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Soutien à Tim, expulsé de son collège

Sujet commencé par : Autisme - Il y a 73 réponses à ce sujet, dernière réponse par Loarghann
Par Autisme : le 29/09/14 à 16:28:15

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Bonjour,

Tim est un collégien qui a été expulsé de son établissement en raison de ce qu'il est.



Bien cordialement,
Marian
Autiste de haut niveau

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Par nélimiha : le 30/09/14 à 02:50:02

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bon du coup, mon avis on s'en tamponne, mais j'ai regardé le film de @pampille "elle s'appelle Sabine" et ... ouch ... c'est dur ..

Moi qui suit pourtant pas du genre à m'émouvoir devant un film, celui ci m'a vraiment marqué !

Par Uriette : le 30/09/14 à 08:34:54

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"aurait du", ça veut dire quoi ?
Le mettre en cours avec d'autres malgré une propension à la violence ?

Il me semble que hors décision de justice allant dans ce sens, l'état doit fournir une place en collège aux enfants de cet âge. La famille de cet enfant a utilisé un recours légal et la réponse de l'administration est illégale. Moi ça me parait tout aussi dangereux pour la société, voir pire. Même si évidemment c'est moins impressionnant qu'un enfant de 15 ans qui devient violent.
Mais je suis d'accord dans les faits ça me parait impossible d'intégrer un enfant qui a de tels comportements dans une classe de collège. Et assez déraisonnable de forcer l'accueil pour quelques semaines...

Par kirikou : le 30/09/14 à 08:44:51

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IL y a un réel problème sur la prise en charge du handicap (enfant ou adulte d'ailleurs) en France, problème particulièrement criant dans le domaine de l'autisme.

MAIS vouloir à tout pris considérer ces enfants comme des enfants normaux (ce qu'ils ne sont pas, malheureusement) n'est pas toujours possible, pour eux, mais aussi pour les autres.

De même, considérer que c'est à l'EN de pallier à cette carence, c'est parfois nier le droit des autres enfants à une scolarité "sereine".

J'ai déjà accueilli, de mémoire, 5 enfants handicapés dans mes classes (sans compter les dys-divers et variés), donc 4 suivis par une ULIS (parce que contrairement à ce que croient certains, les enfants en ULIS sont accueillis en classe "normale" sur une partis des matières et sont comptabilisé dans une classe "normale".
Ceux qui s'intègrent finalement le mieux pour moi, ce sont justement ceux qui sont en ULIS car ils ont un interlocuteur référent (un prof des écoles le plus souvent) qui les prends en charge sur les matières leur posant vraiment pb.

et ce n'est pas parce qu'un enfant ne veut pas faire mal qu'il n'est pas dangereux. Certains ne contrôlent absolument pas leur force et j'ai le souvenir d'avoir accueilli en colo un enfant trisomique (toute l'équipe d'animateur était ok, rien en nous a été imposé). Quand il était heureux il serrait dans ses bras la première personne qui passait à portée de bras, geste fort sympathique sur le papier mais qui est très vite devenu problématique car il serrait de toutes ses forces et étouffait les adultes ... sauf qu'il essayait aussi de serrer dans ses bras des petits bout de 6ans aussi épais que du papier à cigarette...

Par Uriette : le 30/09/14 à 09:18:06

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De même, considérer que c'est à l'EN de pallier à cette carence, c'est parfois nier le droit des autres enfants à une scolarité "sereine".
Est-ce qu'il faut nécessairement bafouer les droits des uns pour faire valoir les droits des autres ?

Par kirikou : le 30/09/14 à 09:28:34

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uriette : pas nécessairement, mais regarde les exemples données par Bee et par Phil50: il arrive (fort heureusement c'est loin d'être la majorité des cas) que l'on veuille intégrer à tout prix, quitte à perturber la sérénité d'une classe, quitte à ce que les autres élèves en pâtissent

Par Loarghann : le 30/09/14 à 10:11:46

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Je pense que le réel souci, dans ce cas, c'est l'accompagnement proposé à la maman, et la manière de communiquer avec elle.

Je pense que la maman doit être elle même prise avec plus de considération, et qu'il serait bien de lui montrer les bénéfices que des systèmes comme ULIS peuvent avoir pour Tim.

Parce que pour qu'elle en arrive à prendre un avocat, c'est quand même qu'il y a eu quelque part un défaut de communication, non ?

Je trouve qu'il y a dans l'accompagnement des proches une lacune très dommageable, car rien n'est prévu pour eux non plus, et être parent d'enfant à trouble autistique, c'est tout sauf une sinécure.

Elle s'appelle Sabine, tout le monde devrait le voir. Je n'avais jamais entendu parler de Stormy Weather, merci Pampille !

Sinon, pour le reste, il n'y a pas de blanc ou de noir, aucune certitude, si ce n'est que l'idéal serait d'avoir pour tous les élèves de petites classes avec des profs formés à tout...

Coralie

Par Uriette : le 30/09/14 à 10:15:04

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@kirikou, dans les cas où ça ne pose pas de problème je suppose que c'est parce que système garanti à la fois à l'élève anormal l'accès à l'enseignement et qu'il permet un scolarité sereine des autres élèves. Les cas problématiques sont justement les cas où on ne peut pas garantir les deux à la fois. Faire primer l'un sur l'autre en raison du nombre me parait tout aussi arbitraire.

Par Mystic2 : le 30/09/14 à 10:15:06

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il y a un énorme souci en France avec les instituts... on ne conçoit pas qu'un autiste puisse l?être de manière différente d'un autre...
Ces familles, sont très mal soutenues, alors oui il y en a (bien peu) pour qui les solutions trouvées conviendront...

Par Loarghann : le 30/09/14 à 10:42:18

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je viens de regarder la vidéo que la maman a tourné le jour de la rentrée.

Je trouve que cette vidéo déssert le message de la maman.

Attention, je ne dis pas que son combat n'est pas légitime, je dis juste que préparer ce petit film, qui va d'office entrainer le fait que le proviseur du lycée qui refuse d'ouvrir la porte va etre vu comme le méchant absolu dans l'histoire, et mettre ce petit film en ligne, ce qui va entrainer une maltraitance de cet homme qui ne fait qu'appliquer ce qu'il pense le mieux pour tout le monde, Tim, sa maman et les autres élèves de son établissement.

Je trouve vraiment la méthode utilisée de très mauvais gout.

j'espère de tout coeur que ce monsieur survivra à l'abominable image qui a été faite de lui par cette maman.

D'autant que ce monsieur, si j'en crois les lectures des liens mis dans ce post, est un convaincu de l'intégration, et qu'il a intégré avec succès plusieurs autres enfants à troubles autistiques dans son établissement !

Moi je dis : chapeau bas, monsieur Subtil ! Puisse les gens se poser les bonnes questions et ne pas vous faire de procès d'intentions !

Madame la maman de Timothée, je vous souhaite vraiment de trouver la meilleure solution pour Tim, mais je pense sincèrement que vous vous trompez de combat. Je ne jette pas la pierre, vous devez être désespérée pour en venir à ce genre d'actes, mais faites tout de même attention à ne pas désservir Tim lui même au final !

Coralie


Par faust : le 30/09/14 à 12:58:27

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pour moi aussi, elle dessert son fils.
Et je le répète: une décision comme ça n'arrive pas comme cela .... C'est souvent le résultat d'années de suivi ...... à mon avis, dans l'histoire, il y a des années de conflit....

Les enfants en situation de handicap sont quand même très bien pris en charge à l'EN. Parfois même avec des handicaps très lourds qui engagent de grosses responsabilités de la part des enseignants et des AVS. Après il y a aussi des situations pas tenables en école "classique", lors de nos formations AVS, certaines collègues AVS disaient que parfois elles se faisaient frapper par l'élève qu'elles suivaient ... Est ce que des enfants qui ont un comportement pareil aient une place dans le système "normal", est ce normal qu'une personne qui gagne même pas 700 € net/ mois se fasse brutaliser à son travail ? Est ce normal d'accueillir de tels enfants avec des gens peu ou pas formés pour ce type de pathologie ?

Certains parents desservent aussi leur enfant en voulant TROP les aider, ça a été le cas d'un des enfants que j'ai suivis... Maman faisait tout à sa place, donc Fiston avait compris qu'il pouvait glander comme il voulait ... (très intelligent mais multidys, donc illettré en classe de 4° et alésique, on avait mis plein de trucs en place au niveau oral, mais il n'appuyait même pas sur le bouton ON de son ordi pour lancer le truc parce que maman faisait pour lui).... L'autonomie, y a pas que l'école qui la donne ....


Message édité le 30/09/14 à 12:58

Par Dory : le 30/09/14 à 13:33:59

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Je suis d'accord avec Bee, phil, Faust et Kirikou.
Je ne peux que plussoyer !

Je cite Bee :

Au bout d'un an ,apres une enieme crise suivie de morsures et hurlements, on convoque le conseil de discipline et elle va ...ailleurs..sachant qu'effectivement il n y avait rien de satisfaisant pour elle sur le plan medical ( pas de places, trop loin etc)

Moi, je l'ai vécu en 4 mois.

Un élève de 11 ans, en 6ème, avec de graves troubles comportementaux. Très violent autant au niveau verbal que physique.

La journée d'intégration, il a pété les plombs, a fugué et on a du faire intervenir la gendarmerie et les pompiers pour le retrouver et le calmer.

La mère avait refusé l'IME ainsi que l'EREA. Finalement, il a été accepté en SEGPA après forcing auprès de la MDPH avec avis négatif du psychiatre ! L'AVS a tenu 1 semaine...

En 4 mois, il m'a envoyé 2 élèves à l?hôpital. Il a terrorisé sa classe et une bonne partie de la SEGPA. Il monopolisait la vie scolaire car on se demandait à chaque temps hors-classe ce qu'il allait faire. C'était la même chose pour les enseignants. J'ai moi-même failli terminé à l'hosto quand il a failli me foutre son point dans la figure après m'avoir insulter de salope parce que je lui interdisais de jeter son pain à travers le self (vilaine CPE, je cherche la merde aussi ).

On a tout proposé à la mère qui a toujours tout refusé et ça s'est fini en conseil de discipline et il a finalement terminé à l'EREA.

Donc je comprend le combat de cette maman mais je comprend encore plus la décision de l'établissement.

Avec toute l'organisation que ça demande comme procédure comme l'a expliqué Faust, entre le médecin scolaire, la MDPH, les travailleurs sociaux, les psy, etc, si la mère n'accepte aucune des propositions, qu'est-ce que vous voulez faire ?


Par beeboylee : le 30/09/14 à 13:46:35

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Je crois qu'on peut tous y aller de notre experience.
Le probleme est bien que pour certains gamins, , on ne peut absolument plus garantir ni leur propre securité ni celle des autres.
Et sans aller jusqu'à ces cas extrêmes ds la violence , peut- on raisonnablement penser que l'EN est en mesure d'apporter quoi que ce soit à des enfants en carences intellectuelles telles ( qu'elles qu'en soient les raisons) qu'ils sont incapables de suivre un cours normal, incapable de se concentrer plus de 10 minutes?

Alors OUi il est parfaitement scandaleux que l'Institution ne propose pas nombre de solutions adaptées et médicalisées à ces pauvres mômes et à leurs parents .

Mais il est tout autant scandaleux de nous avoir refilé ces bébés là ( je parle des cas extremes, evidemment) au prétexte d'une quelconque égalité , ou d'un droit au savoir ou de je ne sais quel truc fumeux politicodemagogoetc


Message édité le 30/09/14 à 13:46

Par Dory : le 30/09/14 à 14:01:26

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J'aurai pas dit mieux. Ça résume bien toute la complexité du problème.

Par sheytana : le 30/09/14 à 14:12:37

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Déjà que l'EN a du mal avec des élèves """normaux""" vu qu'ils sont 30 par classe...

Faut arrêter deux secondes de penser que l'école est là pour résoudre tous les problèmes de la France, et ce à la bite et au couteau de préférence


Message édité le 30/09/14 à 14:12

Par wood : le 30/09/14 à 14:35:04

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mon fils est autiste asperger il a ete viré de toute les ecole "normale" on a lutté tant quon a pu pour lui eviter la cliss mais on a du se resoudre au final a le mettre en ime
je suis heureuse quil n'ai pas ete en ime enfant la c'est un adulte il a 19 ans il peut mieu gerer les problemes!!

Par Pampille : le 30/09/14 à 15:07:41

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"j'espère de tout cœur que ce monsieur survivra à l'abominable image qui a été faite de lui par cette maman."

Sincèrement, à part les abrutis adeptes du lynchage collectif par internet, je ne pense pas que la vidéo mette en avant un quelconque manquement de ce Monsieur. Lorsqu'on visionne la vidéo on voit bien que:

- Même si il a surement pris part à la décision collective, il a aussi des ordres de l'IA et en l?occurrence, c'est lui qui est offert en pâture. Par ailleurs, il n'est ni président ni ministre et ce n'est pas lui qui décide des moyens donnés et de la politique d'intégration de l'EN... Pourtant, c'est le seul à l'assumer de front.

- Il s'est rendu seul devant le portail (là où d'autres se seraient cloitrés dans leur bureau en envoyant une armada de surveillants pour faire le sale boulot).

- Il n'est pas dans l?agressivité face aux assauts de la mère et il tente de répondre très calmement.

Même dans son attitude corporelle, on voit bien qu'il endure... A la fin, il a presque les larmes aux yeux. Il est juste à côté du gamin, sans le regarder de front mais c'est la mère qu'il fixe intensément, tout en ayant la pudeur de ne pas lui faire remarquer tout ce que cette scène peut avoir de dégradant et de déstabilisant pour le petit. Il la laisse faire ce pourquoi elle s'est déplacée et lui sert de punching-ball sans sourciller... Alors, s'en prendre à lui, je ne vois pas trop comment c'est possible... Même ici, haut lieu du lynchage collectif organisé, personne ne s'en est pris à lui en tant que tel!

"Je pense que le réel souci, dans ce cas, c'est l'accompagnement proposé à la maman, et la manière de communiquer avec elle [...] Parce que pour qu'elle en arrive à prendre un avocat, c'est quand même qu'il y a eu quelque part un défaut de communication, non ?"

J'ai tendance à penser que le problème de fond est d'avantage les lacunes de l'accompagnement proposé aux autistes que la façon de communiquer avec la mère.

Et si cette dernière a pris un avocat, j'imagine que c'est d'avantage pour attaquer le problème dans sa globalité plutôt que de subir en se taisant et pour ouvrir un débat de fond sur le devenir de ces élèves, plus que pour simplement faire intégrer Tim dans une 4ème "lambda".

Les propos de son avocate semblent plutôt aller dans ce sens. C'est comme ça que je les comprends.

Parce que franchement, j'ai pas de gosse mais beaucoup d'entre vous sont mamans et vous pouvez décemment vous imaginer qu'une femme puisse trainer son enfant handicapé devant les grilles d'un collège (où il a visiblement l'air de vouloir se rendre), tout en sachant que cela va lui porter un coup supplémentaire car il ne sera pas admis de toute façon... Et avoir un discours aussi imperturbable, filmer, exposer son enfant, intenter une action en justice, le tout sans sourciller et en restant sur sa ligne?

Je préfère croire que son combat va plus loin et que c'est cela qui la pousse à commettre un si grand sacrifice (de son enfant et d'elle-même) et une humiliation si terrible.

Si ce n'est pas elle qui le fait, ça ne sera surement pas nous, qui ne sommes pas parents d'enfants handicapés et qui, loin d'imaginer la réalité de certaines de ces familles et le devenir de leurs enfants, avons d'autres combats personnels à livrer au quotidien.

"Bon du coup, mon avis on s'en tamponne, mais j'ai regardé le film de @pampille "elle s'appelle Sabine" et ... ouch ... c'est dur .. Moi qui suit pourtant pas du genre à m'émouvoir devant un film, celui ci m'a vraiment marqué !"

Je crois qu'il n'y a que les psychopathes qui sont à ce point dépourvus d'empathie qu'un tel documentaire ne saurait les toucher en plein cœur

J'ai relu le post et les exemples donnés par des profs de l'EN ci et là... Pour moi, il va de soi qu'on ne vous demandera jamais d'enseigner à ces enfants: Vous ne l'avez pas choisi, vous n'en avez pas les moyens, vous n'avez pas le niveau/la formation requise et en prime, autant que les autres enfants et que l'ensemble des personnes dans la société, une large part des profs ont "peur" d'eux et de leur violence...

Donc demander à des profs lambda d'enseigner leur matière à des classes de 30 élèves + des élèves souffrant de handicaps qui impactent leur comportement, il va de soi que ce n'est pas réalisable, ni souhaitable (pour l'acquisition des connaissances des uns comme des autres).

Les ULIS, comme je le disais plus haut, c'est super comme dispositif mais malheureusement, elles n?intègrent pas tous les degrés de handicaps... Quand ça devient trop lourd, les élèves dégagent sur des IME ou dans des foyers d'accueil spécialisés et c'est là que je comprends le désarroi des familles.

Par Pampille : le 30/09/14 à 15:08:17

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Pour avoir bossé, au cours d'un été, sur un séjour "orange" d'enfants atteints de troubles autistiques (j'imagine même pas ce qu'est un séjour "rouge", j'ai vu l'après pour ces enfants placés en institut, une fois dégagés du "système" et dont voici le quotidien:

Ils avaient entre 8 et 18 ans et présentaient des formes d'autisme si variées qu'une vie en collectivité de ce type est complètement ahurissante.

Les équipes d'entretien ont beau nettoyer les installations à haute pression tous les jours, du moment où tu rentres jusqu'au moment où t'en sors, le centre pue la m*rde, l'urine concentrée (merci les cachetons) et la couche souillée, au point où t'as l'impression que cette odeur nauséabonde est collée sur ta peau et qu'elle a imbibé tes sinus... Elle flotte partout: Dans ta piaule quand tu t'endors et quand tu te réveilles, au réfectoire pendant que tu manges, dans les sanitaires quand tu prends ta douche, dans les WC où t'es obligé de marcher dans des flaques de pisse...

Puis, il y a ce bruit inquiétant et permanent: Des cris, des crises, des hurlements, des pleurs et des gémissements, des fou-rire démentiels qui sont aussi la première chose qu'on entend quand on se lève et la dernière lorsqu'on se couche.

Enfin, la camisole chimique est consternante: 15 à 20 cachets matin-midi et soir (là où la posologie pour un adulte du même poids est de 4 à 5 cachets). Des enfants qui sont tellement shootés qu'on ne peut plus rien faire avec eux: Ils bavent, ils dorment debout, ils sont totalement incontinents, ils n'arrivent plus à articuler et poussent des son gutturaux à la place. Seules leurs "pulsions" subsistent.

Il y a un animateur pour 6 ou 7 gosses (ce qui est déjà plus que le nombre d'encadrants dans leurs structures d'accueil à l'année): Des élèves educ-spés, pour la plupart et qui ont une "foi" à toute épreuve. Ces derniers passent leurs journées à changer des couches pendant que les 6 autres gamins sont assis parterre et bouffent tout ce qui traine au sol, s'étranglent les uns les autres, se recouvrent le visage de m*rde, se tapent, s'en prennent à eux-mêmes, rampent sur le sol...

Parmi les enfants, il y a celui qui passe sa journée à ramasser des "ronds", qui t?attrape violemment en gémissant dés qu'il aperçoit une forme ronde hors de sa portée et qui ne se calmera que lorsque tu la lui auras remise. Puis, dés qu'il l'a, il repart à l'affût, en mission, comme si sa vie en dépendait. Il y a celui qui crache sur tout le monde, c'est la seule façon qu'il lui reste pour communiquer. Ensuite, il y a la petite dont le corps est rendu complètement inerte par la pathologie que le traitement n'aide pas: Elle git parterre en permanence et ses yeux te suivent dés que tu passes à son abord, sans qu'elle prononce jamais un mot. Puis, il y a le "gentil", celui qui va toujours vers les autres avec plein d'entrain pour interagir et qui se fait tabasser, étrangler, cracher dessus mais qui revient toujours, inlassablement. Il y a aussi celui qui fait peur à tout le monde: Il est violent et passe ses journées à s'astiquer le manche devant les autres puis, il commence à reluquer les filles et c'est la plus grande crainte du directeur... Car il y a la pré-adolescente rendue obèse par son traitement, qui a bien remarqué le manège de l'autre. Et si elle passe son temps à essayer d'étouffer les autres filles, elle est attirée par celui qui traumatise tous les autres et exhibe son corps en se tenant prés de lui, offerte. Entre autres, il y a la petite qui parle parfaitement bien mais qui est toute chétive et qui tremble d'incompréhension quand on manifeste des expressions corporelles. Elle s'accroche aux seuls mots et se cache des autres, toujours derrière un pilier afin de ne pas se faire attaquer. Et peut-être celui qui m'a fait le plus de mal: Un gosse de 13 ans autiste, trisomique léger et sourd-muet qui communique beaucoup en langage des signes et qui est toujours assis à une table, très digne et en retrait, et dont les yeux expriment toute la résignation et toute la sagesse du monde.

La puanteur, la saleté, les cris permanents, la violence et la peur, l'absence totale d'activités, la camisole chimique... Quand on a vu ça de prés et qu'on l'a vécu au quotidien, jour et nuit, on ne peut pas l'oublier. C'était y a un sacré paquet d'années mais j'ai encore l'impression que c'est frais.

Pour eux, il n'y a surement pas eu de trêve depuis cet été là et leur environnement reste inchangé.

C'est un gouffre dont j'ai entrevu le fond en me tenant sur le bord du précipice, juste le temps d'un séjour et dont je me suis promis de ne plus jamais m'approcher, si j'en ai le choix.

Mais quand on a pas le "choix"?

Mon dieu, que cela me semble normal de vouloir faire changer les choses. Et non, je n'oserai jamais être de ceux qui diront à cette mère qu'elle se trompe de combat et que le système est là pour pourvoir aux besoins de son enfant de la meilleure des manières. Je crois sincèrement que si elle s'impose tout cela, c'est dans le désespoir que Tim (et les autres) ne finissent par échouer dans des structures d'accueil comme celle que je viens de décrire (et où le personnel était impliqué et dévoué mais pas ou peu formé et en sous effectif).

L?éducation nationale est un service public qui assure une mission d'intérêt général (pas seulement l'intérêt de la majorité). Et si on ne peut pas intégrer ces enfants dans des classes "lambda", ni même en ULIS pour certains, il serait effectivement nécessaire de développer des alternatives de qualité.

L'autisme est une pathologie qui est complexe, mal connue et qui revêt différentes formes.

Pour finir sur une touche de grand optimisme, je vous conseille chaudement le livre de Donna Williams "Si on me touche, je n'existe plus" , autobiographie passionnante qui se lit d'une traite et qui en prime d'expliquer l'autisme de haut niveau, vu de l'intérieur, a le mérite de prouver qu'une enfant présentant les comportements les plus extrêmes (absence de paroles, violences physiques) peut devenir une adulte indépendante et totalement épanouie.

Par karine : le 30/09/14 à 15:15:59

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wood, que reproches tu aux Cliss? j'avoue ne pas mettre plus que ça penchée sur le sujet, mes enfants font parti d'une école avec des classes cliss et ça semble plutôt bien se passer (en tout cas il y a de réels efforts d'intégration) en tant que parents on re-explique souvent car effectivement quelques élèves ont des tendances "violentes", pas graves mais difficilement compréhensible pour les autres enfants, ou tout du moins ils ont parfois du mal à se positionner vis à vis de ses comportements qui sont "exclus" pour eux et qui semblent "acceptables" d'autre part...
Je trouvais malgré tout plutôt bien la proximité de ses classes. Classes complètement séparées pour les cours quotidien mais qui sont souvent regroupées pour des activités spéciales (en GS un des enfants est parti en classe "verte" en montagne avec la classe de cliss, avec des activités adaptées à l'ensemble du groupe (déficients visuels entre autre).

Pour le reste, c'est tellement compliqué que ça doit rester du cas par cas, je comprend la colère des parents, les difficultés des enseignants qui font souvent ce qu'ils peuvent...

Par cicitt : le 30/09/14 à 15:59:56

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Je travaille en SESSAD. Pour les parents, imaginer la CLIS ou (encore pire), l'IME, c'est très dur. Je peux l'entendre et le comprendre. D'ailleurs, tant que la famille n'est pas prête, on ne la "force" pas, mais on l'accompagne avec un travail pour faire accepter cette orientation.

Et oui, je rejoins tous ceux qui travaillent à l'EN, l'intégration à tout prix à ses limites. J'ai pour exemple un petit garçon que je suis, qui vient d'être "maintenu" en CE2 (on ne dit plus redoubler), qui devrait donc être en CM1, qui a un niveau CP en lecture, qui a des problèmes type hyperactivité. Il est donc en classe, mais ne peut rien faire comme ses camarades. J'ai rencontré l'instit la semaine dernière, elle est hyper inquiète et ne comprend pas comment il est arrivé jusque là sans orientation. Je pense que pour lui, ça doit être très dur, il n'est pas intégré du tout, il ne peut rien faire ou peu de choses comme les autres, quel est le sens de cette intégration??
Moi je l'aurais bien vu en CLIS, avec intégration importante, mais petits groupe pour la lecture notamment. Surtout que je ne le vois pas en ULIS ni en SEGPA par la suite... Quel avenir pour lui

J'ai aussi l'exemple d'une petite fille que je suis également, en GSM, elle parlait très mal, était peu autonome, se déconcentrait très vite, était trop maternée par son AVS ce qui n'aidait pas. La maman a accepté l'orientation en CLIS et... Cette petite fille s'est métamorphosée et cela continue. Cette année, on la comprend, elle parle beaucoup mieux, fait des vraies phrases structurées. Bref, le CLIS était vraiment la meilleure solution pour elle. Ceci dit, elle aurait pu passer en CP, elle n'a pas de soucis de comportement, elle n'aurait pas embêté les autres, mais quel sens pour elle, pour son épanouissement??

Par beeboylee : le 30/09/14 à 16:03:01

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Pampille.
mais tu comprends bien avec les abominations dont tu parles que des mômes comme ça ds un college lambda, c'est juste ingérable
Mais dieu, que je plains les parents qui endurent cet enfer et leurs pauvres gosses!


Message édité le 30/09/14 à 16:03

Par wood : le 30/09/14 à 17:07:49

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karine notre fils est autiste asperger(avec sans doute un retard mental en +) donc c'est un vrai cameleon le mettre avec des enfants plus atteint que lui c'etait le faire regresser

dans un milieu scolaire normal il passait quasi pour normal parcequil imitait les normaux (sauf ces notes qui etait tres mauvaises) a un tel point quon a eu des problemes avec les profs et la directrice quand on a dit quil etait handicapé pour eux c'etait faux on inventait ca pour discedité notre fils on etait des parents maltraitants !!!finalement c'est la mdph qui est venus a notre aide sinon ca aurait surement mal finis!!

mais bon c'est particulier a la pathologie de notre fils pour d'autres la cliss et l'ime sont peut etre bien adapté!!!

Par cicitt : le 30/09/14 à 17:14:46

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Pour info, CLIS ne rime pas avec déficience mentale! Il existe d'ailleurs 4 types de CLIS, le type 1 est le plus fréquemment retrouvé.

1. CLIS 1 : classes destinées aux élèves dont la situation de handicap procède de troubles des fonctions cognitives ou mentales. En font partie les troubles envahissants du développement ainsi que les troubles spécifiques du langage et de la parole.

2. CLIS 2 : classes destinées aux élèves en situation de handicap auditif avec ou sans troubles associés.

3. CLIS 3 : classes destinées aux élèves en situation de handicap visuel avec ou sans troubles associés.

4. CLIS 4 : classes destinées aux élèves en situation de handicap moteur dont font partie les troubles dyspraxiques, avec ou sans troubles associés, ainsi qu?aux situations de pluri-handicap.

Par Val Kenzack : le 30/09/14 à 22:40:56

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Ca dépend vraiment des troubles. J'ai eu deux élèves autistes, pour lesquels la scolarité a été plutôt positive, en grande partie grâce aux mômes de la classe qui, dans les deux cas, bien que n'étant pas spécialement "faciles" (un établissement à Mantes le Jolie, et un lycée pro), les protégeaient pas mal, et étaient hyper tolérants avec eux.

Je revoir mon élève de BEP me dire "mais ils sont stupides ces garçons" en parlant des gros caïds de la classe qui avaient parfaitement compris le problème et ne réagissaient pas, là où un gamin lambda se serait pris une patate.

En revanche, on a actuellement un môme qui devrait être en ITEP : institut thérapeutique, éducatif et pédagogique. Bipolaire, traitement de cheval, et tout ce qu'on ne sait pas. Dangereux en atelier (il y a des machines, des outils) donc interdit là bas, frappe les mômes (au choix) trop petits/gros/jeunes/etc. au hasard dans le lycée, passe son temps à se sauver, se cacher dans les couloirs, donc difficile de le garder à l?œil (3 surveillants pour 600 élèves).

Concrètement, on fait comment ? Sachant qu'il est agressif et frappe les autres ?

Par Perrinette : le 30/09/14 à 22:53:57

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beaucoup de témoignage émouvant. très touchant.

Actuellement il n'y a pas de solution.

C'est claire que les institutions pour handicapés ne ont pas adaptées , en règle général, aux autistes (et puis merde, quoi, se sont des gosses, ils ont le droit de voir encore leurs parents !). Mais ceci dit, des institutions adaptées réellement à la population qu'elle accueille, est ce que ça existe? (handicap, gériatrie ...

Sans avoir de témoignage comme celui de Pampille, si j'avais un enfant avec cette handicap, je ne voudrai pas le voir dans les centres spéciaux où j'ai bossé ... (mais de la même manière, je ne voudrai pas non plus voir mes parents en maison de retraite ...)

Mais ...
quand j'étais toute petite, il y avait un enfant différent dans notre classe. Je n'en garde pas un bon souvenir. comportement absolument inadapté, il me faisait peur. C'était ma première année de maternelle, ensuite, j'ai changé de ville, la seule chose dont je me souvienne de cette classe, c'est lui. alors certe, ce gosse a été accueilli, mais a quel prix pour les autres?

L'un de mes beau fils avait dans sa classe un petit garçon avec un soucis. Lequel, on ne sait pas, même la mère qui se bat dans tout les sens n'arrive pas a mettre un nom. Alors oui, il y a du personnel en plus pour lui ...
Tout les ans, on entendait toujours , comme commentaire sur la classe " classe dispersée, immature, niveau moyen"
cette année le gosse a redoublé, il n'est plus dans la classe. CM2. La classe est ... métamorphosée. "classe qui veut apprendre, sérieuse"

Notre gosse nous dit que la maitresse était souvent sur le dos du gosse, qu'il faisait souvent le clown (le pédopsy avait évalué qu'on ne pouvait pas lui demandé plus de 20 mn d'attention).

Et je dis ça alors que la mère du gosse, je l'apprécie réellement, que j'étais derrière elle lorsqu'elle s'est confronté a certains instit, personne que je connais et apprécie depuis 15 ans ... ( sachant que l'année dernière ils étaient 23 élèves, et maintenant, ils sont 28 , )


ce n'est qu'un témoignage, je n'ai aucune solution.

Par Loarghann : le 01/10/14 à 11:07:30

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@Pampille, pendant mes études, j'ai fait un stage de 4 mois dans une école primaire spécialisée type II et IV.

Population : autistes, trisomiques, enfants à troubles moteurs et mentaux "légers".

Quand j'y ai mis les pieds pour la première fois, je me suis dit que je ne tiendrai pas une heure. J'ai passé ma première journée à ramasser la merde, le vomi, la bave et la morve d'une "grande" de 12 ans en chaise roulante.

J'ai tenu les 4 mois et suis sortie de là avec un score de 100% à mon stage.

J'ai suivi cinq patients pendant la durée de mon stage. Un autiste, un trisomique, deux enfants enfermés dans leurs corps mais avec une intelligence très vive et la capacité motrice de parler avec plus ou moins de succès, un enfant trauma cérébral qui avait 12 ans mais était resté "bloqué" à 5.

Et franchement, c'était pour moi une révélation. C'est le seul endroit de stage ou l'enfant était réellement le centre des préoccupation de tous les thérapeutes.

Je n'ai JAMAIS trouvé cet état d'esprit des thérapeutes et des pédagogues dans les autres stages que j'ai fait, en milieu scolaire ou en milieu hospitalier.

Depuis ce stage je sais que je serai capable d'assumer un enfant trisomique, mais pas un enfant autiste. Un enfant autiste est un tel mur face aux émotions !

Juste pour illustrer que moi aussi j'ai une expérience en milieu spécialisé, mais que cette expérience est bonne.

"Si on me touche, je n'existe pas" m'avait énormément touchée, lorsque je l'ai lu. J'ignorais tout de l'autisme à l'époque, je n'imaginais pas qu'un autiste puisse devenir écrivain, ou même prof, ce qu'est Donna Williams ! J'en ai d'ailleurs déjà plusieurs fois recommandé la lecture sur ce forum, tout comme le livre "l'enfant cheval" de Rupert Isaacson, qui m'avait moins bouleversée, mais qui apporte le regard des parents, et qui est très intéressant de ce point de vue là aussi...

Et je maintiens, pour moi la maman se trompe de combat. Comme toi, je comprends son désespoir, mais le fait que sa vidéo ait fait un tel buzz (elle est même sous-titrée en anglais !) et que ce buzz soit voulu par la maman puisque c'est elle qui l'a organisé, ca me dérange.

Parce que la cible de la maman de Thimothée est le collège et son directeur. Et parce qu'il y a des dégats collatéraux qui sont pour moi innaceptables. Ce type a recu et recoit sans doute encore des coups de fil de menace et des lettres et des mails...

Je comprend bien qu'elle parte en guerre, et je suis vraiment d'accord avec les raisons pour lesquelles elle le fait.
Mais jusque là, le scud qu'elle a envoyé ne fait pas du tout de dégats sur la bonne cible, mais en fait beaucoup trop sur des personnes qui en fait au départ sont de son coté.

Le désespoir n'excuse pas tout.

Ca, je ne cautionne pas du tout.

Voilà le contenu de mon message.

Coralie

Par faust : le 01/10/14 à 13:14:10

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Je ne peux que totalement d'accord avec toi Coralie !

Par Navis : le 01/10/14 à 23:41:10

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Le problème c'est que ce sont des enfants balancés à droite à gauche au détriment de la volontés de leurs parents.
Ce sont déjà des situations difficiles à gérer pour eux' je peux entendre et tolérer que ce rejet constant soit imbuvable.

Quand je lis que l'éducation nationale n'est pas là pour récupérer les pots cassés, j'ai envie de dire , et bien nous non plus.

Sous pretexte que l'on travaille au service de la personne on devrait tout accepter.
Avant de critiquer les conditions de vie des enfants dans les IME il faudrait revoir le fonctionnement de ces derniers et le travail de la Mdph.
Loin de moi l'idée de dire que tout les professionnels sont parfaits, oula bien au contraire.
J'en vois beaucoup qui ont du rentrer par là parce qu'il y avait de la lumière et que ça sentait bon le gâteau.
C'est dommage mais bon cest partout pareil.

Sauf qu'à force de nous faire entrer dix autistes par an, nous aussi on sature.
Un enfant autiste cest du 1 pour 1.
Je travaille pour huit enfants.
C'est invivable .
Je pense pas que Quelqu'un soit capable de se rendre compte de la difficulté du travail des éducateurs .

Alors s'il n´y a pas de place ni en IME ni en inclusion en ecole ordinaire ce n'est ni la faute de l'éducation nationale ni la faute des Ime.
C'est àla Mdph qui refuse de diagnostiquer les enfants autistes comme tels, et leur colle l'étiquette "trouble du comportements à tendance autistique"
Et hop bingo un nouvel autiste lundi matin.
Il existe des établissements specialises pour, pas assez certes mais là encore c'est le gouvernement qui merde.

Et franchement le milieu du social cest le milieu le plus pourri que je n'ai jamais connu (hey pire que celui du cheval !)
On ne nous donne pas les moyens de travailler dans de bonnes conditions, on parle de rendement au lieu de parler d'enfants. Et quand il y a de la maltraitance d'enfants il y a de la maltraitance instructionel.

Ce sont les institutions qui ne répondent pas aux besoins de ces enfants car la Mdph decide de les mettre là où il y a de la place, et nous derrière on se débrouille comme on peut.

Je comprend la colère de cette maman, je comprends également que les professeurs ne soient pas d'accord avec elle, et je me comprends moi aussi quand je dis que j'en peux plus d'avoir huit gamins complètement exploses et dangereux huit heures par jour non stop.

il serait peut être bon de revoir le système social avant que les éduc ne se réveillent et décident de faire enfin une grève.
Parce que niveau considération ...


Bref la faute dans cette histoire, c'est celle de notre pays cest tout. Ni en Espagne ni en Finlande ni en Allemagne ca ne se passe comme ça .

Par loulye : le 02/10/14 à 04:13:27

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Alors moi je suis instit en IME et j'enseigne aux 6-14 ans...

je suis sciée de voir de tels points de vue sur les CLIS et les IME...

bien sûr il y a de bonnes et de moins bonnes structures, de bons et de moins bons enseignants MAIS ces structures sont faites pour les enfants qui en ont besoin et je peux vous dire que souvent l'état de certains enfants que je récupère est vraiment triste parce que la famille par exemple s'est acharnée et que les gamins ont une souffrance et une estime d'eux-mêmes qui est sous le zéro à cause des difficultés et échecs vécus !

dans l'IME où je travaille, il y a tout le personnel complet, investi et sur place tout le temps où les enfants sont dans l'IME, les jeunes ont tous un vrai projet personnalisé, la structure est belle, gaie, il ya de vraies activités (même une école de cirque, un mur d'escalade, l'apprentissage de la mobilité pour les grands avec scooters et voiturette...)

pour le scolaire, les éducs et les psy sont à côté de ma classe et peuvent intervenir en cas de crise ou de difficultés...

nous avons reçu suite à un diagnostique discutable un jeune autiste sévère, un cas très difficile et nous sommes tous progressivement formés spécialement pour lui... et comme le dit Navis plus haut, c'est du 1 pour 1, donc c'est très lourd à porter car bien sûr ce n'est pas le seul cas difficile, loin de là, et les moyens financiers baissent chaque année...

et c'est sûr qu'il n'y a pas assez de places dans les IME et les listes d'attente s'allongent... ce n'est pas normal, ça c'est sûr et c'est au gouvernement de se bouger pour cette population...


mais bref, tous les IME ne sont pas des structures-mouroirs qd mm, si vous avez l'occasion, visitez les portes ouvertes, allez voir les spectacles qui peuvent être de qualité malgré ce qu'on peut penser... il faut aussi casser les préjugés sur les structures, même si je sais bien qu'elles ne sont pas toutes bien !

pour avoir vécu (encore) des discriminations cette semaine lors d'une sortie scolaire (avec d'autres enseignants qui ont décalé leurs élèves parce qu'on arrivait... la grande "classe" ), il faut vraiment rencontrer ces jeunes qui ne demandent généralement qu'à être reconnus et qu'on leur fasse simplement un gentil sourire au lieu de les dévisager fixement ou méchamment...

Par ninidogskin : le 02/10/14 à 12:43:32

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Je ne veux pas trop rentrer dans le débat mais il faut rendre justice aux IME, qui ont leur necessité, et qui la prouvent.
Dans ma famille il y a une enfant sur laquelle tout le monde a fermé les yeux, depuis la naissance quasiment, puisque le "handicap" ou la "difference" a été visible très très tot.
Nombre de médecins scolaires ont essayé d'alerter les parents, dès la crèche, mais les parents ont toujours pensé qu'ils "se protégeaient" (de quoi se protege un medecin qui alerte??? )
Bref, scolarité plus que difficile, lecture et écriture sont devenus la pire des épreuves, si bien qu'a bout de redoublements elle s'est retrouvée d'abord en CLIS et cette année en IME.
Et là c'est la métamorphose pour cette enfant!Elle etait (tres ) violente avec les autres enfants , hostile aux adultes, ne leur parlant pas, communicant uniquement en pleurant voire en vomissant si son estomac etait plein ; elle est devenue SOURIANTE, dis bonjour, fais volontiers un calin, elle s'est EPANOUIE!!
Et là je regrette tellement pour elle que ses parents n'aient pas voulu faire le deuil de l'education classique plus tot! que de temps perdu sur son autonomie, sur ses capacités d'apprentissage etc
Bien sur, c'est dur pour les parents d'admettre ça, mais je me dis que l'IME leur rend aujourd'hui un VRAI service, pour le bien de cette enfant, et que rester à l'EN n'etait vraiment pas la solution!
(Merci aux educ, en un mot)

Par Navis : le 02/10/14 à 22:20:35

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Merci ça fait plaisir de lire que notre travail peut être reconnu malgré cette très mauvaise image qui nous colle à la peau, à tord ou à raison qu'importe .
Il y a de mauvais éduc, comme partout, mais il y en a qui estiment leur travail, peut être tellement d'ailleurs quon le quitte face à toutes les embûches que l'on rencontre pour travailler dans de bonnes conditions.

Par ninidogskin : le 03/10/14 à 10:30:22

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Je comprends oui, quitter son travail pour ne pas cautionner de mauvaises pratiques, ça demande du courage, et de l'éthique!

Par pascale : le 03/10/14 à 16:47:45

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La position des parents comme celle des enseignants est difficile.....
Pour rentrer ds les classes ClIS et les IME, je pense qu'il faut déjà avoir un "dossier". Le problème, c'est aussi pour les enfants qui ont des "soucis", mais qui ne sont pas "encore" identifiés.

Diane est en école Montessori depuis 4 ans. Et on en a vu des gosses arriver, virer d'autres écoles, on ne savait pas trop pourquoi. Balancer par leurs parents ds cette structures non préparées.... Et repartir aussi sec après agression ou comportement dangereux, ou juste après la pression des autres parents... Mais que deviennent-ils? Ont-ils tous la chance d'intégrer ensuite les classes dont vous parlez?

La grande majorité de ces enfants a été inscrite par les parents alors qu'ils ont cachés le réél problème de leur enfant... Manque qd même une sacrée dose de maturité et de réalisme à ce niveau!

Par Loarghann : le 06/10/14 à 11:52:14

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ben non, pascale, il suffit d'avoir la juste dose de désespoir...

De toute manière, nous percevons tous tout ca a travers notre propre vécu. J'ai de la chance finalement d'avoir vécu ce stage...

Wood, ton fils, il est suivi comment au final ?

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