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Dossier élaboré par Yves Katz
De la musculation du cheval en équitation
L'influence du poids du cavalier
De tous temps, le cheval a été le compagnon de l’homme et intimement associé à ses progrès. Entre autres, et c’est actuellement la dernière utilisation noble qui en est faite, le cheval aura été pour l’homme une monture.
A partir de là, on en a naturellement conclu que le cheval était fait pour porter le cavalier. Or, il n’en est rien, et le premier but de l’équitation est justement d’amener le cheval à supporter sans aucune gêne le poids du cavalier et à retrouver son attitude et ses allures naturelles, dans ce qu’elles ont de souple et d’impulsionnées.
Effectivement, la présence de l’homme sur le dos d’un cheval détruit l’équilibre naturel et produit un déséquilibre résultant d’une nouvelle répartition du poids sur les membres et d’un nouveau travail musculaire ayant pour but d’amener le cheval à se mouvoir en supportant une charge.
Il a certainement été donné à chacun d’observer les différences entre un cheval en liberté et un jeune cheval faisant pour la première fois connaissance avec le poids du cavalier.
Le cheval en liberté fait preuve de souplesse, de coulant et d’amplitude dans ses allures ; ses attitudes changent en un rien de temps : de l’arrêt, il passe avec souplesse au galop, s’arrête pile, pirouette, passage, etc.… le tout sans effort, sans aucune contrainte. Il a une attitude aérienne et féline.
Le cheval nouvellement monté, une fois qu’il se sera rendu compte de l’inefficacité de ses tentatives pour se débarrasser de son cavalier, et que, contraint, il aura accepté ce nouveau poids, présentera une attitude et des allures totalement différentes. La queue serrée entre les cuisses le plus souvent, il présente un raccourcissement des allures ; ses mouvements deviennent saccadés. Son trot n’est plus qu’un trottinement précipité qu’il prend avec du mal ; son galop devient lourd et hésitant ; ses changements de direction, de souples et rapides qu’ils étaient, deviennent lents, raides et difficiles. Le cavalier, mal à l’aise sur son dos, a l’impression de se trouver à cheval sur un corps rigide et en déséquilibre permanent.
Ainsi donc, la présence du cavalier sur le dos du cheval provoque chez ce dernier un trouble important. Le trouble qui se traduit chez le cheval en mouvement par une altération des allures, est dû à une contraction musculaire généralisée qui amène une raideur tant longitudinale que latérale. Cette raideur, cette contraction musculaire est due au fait que certains muscles sont détournés de leur fonction naturelle pour s’occuper de cette nouvelle tâche : porter le cavalier. Le déséquilibre physiologique semble beaucoup plus important pour expliquer le trouble du cheval que le déséquilibre mécanique, mis en évidence par de nombreux écuyers et hippologues : la présence du cavalier provoque une surcharge importante de l’avant-main ; et la juste répartition de ce poids devrait faire réapparaître l’équilibre du cheval libre. Or les travaux nombreux ont montré qu’il n’en était rien.
L’équilibre mécanique ne fait appel qu’à des notions statiques.
L’équitation, elle, fait appel au mouvement, donc à l’aspect physiologique du déséquilibre : “L’équilibre instable du cheval en mouvement est le seul qui importe en équitation” (commandant Licart).
Il s’agit de redonner au cheval un équilibre physiologique qui permette un fonctionnement musculaire approprié au but.
Nous ne traiterons ici que de la musculation élémentaire du cheval, ayant pour but de lui faire accepter dans la décontraction le poids du cavalier et en utilisant pour ce faire le moins de masses musculaires possibles.
Moins le cheval fera participer de muscles pour supporter le poids du cavalier, plus il y aura de muscles libres qui pourront assurer leurs fonctions originelles et redonner au cheval grâce et naturel.
Ainsi assouplies et décontractées, les masses musculaires pourront se développer, préparant ainsi le cheval à aborder dans les meilleures conditions possibles son “travail” de cheval de selle ou de compétition.
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