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Quand on s'est trompé de voie...

Sujet commencé par : Phèdre - Il y a 8 réponses à ce sujet, dernière réponse par dejavu
Par Phèdre : le 13/02/14 à 17:42:06

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Oui, bon...un peu tard peut-être...je sais

J'ai fait un master de sciences sociales, je pensais être faite pour la recherche. Pour avoir un peu appréhendé ce monde-là et n'avoir pas aimé du tout (j'ai surtout pas été suivie pendant 2 ans par mon directeur de mémoire, mais ça c'est un autre sujet...), je voulais finalement finir mon master et commencer à travailler. Être indépendante quoi. Bon sans expérience de boulot, à part tous les jobs d'été et de vacances de Noël dans la grande distribution, le baby-sitting, etc. Le domaine culturel m'intéressait, j'ai postulé pour des stages, pour l'organisation d’événement, jamais de poste (même en rappelant les institutions, les personnes en question, etc.)

Je vis actuellement en Italie et je suis vraiment heureuse d'y apprendre une nouvelle langue et j'avouerai que le rythme toscan me plaît...
J'ai eu l'opportunité, par hasard, d'aider des jeunes italiens inscrits en écoles françaises ou linguistiques, après l'école et pendant leurs vacances.
Et j'aime ça, enseigner le français (niveau collège, donc pour moi ça va et j'ai toujours eu des facilités dans les matières littéraires...je me demande pourquoi j'ai pas étudié lettres..mais c'est comme ça ).

J'ai parallèlement commencé un service civique dans une fondation, mais on est censé bosser pour la culture et pour le moment avec les autres volontaires on fait rien de tout ça. Bientôt il y aura des évènements et il faudra faire des visites touristiques aux étudiants (ça j'aime bien), mais ça représente même pas 5% de ce qu'on fait...
Je passe mes journées entières (6h au total) à remplir des feuilles Excel et un logiciel de données statistiques sur des...hôtels (parce que la fondation gère des hôtels aussi...autre que les activités "non profit". C'est légal, hein).
Sauf que c'est morne, j'utilise pas un gramme de mon cerveau, l'outil copier/coller est mon principal allié et mes collègues (qui eux sont à temps plein) passent leur temps à se lamenter, n'aiment pas leur travail et ça se voit (et le disent).Ils sont fort sympathiques mais à la fin de ma journée je suis déprimée parce que je n'en vois pas trop le sens...

Bon. Parallèlement demain j'ai un entretien avec une école privée de langues et ils cherchent quelqu'un une fois par semaine, le soir pour des adultes voulant apprendre le français...
Je me dis "pourquoi pas, ça alimentera mon CV et au moins quelque chose que j'aime" - payé surtout, s'ils me prennent (mais ils semblent intéressés en plus c'est urgent).

Mon service civique me permet d'avoir 433€/mois pour 30h de travail (c'est du travail hein...c'est pas l'ambiance "jeune" que j'imaginais..). Officieusement j'ai le soutien scolaire avec "mes" jeunes qui ont tous progressé (dixit les profs) je gagne presque la même chose...
Et en plus je suis à chaque fois très heureuse d'y aller, motivée...

Alors je fais quoi ? Le service civique, je continue, bien sûr, car c'est toujours une expérience à prendre. Mais je me vois pas enfermée dans un bureau des années ainsi. J'aime l'idée de transmission, de partage des connaissances, bref, enseigner quoi.
J'ai postulé aussi comme lectrice dans un lycée linguistique, mais tous les postes sont pris depuis janvier...pas de place quoi.

Mais bon. Il semblerait que je me suis gourée de route A part aller dans la recherche (en plus j'avais eu une proposition de thèse, mais niet...au secours...).

Refaire un cursus complet de lettres, puis passer le CAPES ? J'y serais encore dans 10 ans et pour le moment aucune volonté de rentrer en France...

Le FLE à distance : pourquoi pas, mais ils m'ont dit que ça ferait 4000€ pour ensuite pouvoir passer le concours. Pourquoi pas, je dis bien, mais la garantie de l'emploi, là-dedans...? J'ai eu beaucoup de mauvais témoignages. Un ami enseigne en russie avec son master de FLE, mais il m'a dit qu'il a eu des longues périodes de chômage, appelé seulement quand les écoles ont besoin...

J'ai l'impression que j'ai aucune option B.... Sinon, avec ce que j'ai, je peux à la limite enseigner aux enfants (avec le master pro d'enseignement+concours à l'UFM. Dans 2 ans quoi). Et retourner en France.

Y-a-til des personnes qui ont fait la formation FLE ? Si oui, qu'est-ce que ça vaut ? (je leur envoie un mail d'information, ils me disent direct de faire l'inscription - à Caen -, j'ai trouvé ça un peu étrange...).
A Florence où je suis il y a l'Institut Français, ils prennent que les enseignants en FLE...
L'Alliance française travaille aussi qu'avec le FLE...
Bon, je fais quoi ?

En fait je suis complètement pommée, l'idée de recommencer intégralement des études me fait peur, aussi bien sur le plan économique que sur le plan des opportunités futures...

N'y aurait-il pas un plan B ?
En fait je ne sais pas qui contacter...


Quelqu'un a t-il déjà vu un cas similaire au mien ? (pas loin du cas social Je blague...mais ça me rend un peu triste...).

Merci d'avance ...


Messages 1 à 8, Page : 1

Par sheytana : le 13/02/14 à 17:53:40

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Tu n'as pas déjà possibilité d'être embauchée dans le privé avec un M2 ?

J'ai une copine qui a fait un M2 de mathématiques fondamentales et qui maintenant est enseignante en lycée privée sans avoir eu à repasser le CAPES

Par Stephiee06 : le 13/02/14 à 18:11:53

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 Coucou,

Je vais te dire ce que moi je fais, j'ai un cas plus ou moins similaire sauf que je suis en France.

Je finis actuellement ma licence de comptabilité gestion en me forçant car je n'aime plus ça. Je vais avoir 22 ans, et l'année prochaine je repars à zéro en licence de maths afin de devenir prof de maths.

Repartir de zéro ne me fais pas plaisir pour les mêmes raisons que toi mais je préfère ça plutôt que de faire un boulot qui ne me plait pas toute ma vie !

Il faut que tu saches qu'en France il n'y a plus d'iufm. Les préparations aux concours de l'enseignement (capes et agregation pour le public, un autre pour le privé) se font directement en université il y a souvent un parcours "preparation aux métiers de l'enseignement". Pour le capes je ne sais pas mais pour l'agrégation il faut que tu es validé ton M2 avant les résultats de l'admissibilité.
Le nombre de place au concours = le nombre de postes offerts : rien ne garantis cependant que ce soit celui que tu demandes.

Concernant le parcours FLE, ATTENTION !!! Il faut bien se renseigner dans la législation de chaque pays ! Des amis se sont faits avoir car ils n'avaient pas le diplôme requis pour les pays qu'ils voulaient. Les postes sont très très chers (du moins dans les pays anglophones, je ne sais pas ce qu'il en est en Italie). Renseignes toi bien.

Si c'était moi, je ne ferai pas FLE à moins que tu puisses te démarquer des autres afin d'obtenir un poste. Ce n'est que mon avis perso , mais FLE a des débouchés très restreints.

Te sens tu prêtes à reprendre tout un cursus ?
Veux tu absolument rester en Italie ?

En sachant répondre à ces questions tu devrais avoir la réponse .. Bien sur ça n'est pas facile hein, mais il n'y a que toi qui puisses le savoir

Bon courage !

Par kirikou : le 13/02/14 à 19:47:14

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 Refaire un cursus complet de lettres, puis passer le CAPES ? J'y serais encore dans 10 ans et pour le moment aucune volonté de rentrer en France...
en théorie, comme tu as déjà un master, tu n'as pas besoin de refaire un cursus de lettres, tu as juste besoin de t'inscrire en master "Métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation" (MEEF) pendant lequel tu passe le capes de lettres.
MAIS passer un capes de lettre sans avoir de formation universitaire spécifique en lettres, même si c'est administrativement possible, dans les faits, ça risque d'être dur...

Par Phèdre : le 16/02/14 à 23:42:54

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 Merci de vos réponses

sheytana, c'est justement à ce que je pense. Enfin...ton amie devait certainement aussi avoir un excellent niveau de base !

En Italie j'ai encore plus d'espoir à ce niveau, parce qu'ils cherchent des lecteurs dans certains lycées linguistiques, et demain je dépose un CV dans un lycée français parce qu'ils cherchent urgentement des vacataires...Les écoles de langue fonctionnent bien aussi, vu qu'avec la crise beaucoup d'adultes cherchent du travail en France (en fait c'est bizarre mais ici ils pensent tous que la France est un pays de riches où il n' y a presque pas de chomage...). Je connais des français à Florence qui ont réussi à contourner (mais en mentant sur le CV....ça perso je pourrais jamais...) et commencer de suite à travailler dans le privé...je cherchais justement un moyen légal...


Stephie,merci beaucoup de ta réponse ! Je te souhaite vraiment du courage...Pour le FLE, je peux imaginer...en Russie par exemple j'ai un ami en FLE qui se débrouille bien (bon il est à 500/mois lol...). J'imagine que pour les USA par exemple c'est pas trop reconnu...C'est génial en tout cas... puis 22 ans c'est pas tard du tout...

En Italie il y a des Alliances Française dans chaque région et ils cherchent seulement ceux qui ont le FLE...
Du coup je ne sais pas...et effectivement dans les 2-3 années à venir je me vois encore en Italie meme (- pardon pas d'accents sur ce clavier....) si peut-etre je ne fais pas le bon choix en termes d'économie ...
Mais je vous promets que la vie ici est tranquille, je vais au travail à vélo, je mange bien, je ne suis plus malade depuis 2 ans (pour l'instant )...bref...puis ayant des attaches familiales avec la Toscane, je ne veux pas retourner en France On verra dans 10 ans...

kirikou, arf, effectivement impossible de passer le CAPES de lettres sans cursus au préalable dans cette spécialité...C'est bien cela le souci...
Et d'un point de vue économique, ce ne serait pas viable de refaire une licence+master en lettres ( à moins de travailler à coté...bon ceci dit je l'ai toujours fait):

Raaah bon sang...mais je vous promets aue je DETESTE travailler actuellement comme je le fais, assise dans un bureau devant mon ordi toute la journée...je rentre déprimée le soir....




Message édité le 16/02/14 à 23:39

Par phil50 : le 16/02/14 à 23:53:08

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 Difficile de recommencer une fois arrivé aussi loin ...

Enseigner comme contractuel, avec un M2, dans le public OU le privé OU l'agricole, ça se fait ... mais à un moment, si tu veux gagner autre chose que 1200€/mois à vie, il faudra te frotter au CAPES (externe ou interne )

Et je ne sais pas s'il y a bcp de place dans ta spécialité ...

Mais puisque tu as un bac+5 = un diplôme qui permet un statut cadre, tu ne peux pas chercher une mini formation courte, pour te donner une spécialité dans un domaine qui te plait ?
(RH, commercial, gestion, ....)

Par Pampille : le 17/02/14 à 11:16:59

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Tu dis que tu apprécies le fait d'enseigner aussi bien que celui d'animer des visites touristiques pour les étudiants?

Tu as une formation administrative avec des bases juridiques, tu aimes le contact aux autres et le fait de les aider à progresser, tu recherches un métier de "terrain" où tu ne sois pas collée dans un bureau: As-tu pensé au domaine de l'insertion professionnelle?

A partir de ton master en sciences sociales, tu dois pouvoir intégrer un M1 Sciences de l’éducation et bifurquer sur un M2 ingénierie de la formation.

Les métiers de l'insertion professionnelle sont variés, ainsi que les publics et le type de structures au sein desquelles ils s'exercent (Etat, collectivités territoriales, associations, privé, etc...).

Et un double cursus Formation-insertion/ Sciences sociales serait très recherché, je pense.

Par Phèdre : le 22/03/14 à 17:57:54

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Je voulais remercier pour les réponses...notamment vos dernières pour Phil et Pampille (je ne connais pas le master mais ça a l'air pas mal du tout ! J'ai mis un favori sur Chrome, au cas où... )
après avoir tourné mille fois la question dans ma tête...

Je continue le travail à la fondation pour le moment puisque c'est la seule chose qui permet de payer mon loyer actuellement.... Maintenant commencent à m'appeler d'autres écoles de langues puisque j'ai commencé à travailler pour une. Ce n'est pas évident d'apprendre à apprendre à des groupes d'adultes mais je trouve ça super....Je remets beaucoup de choses en questions et même si c'est pas hyper bien payé c'est quand même enrichissant d'un point de vue personnel. Je trouve que les manuels de FLE sont bien foutus, et même si j'ai pas la formation adéquate, j'ai la sensation qu'on apprend plus sur le tas (et bien entendu je prends les conseils des autres profs en compte...).

Ce n'est pas comme apprendre le français à l'école...l'optique est diverse. Ces adultes viennent pour apprendre mais en mode détendu (puisqu'ils sortent du travail tardivement...). Alors je continue...
L'autre école me dit que si je réussis leur test pratique (ces prochaines semaines, sur plusieurs séances), je commencerais à bosser pour quelques entreprises qui travaillent avec la France ici...peut-être 4h/semaine...une autre enseignante, expérimentée, quant à elle fait jusqu'à 30h/semaine...(j'imagine même pas la préparation à la maison)

Sinon j'ai réfléchi...Je travaille de cette manière et je crois bien tenter un concours pour janvier 2015 (il faut le TOEFL par contre..je sais ce qu'il me reste à préparer désormais) de chercheur dans un institut européen. En fait j'aimerais être prof à la fac un jour...j'espère...
Je ferais qui sait un jour partie du club des névrosés (il paraît que les profs sont les personnes qui ont le plus de soucis psychologiques. ça tombe bien, je suis déjà névrosée de base ).

Je souhaite bon courage à toutes celles et ceux qui se sentent un peu perdu après leur diplôme...

Par dejavu : le 22/03/14 à 19:39:53

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Tout dépend aussi du lieu/pays où tu habites.
je suis français et j'habite aux Pays-Bas, j'y ai fait des etudes de français pour être prof aux Pays-Bas.
Plus simple que de faire des etudes de lettres pour être prof en France... ;-)

Gros avantage car c'est ta langue maternelle. Et gros avantage aussi pour être engagée.

Tu enseignes donc le français en tant que langue étrangère. Et tu peux aussi travailler à l'Alliance française dans différents pays.

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