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Métiers du cheval : de passion à maltraitance ?

Sujet commencé par : Erzebeth - Il y a 58 réponses à ce sujet, dernière réponse par pascale
2 personnes suivent ce sujet.
Par Erzebeth : le 06/01/17 à 13:14:31

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Déjà, d'entrée de jeu, soyons clairs : le but n'est pas de faire des généralités. Heureusement, dans le milieu du cheval, il y a aussi de bons professionnels, respectueux de l'animal.

Cela étant dit, il y a aussi les mauvais.
Et à chaque fois que je lis un témoignage sur ces "mauvais", des gens qui en sont à réellement maltraiter les animaux, je me pose la même question.
Comment en arrive-t-on là, dans un métier qui à la base vient normalement du fait qu'on aime ces animaux?

Je ne pense pas que les gens soient forcément intrinsèquement méchants. Beaucoup sont certainement de bonne foi. Parce qu'ils ont appris comme ça ? parce qu'avec le temps ils ne se rendent plus compte qu'ils ont dérivé ? je ne sais pas, mais c'est ça qui fait peur aussi, de se dire que n'importe qui, en prenant les mauvais chemins, peut en arriver à faire l'inverse de ce pourquoi il est là à l'origine. La "banalité du mal" dont parle Hanna Arendt (oui bon, à une autre échelle, on est d'accord hein ).

Sur un autre post, Pili parle d'une mono qui apprend à ses élèves à toujours avoir une cravache à la main pour se faire respecter.
Une copine mono me racontait comment, lors de son apprentissage, elle donnait de l'eau aux chevaux en cachette de son patron, parce qu'il assoiffait les animaux intentionnellement.
Ou toutes les histoires de gérants de pension qui ne donnent pas assez à manger aux chevaux.
Ou les représailles vis à vis de quelqu'un qui a posé son préavis, et sur le cheval duquel on se "venge" en le soignant mal.
Ou toutes les histoires de chevaux qui se sont pris des dérouillées injustifiés...

A part peut-être ceux qui se sont retrouvés dans le milieu, parce que issus d'une famille qui y était et qui ont pu se retrouver à reprendre le truc sans vraiment avoir la passion, normalement, on vient à ces métiers parce qu'on a cette passion du cheval.

Alors bon, clairement, ça me dépasse, je ne comprends pas comment certains tombent si bas.
Est-ce que certains d'entre-vous on vu le cheminement de quelqu'un qui est devenu comme ça? Ou est-ce que quelqu'un connait une personne qui aurait réalisé ses erreurs et serait "revenu du côté obscur" ?

Aux gens qui me demandent pourquoi je n'ai jamais voulu travailler dans le cheval, je disais avant que je ne voulais pas gâcher la passion par le boulot. Maintenant je dis que j'aime trop les chevaux pour vouloir travailler dans ce milieu.

Et c'est triste.

Messages 1 à 40, Page : 1 | 2

Par Desroses : le 06/01/17 à 13:24:25

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C'est drôle, c'est un sujet que j'avais envie d'aborder prochainement sur ma chaîne Youtube !

Par Khyra77 : le 06/01/17 à 13:28:26

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Je te comprends dans tes interrogations.
Moi j'en ai fait mon métier et la passion dure +++

Et ca m'arrive souvent qu'après un dépot de préavis, on me remercie de si bien soigner le cheval ..heu je ne vois pas pourquoi je changerai ?! Mais les gens sont surpris car visiblement c'est souvent que le gérant de pension abandonne un peu un cheval suite à un préavis !

Idem sur les terrains de concours, je me demande comment ces profs peuvent avoir choisi ce travail ?! Ils hurlent de taper sur ce cheval qui est déjà tellement inquiet, de casser la gueule à cet autre cheval qui a fait une barre ...et moi plus ces mots là sortent ...plus j'en fais de mon côté ... " ho super saut pour un bébé, ...laisse lui une pause ... fais lui un gros câlin...pensez à demander poliment à vos chevaux ...marche le en main avant de monter dessus ..." peu importe qu'on me regarde comme une extraterrestre !

Et cette année j'ai deux élèves monitrices, et quand je les visite dans leur centre de formation ...aie aie aie ...le respect du cheval ?! Il est ou ?
Et ce pauvre club ou TOUS les chevaux de club vivent attaché en stalle dans une écurie hyper sombre sans la lumière du soleil ...franchement j'en ai pleuré ... c'est déjà de la torture ...j'ai cherché un texte de loi car je croyais que c'était interdit en France ...mais bon c'est encore accepté ...

Alors ou est la passion la dedans ? Je ne sais pas ?

De mon coté la passion est toujours là et c'est elle qui m'a poussé cette nuit à 2h30 à répondre au téléphone aux pompiers qui ont été appelé par des automobilistes pour un cheval qui errait dans la rue. Je savais que c'était un cheval du club voisin ( pour leur avoir plusieurs fois ramené ... ) . Bon meme si j'aimerai que le voisin mette du jus dans ces clôtures, je suis partie avec -7degrés et un manteau sur mon pygama attraper ce gentil cheval et le mettre au box pour la nuit .

Donc pas de généralité en effet ; mais moi aussi curieuse de savoir pourquoi les gens qui n'aiment plus les chevaux et ne les respectent plus ...continuent ce métier ??

Par PIROU : le 06/01/17 à 13:30:25

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le pb est souvent financier, mais c'est vrai que ça n'explique pas tout.

Par Erzebeth : le 06/01/17 à 13:31:03

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Merci pour ton témoignage khyra77 je trouve ça important d'avoir un avis comme le tien, pour effectivement, ne pas tomber dans la caricature du "les monos abrutis", "les clubs pourris", etc...

Par Desroses : le 06/01/17 à 13:32:39

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Haha des histoires moches, j'en ai pas mal en stock, ça va de l'incompétence "basique" à la maltraitance ! Genre matraquage de cheval !

Par Erzebeth : le 06/01/17 à 13:33:55

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C'est vrai pirou que les problèmes d'argent compliquent beaucoup de choses dans ce milieu.
Et un mono qui est employé d'une grosse structure, payé au lance-pierre pour bosser comme un âne, il a une marge de manoeuvre plus que limité.

Mais les "gens biens" ne sont pas forcément ceux qui ont le moins de problèmes d'argent, donc, comme tu le dis, ça n'explique pas tout.
Sinon, tout serait tout beau dans les belles écuries friquées, or ce n'est pas le cas.
Comme on peut trouver des vrais passionnés respectueux des chevaux dans les petits clubs qui tirent le diable par la queue.

Par Pili : le 06/01/17 à 13:38:05

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c'est mon quotidien ... les pieds dans le fumier, depuis 30 ans ...
ça risque de faire une 'tartine' ...

A tous les gamins qui veulent faire un métier 'dans les chevaux' pcq c'est leur passion je dis 'si tu en fais ton métier tu mets amour et respect du cheval dans ta poche et ton mouchoir par-dessus' (expression belge, on met ce qu'on veut dans sa poche mais tjs le mouchoir au-dessus)

après 'maltraitance' est, pour moi, souvent un 'grand mot' (et je comptais d'ailleurs faire un article à ce sujet sur mon blog). Il y a des gradation entre négligence, maltraitance et misère ordinaire.

Généralement la base de toutes les dérives entre passion et maltraitance ce sont les $$$. Tout simplement. La charge de travail, le manque de moyens, la concurrence.

Palefrenier: chez nous il est habituel qu'il 1 aie 1 pale pour 50 chevaux, il nourrit, cure les box et fait quelques travaux d'entretien (refaire les clôtures, réparer le tracteur, herser la piste etc etc) qunad il ne doit pas aussi sortir et rentrer le chevaux. Trop de boulot pour 1 seule homme et très mal payé

Moniteur (vos BJP etc): debout pendant des heures et par tous les temps, doit travailler quand les autres ne bossent pas (le soir, le week-end etc) pour donner ses cours, est sensé retravailler aussi les chevaux d'école quand il ne donne pas cours (pour autant qu'il en soit capable) et coacher les gamins en concours. Coincé entre les clients qui doivent être contents et le patron qui veut un max de rentabilité. Si il y a 10 personnes inscrite dans un cours, 9 chevaux disponible et un sensé être au repos pcq boiteux devinez ce qu'on va faire

Le propriétaire de pension: doit être dispo pour ses clients 24h/24 et 7j/7, doit satisfaire tous les caprices, trop de paille, pas assez de paille, nourriture comme ci ou comme ça, rajout de petits suppléments machin chouette pour chaque cheval, surveillance des bobos, des couvertures qui tournent, des débuts de colique etc etc quoiqu'il fasse ce sera jamais bon. Le tout à prix hyper serré, concurrence oblige.

Le vétérinaire: ses patients sont les chevaux, ses clients les proprios qui veulent monter. Difficile de jongler entre 1 cheval qui aurait besoin de 6 mois de repos pour stabiliser sa tendinite et le proprio qui a une saison de concours (ou de rando) et pas le temps de faire les soins nécessaires tous les jours ni la remise en route progressive s'il n'a le temps de monter qu'une fois par semaine. Le véto il doit juste faire un miracle et remettre le cheval sur pied du jour au lendemain. Surtout ne rien reprocher au client sinon il le perd (encore la concurrence).

Le MF: qu'il parre ou qu'il ferre, il est tjs trop cher, il a tjs commis une erreur et si le cheval est boiteux c'est tjs de sa faute. Il doit éduquer lui-même le cheval à donner les pieds et s'il se fait shoter et est en arrêt de travail pendant X semaines le proprio s'en fout du moment qu'il n'a pas foutu une branlée au cheval

Les cavaliers professionnels: doivent rapporter des prix, de la notoriété et faire sauter des montagnes à des chevaux qui ont du mal à monter sur un trottoir. Pas de bras, pas de chocolat, pas de résultat, plus de $$$, doivent impérativement être dotés d'un don d’ubiquité pour monter 15 chevaux tous les jours et être de tous les concours, dormir, vie de famille ? Ils ne sont pas payés pour ça. Et s'ils donnent des stages faut que tout le monde se prenne pour le prochain champion du monde en sortant de là même s'il est sous doué et monte son cheval à l'envers ...

J'arrête ma liste ... pour s'en sortir financièrement il fut fermer sa g***, dire oui et amen à tout et à tout le monde, surtout aux proprios c*** dont on voit dès le départ que c'est chronique d'une cata annoncée ... la survie est à ce prix

Par Colomba : le 06/01/17 à 13:43:41

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Alors il y a plusieurs raisons je pense... 1) comme tu l'as souligné, le boulot. Les chevaux, c'est crevant physiquement (je ne parle pas des pensions prés, ça ça se gère bien plus raisonnablement pour l'intégrité physique) 2) c'est crevant moralement, parce que tu ne peux jamais débranché, c'est pas de week end, pas ou peu de vacances, c'est une mobilisation psychologique constante. Donc ça use. Tous les gens qui disent "oui ben t'as qu'a faire autre chose" ne se rendent absolument pas compte... 3) pour la grande majorité des exploitants, c'en en plus hyper ingrat : c'est beaucoup de travail pour très peu de revenus, et a l'heure actuelle, beaucoup ont du mal a se dégager ne serait ce qu'un petit salaire, donc ils rognent sur tout 4) l'amour du cheval se dilue aussi dans le nombre des individus a gerer : c'est une chose de s'occuper de ses propres chevaux, ça en est une autre de s'occuper de 20 chevaux quotidiennement, il est clair qu'on les aimera pas tous (ce qui n'empeche bien sur, que l'on doit respecter le contrat) et ne parlons pas de leur propriétaire 5) dans des milieux comme les courses, j'ai vu aussi beaucoup de lads devenir peu a peu mauvais pour les chevaux parce qu'avec le temps, la peur a pris le dessus après une ou deux mauvaises expériences 6) enfin, il ne faut pas oublier que dans le milieu, il y a un trait de caractère récurrent (et qui en meme temps utile pour tenir le coup) : c'est le caractère dominant, dur, hyper autoritaires, des caractères trempés qui se lisent sur les traits du visage la plupart du temps. De petits tyrans sur patte Et 7) - mais ça va avec - une proportion de gens pas bien équilibrés hyper importante dans le milieu, le cheval étant porteur de toutes les frustrations d'égo, de domination, de manque d'affectif.
Ben tout ça donne beaucoup de "tarés". Combien d'entre nous reconnaissent que le milieu du cheval, c'est pourri?


Message édité le 06/01/17 à 13:44

Par ameca : le 06/01/17 à 13:44:47

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Je crois qu'il y a la violence par incompetence. On peut monter une pension ou u elevage sans aucun diplome Et le cas est fréquent. Ca veut dire aussi qu'on ne va pas savoir bien doser et équilibrer un repas. Pas savoir bien prévoir les stocks et donc les couts. Pas savoir cloturer correctement et dimensionner l'electrificateur de facon suffisante...pas savoir quelle est la durée de vie prévisible du matos, et donc pas prévoir l'argent pour le changer...même si on a 3 chevaux à titre perso ce n'est pas pareil d'être pro.

Ensuite il y a la lassitude. C'est aussi liée à la recherche très fréquente par le client du prix le plus bas possible, meme si du coup il faut travailler n'importe comment. Du coup ben le gars répond à la demande, pour survivre...il fait de la merde et il le sait mais il est acculé.

Les gens qui se sont fortement investit sont souve t ceux qui souffrent le plus et devienne t même aigris face à l'attitude du client qui part pour économiser 5 euros ailleurs. Au final ils ne s' investissent plus vu qu'ils ne sont pas remerciés et même carrément exploités Et comparés à ceux qui justement s' en tapent (et vivent mieux qu'eux !).

Bref, je crois que quand le cavalier moyen sera compétent, refusera de cautionner par ex les stalles en ne montant pas a cet endroit (et non pas en gueulant sur fb) et aura moins d'oursins dans le portefeuille, alors ca ira déjà mieux.

Faut voir que dans les petits clubs le responsable gagne rarement le smic horaire, a rarement un we, jamais 5 semaines de congés....et se fait souvent critiquer par des ado des 13 ans....Pas facile à vivre ! Bref, la passion ne fait pas tout Et ne donne pas la competence.

Et pourquoi ils continuent ? Crédit a rembourser, pas de repreneur solvable, personne qui ne sait pas faire autre chose ou ne trouve pas de job salarié pour arrêter....mais dans les faits beaucoup arrêtent. La majorité des moniteurs par ex n'exerce plus au bout de 5 ans seulement, les stats sont limpides.


Message édité le 06/01/17 à 13:49

Par PIROU : le 06/01/17 à 13:48:37

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Comme on peut trouver des vrais passionnés respectueux des chevaux dans les petits clubs qui tirent le diable par la queue.
oui erzebeth ça existe aussi.
et ceux qui ont de l'argent en veulent toujours plus donc il faut rentabiliser a mort , alors on fait travailler le cheval même s'il n'est pas trop bien. ou en cso on lui fait faire un paquet de parcours dans la journée etc ...
Après beaucoup doivent finir par se blazer , il deviennent insensible a beaucoup de choses a en devenir négligents.
et les cas de violence matraquage ou autre ça doit beaucoup venir de certaines frustrations.



Par ameca : le 06/01/17 à 13:51:50

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pili décrit le quotidien des pro avec un réalisme époustouflant.

en tant que gérante de pension et monitrice, je me reconnais dans cette description du métier.



Par PIROU : le 06/01/17 à 13:52:43

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Je crois qu'il y a la violence par incompetence.

oui je pense que c'est aussi souvent le cas.

Par ameca : le 06/01/17 à 13:56:18

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Après perso j'ai décidé de stopper le concept de prix hyper serré et crève la dalle. J'ai pris des chevres au lieu d'agrandir la pension. Pas de clients tyrannique, que de la bonne humeur et pareil en euros a la fin du mois.

un confrère aavait fait ca avec des moutons il y a quelques année, j'ai suivi son exemple. Do.mage pour ceux qui attendaient les 3 nouvelles places, elles n'existeront surement jamais et maintenant je dis carrément non quand une personne me semble de type cata programmee/chieuse/désagréable. L'ambiance est meilleure pour tous, moi incluse.

Par Erzebeth : le 06/01/17 à 14:01:13

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@pili je sais que le terme maltraitance est un peu fort et caricatural. comme tu le dis, il y a une gradation.
Mais bon, j'ai cherché un titre synthétique, et j'ai quand même du enlever des mots pour que ça rentre.

Par Pili : le 06/01/17 à 14:08:45

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même moi, dont le métier n'est pas les chevaux, juste la passion energivore et videuse de portefeuille, à force de rencontrer l’innommable je deviens blasée ...

Les dernière photos de saisies que j'ai vue je trouvais les chevaux 'pas si mal que ça' tellement j'en croise de bien pires pour lequel il n'y a aucun espoir.
Ceux qui me crèvent toujours le coeur ce sont les chevaux de club (au plus la structure est grande et chic au plus les chevaux me font mal). Je les vois rentrer dans le manège, je vois les selles mal adaptées, les pieds trainants, le mal au dos ... toujours ce mal au dos ... les foulées par très nettes, ces chevaux qui s'économisent tant qu'ils peuvent, deviennent aveugles et sourds à tout ce qui les entoure ... enfermés dans leur douleur, les chocs dans le dos, le cisaillement dans la bouche pour les 'placer' et l'indifférence de leurs cavaliers à leur égard, à leur fatigue, à leur douleur.

Ne me dites pas que les moniteurs et les proprios d'écurie ne voient rien mais bon quand on compte ce que coute un cheval à l'entretien et ce qu'il rapporte par heure de cours qu'il tourne c'est quasi impossible de s'en sortir. Alors on fait avec ...

Et pour ceux qui ouvrent des pensions il est clair que très peu ont la moindre idée d'un business plan de combien de chevaux ils doivent avoir en pension rien que pour payer leurs charges, de combien ils doivent avoir pour espérer gagner le smic et personne ne compte jamais les mauvais payeurs ...

Par Keanjha : le 06/01/17 à 14:28:51

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mais moi aussi curieuse de savoir pourquoi les gens qui n'aiment plus les chevaux et ne les respectent plus ... continuent ce métier ?? Pour tout un tas de raisons qui sont plus ou moins les mêmes dans plein de corps de métier.
Il faut bien manger et reprendre ses études pour se réorienter, ça demande des moyens qu'on n'a pas toujours. Passé un certain âge, c'est plus compliqué aussi. Parce qu'après avoir passé des années à exercer un certain métier, on n'est pas sûr d'être capable de faire autre chose. Surtout si en plus on n'était pas fana de l'école à l'époque où on a choisi son orientation, donc l'idée de repasser par la case formation parait insurmontable.
Parce que lorsqu'on a une structure "à charge", on ne peut pas s'en débarrasser du jour au lendemain comme on démissionne de son job salarié.
Parce que pour réaliser et se dire qu'on n'aime plus son métier ou qu'on est trop "usé" pour continuer, il faut du recul et beaucoup de courage, et quand on a la tête dans le guidon, on ne voit pas aussi loin.

Il ne faut pas oublier également que c'est un corps de métier "public", dans le sens où on les voit exercer et que du coup, on remarque plus facilement les mauvais/ à bout/ qui devraient changer de métier (et vu notre passion, c'est un corps de métier qu'on côtoie énormément, par la force des choses, mais je suis sûre qu'on peut trouver des exemples ailleurs que dans les métiers du cheval). Et forcément, ça nous marque davantage, d'autant plus qu'on en voit les répercussions sur des animaux qu'on aime.

Par daedraik : le 06/01/17 à 14:30:09

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Ouai , je sais ce que tu veux dir par la , j ai deja eu une prof d equit qui me hurlait sen sesse de cravacher le cheval et de le kicker. Je trouvai que sa n avait pas de sens. Perso ,je n ai rien contre utiliser une cravache pour ( bon ok je sent que je vais me faire lancer des tomate... Mais c est pas grave) pour corriger un cheval qui ne veut pas avancer ou qui ne veut pas tourner. Mais je dit quil y a une difference entre s acharner sur un cheval et quil ne comprenne pas ce que tu veux et le surprendre rien que un coup pour plus quil recommence. Il faut etre ferme tout en étant doux . respecter le fait de demande/reaction. Et non demande/demande/ encore demande / reaction 3 ans plus tard.

Par stephy92 : le 06/01/17 à 14:47:55

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+1000 avec pili

Je me suis posé la question à un moment car on ml'offrait une place de cavalière pro.

Je l'ai fait qq temps au black (pas bien ) et là je me suis dit que ce qui importait aux gens qui te confiaient leurs chevaux ce n'était pas leur bien être mais les résultats et qq en soit le prix. Là j'ai découvert les "coulisses", comment barrer les chevaux "efficacement" par exemple (térébenthine, hérisson, tessons de verre et j'en passe)

Aujourd'hui je ne regrette pas ma décision d'avoir garder l'équitation comme loisir et de ne pas devoir baisser mon froc devant certains co**** pour bouffer à la fin du mois (le froc on le baisse dans plus ou moins tous les jobs, mais pas au détriment d'un animal qui n'a rien demandé )

Par Quiche : le 06/01/17 à 14:52:06

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Ben on retrouve le cas dans tous les "métiers-passion" je pense, là c'est particulier parce que ça implique un animal mais des gens blasés du métier qu'ils ont choisi par passion il y en a énormément...

Les facteurs sont multiples ; manque d'argent, besoin d'efficacité, manque de reconnaissance, déceptions professionnelles, méconnaissance de la réalité du métier en s'engageant dans cette voie...

Par westhani : le 06/01/17 à 15:28:42

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Pour avoir vu de mes yeux qq pencher du côté obscur (à moins qu'avant je ne connaissais pas assez cette personne pour me rendre compte de son potentiel maltraitant); je pense qu'on le devient progressivement,sans s'en rendre compte....progressivement, on n'a plus assez de pature, les chevaux maigrissent lentement, le foin c'est diffiicile à trouver, à distribuer quand les chevaux sont au champ....ensuite on vermifuge plus rarement, parceque quand le cheptel grandit, ça coute un peu de vermifuger tout le monde....un jour on n'a pas le temps de donner à boire....on voit que les chevaux ne s'en portent pas plus mal, que ça semble pas être une catastrophe, alors on trouve ça plus très grave si ça arrive plus souvent...
Les pieds....pareil, on pousse la ferrure et ça a pas trop l'air d'avoir de repercussions alors on pousse toujours un peu plus...
Un cheval devient méchant avec qq....y'en a tellement au portillon à confier etc...qu'il devrait au moins se montrer gentil....sinon c'est boucherie....

Après, on peut aussi tous être maltraitant aux yeux des autres....mes chevaux qui n'ont pas vraiment d'herbe, dans 3000m2; mon vieux extradé chez qq que je ne peux plus trop aller voir, que je n'ai pas paré depuis longtemps car j'arrive pas à avoir un maréchal qui se déplace pour un parage....et moi dont le matos est à changer....bah a falloir que j'en achète d'autres parceque sinon, ce sera jamais fait....

Bref, je trouve qu'on voit beaucoup plus les choses chez les autres au final.

Par dejavu : le 06/01/17 à 15:42:20

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Et le côté psy? Parce que chez bcp qui s'engagent dans ces métiers il y a un désir de compenser, une projection faite sur le symbole du cheval...

Sinon il y a la maltraitance "chique" des écuries pro qui vont te faire et te bousiller des Totilas et la maltraitance "usine" des manèges-clubs, très bien décrite par Pili, il faut que ce soit rentable coûte que coûte... et puis la maltraitance que je rencontre dans mon coin, cad la pension ouverte par un agri qui a vendu son quota laitier et se recycle dans les chevaux...

On met des bats-flancs dans l'étable des vaches avec qqes planches ou mieux on installe de beaux box, on a le foin de ses terrains donc c'est bon, mais faut pas que les chevaux abîment ce même terrain donc ils restent enfermés et surnourris comme des vaches à lait etc... et si un client ne vient pas ou ne paye pas, on ne donne plus rien à l'animal.
Mais finalement, pour avoir bcp discuté avec plusieurs de ces agris, j'ai compris que depuis l'enfance, ils avaient eu une vie de merde, terrible, entre les heures de traite, l'école vite arrêtée pour aider à la ferme, les parents endurcis par le métier...
Ils se sont endurcis eux aussi, on ne peut plus les atteindre, la seule chose qui compte pour eux est de rester maître à bord et qu'on ne les emmerde pas un peu plus avec nos réclamations sur le foin moisi, le pré fermé, la carrière impraticable etc...
Au début ils sont tous gentils et sympas et peu à peu ils rajoutent ici et là des chevaux supplémentaires puisque c'est génial ces animaux pour lesquels des bonnes femmes payent chaque mois et qui ne demandent finalement pas plus de soins (moins même) que des vaches... jusqu'au jour où...

Par Pili : le 06/01/17 à 15:43:03

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c'est bien ce que je disais au départ, à partir du moment commence la réelle maltraitance ?

Il me semble profondément évident qu'un professionnel du cheval (qui doit vraiment vivre de ça) ne peut pas soigner 'aux petits oignons' sa cavalerie de la même façon que le ferait un propriétaire de sa seule et unique licorne adorée (même 2 ou 3 licornes). Et quand j'en lis certains parmi vous je me dit qu'ils/elles en font un peu 'trop' ... mais chacun fait comme il veut finalement. Là où ça devient plus embêtant c'est quand on considère ce 'trop' comme étant la norme et qu'on voit de la maltraitance là où il y a juste une gestion rigoureuse.


Par dilou : le 06/01/17 à 16:00:40

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Je suis assez d'accord avec la dérive décrite par westhani.
Son intervention montre bien comment les difficultés financières, le manque de temps, la fatigue finissent par prendre le pas progressivement et littéralement faire fermer les yeux sur le sort des chevaux.

Par baldan : le 06/01/17 à 16:09:24

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je vois également du "relachement" au fil du temps dans les pensions du coin au debut tout est ok et puis... au fur et a mesure plus de chevaux et encore plus pour les memes terrains, qui s'abiment forcement donc plus d'herbe puis les clients attendent a la porte donc on se prend pas la tete...

moi j'y bosse dans le cheval, on voit passer de tout...

Par anngel : le 06/01/17 à 16:13:33

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Comme certains l'ont dit le milieu du cheval est difficile, ça demande beaucoup de temps et d'énergie, c'est peu rentable. Comme on dit "dans le milieu du cheval pour devenir millionnaire, il faut avoir commencé milliardaire!" Les conditions de vie et la condition économique des pros du cheval les poussent à passer de passion à maltraitance. Mais surtout s'il y a différents niveaux de maltraitance, y'a différents niveaux de passion aussi.

Tout le monde ne part pas du même niveau de passion.
Y'a passion et passion. Y'a autant de façons d'aimer les chevaux (ou même juste l'équitation) qu'il y a de cavaliers...
Même chez les amateurs certains sont à la limite de la maltraitance (recherche de performance à tout prix, rapport de force, recherche de soumission, de faire valoir, manque de moyens financiers pour subvenir aux besoin du cheval, manque de connaissances...), pour peu que ceux-là décident de devenir pro, c'est pas un pauv' cheval qu'ils vont torturer mais tous ceux qui leur passeront sous la main.
Ce ne sont pas forcément les meilleurs, les plus passionnés, les plus respectueux, les plus amoureux qui deviennent pros.
Pour le cas de l'agri qui a toujours eu du bétail (je dis pas que tous les agri sont comme ça, hein?) dont il fait peu de cas et qu'il "élève" à la rude, avec du barbelé, du vieux foin, sans parage, sur 70cm de fumier (parce que ça tient chaud), dans des stalles ou de vieilles écuries avec un plafond à 2m, pour finir par les envoyer à l'abattoir... faut pas s'attendre à ce qu'il fasse dans la dentelle s'il devient maquignon ou gérant de pension.
Pour ceux qui sont plus vers la performance, 'faut reconnaitre aussi qu'une certaine maltraitance est productive/rentable (à court terme) : barrer les chevaux, doper, rollkuriser...etc les gens ne le font pas juste parce qu'ils sont méchants, mais parce que ça marche...


Message édité le 06/01/17 à 16:15

Par Matchbox : le 06/01/17 à 16:19:47

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Je trouve ce post fort intéressant! Et je vais me permettre de participer, en tant que professionnelle, passionnée avant tout.

La passion, elle naît tôt, quand on est gamin. Et quant on est gamin, on a pas l'autonomie, la réflexion ni le recul d'un adulte. Et ça, ça conditionne grandement le rapport au cheval pour l'avenir...

L'équitation vient des militaires, des hommes donc, qui se doivent d'être virils, courageux, forts, et ce en toutes circonstances. Cet état d'esprit a été entretenu pendant des années et jusqu'à aujourd'hui, et on le sait tous, les hommes (comme les femmes) se distinguent rarement par leur intelligence, ils préfèrent se battre, se confronter, se pavaner, vaincre l'autre, l'écraser. C'est à ce titre que l'on devient dominant...ou dominé! Et l'Homme ne veut pas être un dominé...


Par PIROU : le 06/01/17 à 16:39:23

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Et l'Homme ne veut pas être un dominé...

oui , l'orgueil (mal placé) peut amener a la maltraitance, j'ai pu constater ça de temps en temps.

Par Matchbox : le 06/01/17 à 16:40:47

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mais moi aussi curieuse de savoir pourquoi les gens qui n'aiment plus les chevaux et ne les respectent plus ... continuent ce métier ??

Mais les ont-ils vraiment aimé un jour?

Ce que je constate, c'est que beaucoup disent aimer leur cheval alors qu'ils aiment juste ce qu'il leur rapporte.

Ne me dites pas que les moniteurs et les proprios d'écurie ne voient rien mais bon quand on compte ce que coute un cheval à l'entretien et ce qu'il rapporte par heure de cours qu'il tourne c'est quasi impossible de s'en sortir. Alors on fait avec ...

Autant c'est très vrai, autant il y en a vraiment qui ne voient pas ce qui cloche! Et c'est effrayant de le constater!
J'ai des connaissances à qui je ne confierai pas mon cheval, parce qu'ils ne savent pas! Et ils n'ont pas vraiment envie de savoir non plus, parce que ça ne va pas dans leur sens et que ça ne les intéresse tout simplement pas!


Un constat qu'on a tous vu: la flemme. On est tous flemmard, mais c'est un peu notre nature profonde d'économiser notre énergie pour la consacrer à des choses utiles.
Cependant, avec les chevaux les gens se permettent de l'être avec souvent les même réponses: c'est pas pressé, c'est pas grave, j'ai pas envie...et ça ne se saura pas! Et comme ils sont pro, les gens n'ont rien à leur dire. Et si c'est un autre pro, bah on s'en fout, on est meilleur que lui de toute façon!


Par toto00789 : le 06/01/17 à 16:45:32

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Je pense que la plupart des soucis de maltraitance (franche ou plus subtile) provient à 99% d'un problème de pognon/rentabilité:
- Minimum de foin/paille pour que le cheval soit confortable l'année suivante le foin coute plus cher donc on en donne moins, les chevaux sont pas si mal, donc on garde une ration diminuée les autres années, idem avec la paille. Les grains? On donne les moins cher pardi!

-Prairie? On met peu les chevaux, on veut pas abimer le terrain puis les sortir tous ça prend du temps! Alors on demande un supplément financier, la moitié des proprios ne savent pas le payer les chevaux ne sortent plus etc...

- Travail? Au plus vite ça sort sur de grosses épreuves au plus vite on sait mieux vendre! Et, c'est bien connu, un jeune ça vaut plus cher! On préfère un 5 ans qui sort sur 130, peu importe les répercussions plutôt qu'un 10 ans, ben oui il est trop proche de la retraite...

- Les coups, c'est parce qu'on veut aller plus vite, plus loin, plus haut... C'est plus rapide de bourrer dedans que de prendre le temps de construire un travail.

- L'entretient des infrastructures c'est pareil! On herse la piste tous les jours, on se dit qu'elle est super bien mais du coup la herser tous les deux jours doit être bien suffisant, puis (parce que ca prend vraiment beaucoup de temps pardi!), on passe à 3 jours etc..

Par mundial : le 06/01/17 à 18:14:38

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Pour faire court, je vois deux raisons principales : l'incompétence et le trop d'égo!

Par beeboylee : le 06/01/17 à 18:24:37

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Pognon, bien sur et ego à haut niveau .certainement pas de l incompetence
Vous avez vu ce qui se passe en endu chez les zemirs en ce moment?
c'est juste à gerber .
Au niveau du pequin moyen, c'est plus de l'incompétence , et oui souvent aussi des problemes d'argent .
Le jour où ce meme pequin percutera qu'entretenir un cheval meme ONC, meme acheté une misere , ça coute cher et d'autant plus cher qu'il est en pension et vieillit, il y aura moins de chevaux comme ceux que recuperent Pili, ou plus larvé, croupissant au fond de prés sans etre jamais visités



Message édité le 06/01/17 à 18:27

Par Plectrude : le 06/01/17 à 22:07:36

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J'ai eu quelques amies de club ou de pension qui sont allées faire un BPJEPS.
Aucune n'est monitrice aujourd'hui.

Entre les conditions de travail précaires, et les patrons douteux, elles se sont toutes reconverties (c'est à dire que quand déjà en centre de formation une d'elle me racontait qu'elle s'était pris un avertissement pour avoir refusé de monter un cheval blessé à la sangle, ça donne le contexte).

Ce qui me fait me dire que ceux/celles qui restent dans le métier, ben y a les quelques-un qui tombent sur les bonnes structures (les places étant très rares), les talentueux avec le truc en plus qui arrivent à être indépendants... et puis y a les autres qui accepteront de commencer leur vie pro en étant payé au lance-pierre entre 2 parents chiants.

Ce qui forcément fait déjà une certaine sélection, pour avoir des professionnels qui ne remettent pas trop en question la "maltraitance ordinaire".

Et c'est comme ça qu'on perpétue le cravachage de shetland de 8 à 12 ans, avant de passer aux rênes allemandes et éperons dans les flancs plus tard.


Message édité le 06/01/17 à 22:08

Par Oc : le 06/01/17 à 22:28:08

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tous les gens que j'ai connu (peu ou bien) aperçu (peu ou bien) et qui sont devenus violent sont des gens qui avaient déja à la base une haute estime de soi, et un égo à la hauteur de leur violence
dans plein de domaines, endurance, CSO, centre équestre, pensions, etc etc

le cheval est avant tout pour eux une vitrine, un faire valoir, et certainement plus la passion qu'ils ont eu enfant....


Par Ice Queen : le 06/01/17 à 23:20:49

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Moi je vois passer aussi un certain nombre de pros avec mon métier et aussi parce que j'ai fait paleu dans un club en petit boulot:

J'étais dans une structure de plus de 40 chevaux et j'étais la majeure partie du temps seule à gérer l'entretien des boxs (à la brouette!!!!), les 3 repas de grain, 2 repas de foin, entrées et sorties de 25 chevaux, mettre de l'eau partout, balayer les 50m de l'écurie enfin bref je vous laisse imaginer dans l'état dans lequel j'étais le soir... Eclatée !

Impossible de faire autant de boxs par jour c'est d'une logique implacable et les sorties... mission impossible je n'avais pas le temps sinon il aurait fallu que j'arrive à 5h du matin et repartir à 21h. Comment dire.... et j'avoue que forcément j'avais moins de patience et que c'est là que je me suis aperçue comment ça pouvait déraper. L'épuisement moral et physique tout simplement.

Certaines structures c'est la flemme aussi, pas envie de faire les boxs alors on paille jusqu'à atteindre 80cm de fumier, on oublie de mettre l'eau en été, on sort pas les chevaux dehors parce que faut faire des allées et venues etc.... Pas envie d'investir dans la structure alors les boxs sont dans le noir ou tout petits.

Y'a aussi ces gourous qui ont de l'emprise sur leur clientèle et qui se permette tout et n'importe quoi à la fois sur les animaux (on va lui faire fermer sa gueule à ce bourricot et je te garantis qu'il va sauter!) et sur les gens (mais oui je vais te faire sortir sur 130cm, oui bien sur que je l'ai sorti ce matin au pré, mais non tu sais pas faire c'est moi qui sait je suis le pro et je te dit que...)

Ah aussi le directeur de club qui conduit le camion de concours avec 10 poneys complètement bourré, qui leur balance des bouteilles sur le cul quand ils refusent, qui les douche et leur mette la clôture électrique dessus parce qu'il a cassé un fil pour le punir, qui exploite ses élèves pour faire le boulot à sa place etc etc etc

Par K.Zel : le 06/01/17 à 23:50:16

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^J'ai grandi dans le contexte particulier d'une pension équestre, et d'y bosser maintenant. Pourtant, j'ai fait des études pour esquiver tout ça, trouver une autre place, parce que le milieu du cheval, c'est son lot d'histoires à pleurer des larmes de vomi , d'emmerdement maximum pour zéro reconnaissance et un salaire à (re)pleurer. Mais la passion, tout ça, hein...
J'ai la chance d'être un tempérament calme et zen avec les chevaux, et pourtant, je ne suis pas à l'abri moi-même d'un coup de gueule quand "c'est pas le jour" quand la jument couillonne d'une proprio couillonne se met à tabasser mon vieux machin de 35 ans, etc. cf le résumé de pili sur la vie de gérant de pension, c'est criant de vérité.

Chez nous, on est à prix coûtant, ou zéro bénéfices dit d'une autre façon. Ce qui demande un taf de tous les jours, une présence quotidienne, pas de vacances, pas de week-ends ne rapporte rien, àmoins de partir vers la plus grosse structure ce qui occasionne moins de sorties au pré, moins de boxs faits à fond etc, pour des raisons de temps et d'énergie qui ne sont pas extensibles. Clairement, il y a des moments où ça soûle (genre la proprio qui t'engueule parce que la baignoire d'eau est vide. Ok, je viens de virer les morceaux de glace, de la briquer à fond, et je suis justement en train d'aller tirer de l'eau au seul robinet non gelé à 50 m de là, j'adore jouer avec la flotte quand il gèle en plus)
Jamais de la vie j'irai passer mes nerfs sur un cheval, mais je comprends que certains craquent quand on se démène pour se faire traiter comme du chiendent derrière. ATTENTION, je comprends, ça ne veut pas dire que je cautionne, très loin de là. Je comprends le gérant qui rationne le foin et fait le minimum voire moins de box quand il a pas vu le proprio depuis 6 mois ou que celui-ci lui doit 900 balles.
Pour moi, et ça me semble une évidence, les chevaux ne doivent jamais payer pour la connerie humaine. Pour autant, ça ne m'a pas empêché de coller une beigne à une mégère (jument, pas humaine) parce que bébédadou d'amour à sa maman qui ne connait aucune base du respect me saute dans les bras, me fout un coup de boule ou j'en passe. (oui, on doit aussi, et surtout, gérer des bourrins mal éduqués)

Alors oui, ça teint le sentimentalisme aussi. Jeune, je m'attachais à tous les chevaux en pension. Aujourd'hui non, je garde un détachement parce que c'est pas vivable sinon. Ça n'empêche pas d'avoir des pensionnaires qu'on aime bien, bien sûr, je pense à un à la maison qui est vraiment attachant, et heureusement parce que sa santé pourrit nous offre chaque jour un box de l'enfer.
Faut gérer de pisser dans un violon quand tu fais des suggestions sur un poids trop élevé, une selle mal adapté que non tabasser un cheval qui a tiré au renard n'est pas une solution intéressante, etc. Ouais, faut être carré dans sa tête, patient et tenace. Quelqu'un qui ne va pas l'être va pouvoir en venir à des débordements.(mais taper dans une botte de foin quand il manque 90 grammes de foin dans le box de roudoudou d'amour, ça défoule et ça fait de mal à personne)

Par Pili : le 07/01/17 à 08:55:11

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j'aime bcp les témoignages des gens qui sont encore dedans et qui persistent et je pense que le résumé de tout ça c'est qu'on a entamé le boulot par passion du cheval (enfin on espère) et qu'on ne vous a pas dit à quel point il fallait surtout gérer l'humain avec tout le manque de respect qu'il a pour le boulot des autres et son éternel 'jai payé donc j'ai droit' et qui donne toujours raison à son cheval comme il donne toujours raison à son gosse ...

Par mundial : le 07/01/17 à 16:11:24

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La violence envers les chevaux relève toujours de l'incompétence! Les très bons cavaliers ne s'énervent pas contre un cheval ou ne le corrige pas injustement! Je précise qu'un très bon cavalier est celui qui a amené plusieurs chevaux jusqu'à l'excellence dans sa discipline et sans en casser! Car celui qui ne dresse que ceux qui ne cassent pas, n'est pas un bon cavalier, c'est un technicien sans âme!

Par Colomba : le 07/01/17 à 16:35:09

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Gerer une écurie n'a rien a voir avec etre un très bon cavalier. Monter sur le dos d'un cheval pour le faire travailler et gérer ses conditions de vie sont deux choses différentes.

Par Khyra77 : le 07/01/17 à 16:54:31

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"et qu'on ne vous a pas dit à quel point il fallait surtout gérer l'humain"
C'est tellement vrai ! Et parfois tellement difficile !! Et démotivant !!!

Mais même si un jour ca me donner envie d’arrêter mon métier, je ne pense pas que je pourrais aimer moins les chevaux !

Je pense que les dérives, ce sont des gens qui dès le départ n'aiment pas les chevaux ...ou alors aiment le côté sportif, commercial mais pas LE CHEVAL en tant qu'animal ! Quand on s'intéresse à ces besoins, on évolue dans notre relation avec lui et la passion et l'amour ne fait que grandir !
Alors "oui" les proprios parfois poussent un peu à bout et me rendent surement parfois un peu "sèche" avec eux ... mais pas avec les chevaux !

Je ne suis pas un bisounours, les chevaux qui me poussent au moment de la nourriture ou autre se font remettre à leur place, mais sans "émotion" sans " agressivité". Ce sont des chevaux, ils réagissent comme tel et quand on voit jour après jour comment ils sont capables d'apprendre et d'inter agir avec nous et entre eux, c'est un bonheur au quotidien !

Donc vraiment pour moi ceux qui deviennent violents ou maltraitants, n'ont jamais vraiment aimé le cheval ( l'équitation peut-etre , mais pas le cheval ).



Par pascale : le 07/01/17 à 17:10:28

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Vers chez moi, il y a des "villages" où il y a 6 pensions de proprios pour moins de 5000 habitants; autant vous dire que c'est pas les ccvx (et donc les pros) qui manquent!

Le problème, à mon sens, pour les pros qui sont au moins de bonne volonté, au départ, c'est qu'en plus du travail exigent physiquement et moralement, de l'attention qu'ils doivent donnés aux chevaux...Il faut aussi supporter les proprios!!!
Et franchement, je pense que ce n'est pas une partie de plaisir.
Parce que les proprios aussi peuvent parfois être TRES incompétents! Du coup, il y a st des incompréhensions qui tournent mal. Des clients qui n'ont pas forcément beaucoup d'estime pour le gérant, qu'ils prennent svt pour une personne corvéable à merci.. Et un gérant qui se désintéresse de son travail petit à petit et fait le minimum légal.

Je l'ai vu ds vraiment beaucoup d'endroit.

On a aussi les "gérants" qui le sont parce que c'est "pratique" qd on veut avoir 5 ou 6 chvx de concours en IDF et qu'on aura jamais les moyens de le mettre en pension autrement qu'en ayant sa propre structure (et qu'on a ainsi du temps pour le monter aussi ).

Le problème aussi, c'est que qd on arrive ds une pension, on "signe" pour un lot de prestations...qui est plus ou moins respectée, à la longue
Du coup, ça met direct les proprio en arrière de la main et ça instaure une ambiance bof bof et une relation de confiance défaillante. Du coup, partant de là, ce n'est pas étonnant que ça relâche la pression de l'autre côté.

Ca commence par ne pas vérifier les abreuvoir tous les jours, ou sortir les ccvx plus tard le matin, ou oublier de changer les couverture. Et puis, ça peut donner des repas qui sautent, du foin pourri car moins cher, des chvx ds la mer** car curé tous les 10 jours... Sans tomber ds la réelle "violence", on est déjà ds la maltraitance, ou du moins ds le non respect du contrat qui lie le proprio et le gérant.

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