
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