AZF, c'était il y a 10 ans
Sujet commencé par : tyoc - Il y a 18 réponses à ce sujet, dernière réponse par erikaPar tyoc : le 21/09/11 à 14:35:40
| Dire merci | Petit flashback (gros en fait) : il y 10 ans j'apprenais par ma mère l'explosion d'AZF. J'étais sur Paris. Une aprés midi d'angoisse pour la famille et les amis. L'impossibilité de joindre par téléphone pour avoir des nouvelles. Une ville dévastée, des morts, des milliers de bléssés. AZF explosait. 10 ans après les leçons ne sont toujours pas apprises.  |
Messages 1 à 18, Page : 1
Par CaroDadou : le 21/09/11 à 14:43:27
| Dire merci | Malheureusement, personne ne retient et l'Histoire ne sert jamais de leçon.... |
Par Loustix : le 21/09/11 à 14:48:03
| Dire merci | Je me rappelle qu'on était en court de physique et qu'avec des potes on était persuadé qu'il s'agissait d'un tremblement de terre !!!! Explosion de vitres, déplacement des chaises dans la salle, bruit assourdissant d'explosion... Quel blackout !  |
Par tyoc : le 21/09/11 à 14:50:47
| Dire merci | d'un tremblement de terre !!!! Ca correspondait à 3.3 sur l'échelle de Richter. Ou 100 fois Nagasaki. |
Par laska : le 21/09/11 à 16:23:30
| Dire merci | Tant que ça |
Par al : le 21/09/11 à 16:36:25
| Dire merci | les sirènes ont retenti dans la ville, je les ai vaguement entendues. ce qui est étonnant c'est que depuis 2009 que je suis dans le coin, personne ne m'a jamais parlé spontanément de cet événement ni de ce qu'il avait vécu à ce moment-là. Le traumatisme, sans doute |
Par Loustix : le 21/09/11 à 16:48:10
| Dire merci | Le traumatisme, sans doute ----> Looool al !  Je vois mal comment on peut caser AZF dans une coversation sauf commémoration ou cas similaire...  Perso j'ai pas vécu de traumatisme, le premier truc que j'ai dit à la personne à côté de moi c'est "Wouha c'est mon premier tremblement de terre" et après, j'ai demandé "tout le monde va bien ?" Et voilà... C'est après avec le recul et la mise en avant des infos qu'on a commencé à voir ça différemment mais sur le moment... On avait pas cours de la journée, et on a trainé pépère en ville où personne ne trainait justement car ils avaient annoncé un nuage de vapeur toxique... Donc ça avait un côté post apocalyptique de parcourir Toulouse comme si y'avait eu un couvre feu... |
Par BW : le 21/09/11 à 17:03:47
| Dire merci | on avait une camarade de promo toulousaine, quand j'étais étudiant en géol, on l'avait surnommée AZF (elle l'a très bien pris, hein )  al >> d'après cette même personne, si le souvenir est toujours là, des "vrais" traumatisés il n'y en a plus énormément en proportion par rapport à la population totale, et il y a assez peu d'occasion de parler de ce genre de choses de toute façon  (sur un point plus technique, azf et nagasaki c'est totalement incomparable) |
Par kem45 : le 21/09/11 à 17:08:49
| Dire merci | je me souviens de mon beau frère complétement paniqué, (et moi aussi par la même occasion), essayant de joindre désespérément ma soeur... Mais ouf elle avait quitté le secteur quelques minutes avant l'explosion... |
Par erika : le 21/09/11 à 19:01:56
| Dire merci | Ben je me m'aperçois que sans vraiment m'en rendre compte je me traine ça comme un boulet, depuis 10 ans. Tous les 21 sept je me sens pas bien, j'aimerai être à Toulouse ma ville. En parler on l'a tous fait dans l'année qui a suivi l'explosion, ça revenait dans les conversations "et toi tu faisais quoi quand ça a pété ?", chacun avait sa part de traumatisme à raconte, on se sentait solidaire. L'impression aussi d'évacuer tout ça peu à peu. Mais en fait en regardant autour de moi je vois mon beau frère dépressif depuis l'explosion, déprime occultée qui s'est terminée en divorce. Le gros dur joueur de rugby,ne s'est pas remis de sa traversée de Toulouse pour aller chez ma mère dont on ignorait 3h00 après si elle était encore vivante. Décor de guerre, gens blessés en lambeaux sanguinolents, refluant l'air hagard vers le centre ville, il a spontanément pris dans sa voiture un homme pleurant et courant chercher son bébé dans une crèche à 400 m de l'usine. Ensuite voir la maison dévastée soufflée plus de porte, le blindage avait tenu...pas le mur elle avait volé sur 5 m dans la maison, sur les murs du sang au bout des traces ma mère hébétée, qui sans informations ne savait toujours pas ce qui s'était passé. On l'a hébergée, pendant des jours elle nous a raconté la terre qui tremble puis l'air qui se met à vibrer à onduler puis les baie vitrées qui tout doucement se mettent à gonfler comme des bulles de savons et explosent, le bouts de verres dans le mur et dans la chair. Cétait une costaud ma mère, ben depuis elle semble fragilisée sur les nerfs, elle non plus ne s'en est pas vraiment remis. J'en veut à Total qui en refusant de prendre ses responsabilités nie la douleur des gens. Et encore on peut dire que Toulouse a eu du bol, si la SNPE à côté avait pété elle aussi on aurait largement battu New york et ses tours jumelles question boucherie. Bref en tant que Toulousaine élevée à l'ombre des vapeurs toxiques de l'ONIA (nom d'origine d'AZF) je peux dire que c'est vraiment une cicatrice commune qu'on se traine. |
Par OZiris : le 21/09/11 à 20:13:34
| Dire merci | J'etais à la bibliotheque du lycée de Pamier quand c'est arrivé et on a entendu la deflagration aussi Mais là ou je me dit que j'ai de la chance, c'est que c'etait un vendredi et que je devais rentrer en prenant la Rocade, à 2h près je passais au mauvais moment... |
Par El Bimbo : le 21/09/11 à 20:20:56
| Dire merci | mon bof qui travaille dans une usine proche du site était en "congrès" au mont Sainte Odile....et heureusement car son bureau était ravagé avec bcp de débris de verre. et il y aurait surement été s'il n'avait pas été en déplacement à l'autre bout de la France. |
Par DQR33 : le 21/09/11 à 21:09:32
  DéconnectéDire merci | Du côté de ma sœur et de sa fille, ils ont eu beaucoup de chance, malgré la maison quasiment détruite... Les personnes qui ont vécu ça de très près n'en parlent pas volontiers, probablement justement à cause du traumatisme qu'elles ont subi. Une anecdote : si j'avais réussi à joindre mon beau-frère peu de temps après l'explosion pour avoir des nouvelles, mais mon beau-frère était sans nouvelles également, c'est là du reste que j'ai appris que ma sœur était chez sa fille, donc à quelque centaine de mètres de l'ONIA, après plus moyen : le téléphone ne passait plus. En soirée, ne voyant pas de solution pour avoir des nouvelles, j'appelle à tout hasard la maison de ma nièce, et là, j'ai eu la communication ! Je ne sais même pas qui j'ai eu au bout du fil, mais j'ai pu avoir des nouvelles de tout la famille, et tous les copains étaient sur place pour remettre en état ce qui pouvait l'être... Même de Bordeaux, un très mauvais souvenir. |
Par ami des chevaux : le 21/09/11 à 23:04:11
| Dire merci | et on a trainé pépère en ville où personne ne trainait a ton âge  tu vois ou ça t'a emmené Moi, au moment de l'explosion j'étais a cheval sur une petite route de Ouest-Tarn, j'ai en mémoire ma surprise et celle de ma juju au moment du 1/2 tour/glissade |
Par Pampille : le 21/09/11 à 23:29:00
| Dire merci | Je venais de terminer la session d'exams de septembre à la fac et j'avais quitté la ville pour aller passer quelques jours à 40km au nord de Toulouse. Même de là, on a entendu le bruit des explosions. Le ciel s'est recouvert d'une couleur étrange et une odeur piquante est entrée jusque dans la maison. L'info a été diffusée rapidement par les médias, 10 jours à peine après le 11 septembre, avec la psychose du début de la 3ème guerre mondiale. Mais aucune perte humaine ou matérielle à déplorer dans mon entourage, contrairement à beaucoup d'autres |
Par DQR33 : le 22/09/11 à 00:02:37
| Déconnecté Dire merci | Je crois bien que c'est Radio Luxembourg qui l'a annoncé en premier... |
Par erika : le 22/09/11 à 13:17:31
| Dire merci | Une rare anecdote amusante : Un copain était parti prendre livraison de sa nouvelle Mégane chez Renault, situé au bord de la rocade à +/- 1 km de l'usine. Il était avec le vendeur à côté de sa voiture, le vendeur lui tend la clef, à ce moment là , la terre tremble, ils regardent tous les deux vers la rocade et voient un nuage arriver en tremblotant (l'onde de choc). Sans se concerter ils se jettent tous les deux sous la voiture. Après l'explosion malmenés couverts de poussière et à moitié sourds ils ressortent et regardent la voiture toute neuve, plus de vitres, portières enfoncées, comme si elle s'était pris un 20 T sur le paletot. Et mon copain qui dit au vendeur " j'ai pas pris la clef hein ? j'ai pas pris la clef, elle est encore à vous.....!" Ensuite il a pris ses jambes à son cou et il est parti à pinces vers l'hôpital Purpan (il était infirmier) et à fait son boulot + de 3 jours non stop. Parce qu'il faut dire qu'il y a eu un énorme élan de solidarité entre Toulousains, des jeunes du Mirail voisin sont venus aider spontanément déblayer la maison de ma mère des gravats bouts de verre et autres (surtout la porte blindée qui pesait un âne mort), en précisant bien "c'est pas pour te voler Madame c'est pour t'aider, t'es trop vieille pour bouger tout ça....!!"  |
Par pascale : le 22/09/11 à 13:35:58
| Dire merci | même d'ici (Paris) et ss aucun lien d'attache avec toulouse, on a été "choquée" psychologiquement.. des heures a attendre un bilan humain qui ne cessait de s'aggraver. La panique d'un éventuel attentat terroriste (ben oui, qd on prends le RER tt le sjours, c'est ancré!), puis les images, d'un quartier désolé... |
Par erika : le 22/09/11 à 14:09:15
| Dire merci | Ben nous on était pareil que vous parisiens mais ...sur place, encore plus stressant, plus rien ne passait niveau communication, des infos contradictoires en permanence. Entre 10h21 et 10h35 c'était attentat terroriste centre ville à la fnac, mais d'autres bombes ailleurs ???? Ce qui a troublé les gens c'est qu'en fonction des ouvertures dans le bâtiment les fenêtres ont été soufflées vers l'intérieur (normal) mais aussi parfois vers l'extérieur, d'où l'idée d'une bombe à l'intérieur, en fait tout dépendait de la différence de pression intérieur/extérieur. Bref un gros binz surtout en centre ville. Pour les gens à proximité comme ma mère c'était un avion , traumatisme trop récent du 11 sept. Nous sur le chantier du métro exact opposé de l'usine c'était un stock de gaz sur le chantier, dixit mon patron de mari prêt à virer l'andouille qui avait fait la bourde. Ensuite on s'est rendu compte que ce n'était pas en centre ville, des fournisseurs nous appelait affolés disant que c'était le stock de carburant de la base aérienne militaire qui avait sauté (imaginez le tableau, le mec avec son téléphone à la main, en lambeau assis sur une chaise et autour de lui plus rien son usine volatilisée, un vrai film). On a eu du bol une liaison par CB à 10h25/28 entre conducteur de PL et le chantier et le verdict "je suis sur la rocade camion HS, l'ONIA vient de péter" J'ai appelé ma soeur, cabinet du maire au capitole, ils ne savaient toujours rien, même les pompiers ne savaient pas, ça partait dans tous les sens, une très très grosse pagaille, elle une bosse sur le front, (le gag elle était assise sur sa chaise à roulettes devant la fenêtre ouverte le souffle l'a envoyée gicler, toujours sur sa chaise à roulettes sur le mur en brique). à 10h45 tout le monde était informé il me semble. Moi j'ai perdu le fil des évènements, car un seul truc comptait arriver chez ma mère savoir si elle était encore vivante, on est arrivés sur les lieux qu'à 14h00, le trajet en temps, normal c'était 10 mn. Et le pompon, mon abruti de patron de mari essayant de garder son cheptel d'ouvrier sur place (250 bonhommes quand même) pour respecter les consignes et éviter de les voir d'égayer dans un toulouse en panique, sauf qu'une majorité était sans nouvelle de ses proches et n'avaient qu'une envie rentrer récupérer femmes et enfants. Argument massue "le premier qui part je lui fait sauter la prime mensuelle" J'ai été la première à lui dire "fuck you ! " et à me barrer, récupérer NOTRE fille et partir à la recherche de MA mère. Bon j'ai pas eu de prime ce mois là C'est con un patron ! |
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