Un peu d'évasion ?
Sujet commencé par : loups56 2 - Il y a 1615 réponses à ce sujet, dernière réponse par loups56 26 personnes suivent ce sujet.
Par loups56 2 : le 19/02/14 à 17:44:52
Dire merci4 | Pour des raisons pratiques, j'ai demandé à éditer le début du post (ne paniquez pas, hein). En résumé, pour les nouveaux lecteurs, ce post me permet de vous faire partager des nouvelles que j'écris. Je poste en gros un ou deux épisodes par soir. Actuellement la première nouvelle "La cage" est terminée. Elle s'étend de la page 1 à la page 5. La suivante est en cours de vote (à partir de la page 6). Bonne lecture et amusez-vous bien ! Edit à le demande de l'auteur Ce message a été modifié par un modérateur. |
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Par vecchio : le 24/01/14 à 11:00:46
Dire merci | Haute Savoie, c'est mon cadeau de Noël de mon chéri vu que Poney a eu la grande idée de se blesser 3 jours après la réservation du chalet Avant noël, je me suis fait péter ma portière aussi... Du coup, je pouvais pas payer ma part (1000€ frais véto) alors il m'a dit "cadeau de Noël"!!! Chuis trop contente, on devrait skier 1 journée et le reste, ce sera de la rando à pieds mais on y va avec les beaux parents, la belle-soeur, son mari et leur bb. Comme on s'entend bien, ça devrait être cool! |
Par Cliona : le 24/01/14 à 11:18:48
Dire merci | ayé chuis jalouse Bonnes vacances et bonne lecture au retour ! |
Par vecchio : le 24/01/14 à 11:25:13
Dire merci | Ben moi je m'en remets pas ^^ Mais bon, on part hors vacances scolaires et on loue un gros véhicule pour bouger tous ensemble donc on a vachement réduit les coûts. J'ai troooop hâte! |
Par loups56 2 : le 24/01/14 à 16:32:44
Dire merci | C'est l'heure du quart d'heure américain ! Demain, on commence les choses... sérieuses... Aline acquiesça. Elle se sentait profondément stupide. - C’est ridicule, murmura t-elle. Sylvie lui sourit affectueusement. - Peut-être que tu as besoin d’un peu de vacances, dit-elle simplement. Aline sentit à nouveau les larmes lui monter au visage. Elle marmonna un petit « oui » plaintif. - Ca fait combien de temps que tu n’as pas pris un peu de temps pour toi, je veux dire, un vrai moment sans le boulot, sans les patients ? demanda Sylvie doucement. Elle ne répondit pas. Sylvie continua. - Je vais te le dire moi, c’était avant Noël de l’année dernière. Quinze mois, Aline. Cette fois, Aline s’écroula. - C’est arrivé cette nuit… Il était… Enfin, c’était comme une évidence… Comme si je n’étais rien, rien sans … - elle désigna le cadre de la main – sans lui. C’est complètement idiot, je sais bien, dit-elle entre deux sanglots. - Tu en as parlé à Pierre ? Aline eut un air effaré. - Attends, il va me prendre pour une folle ! - Non, mais il te mettra en congé d’office. Aline, regarde-toi, tu es épuisée. - Tu … tu as peut-être raison, oui, bredouilla t-elle en se mouchant. Elle inspira profondément. Sylvie lui tendit un mouchoir. Elle s’essuya le coin des yeux. Elle se sentait mieux. Il y eu des pas dans le couloir puis quelqu’un frappa. - Aline, tu es là ? demanda une voix masculine. Sylvie eut une expression exaspérée. - Manquait plus que lui ! chuchota t-elle. Corentin poussa la porte. Il sembla un peu déçu en apercevant Sylvie. Il lui adressa un simple signe de tête puis se précipita vers Aline, un papier à la main. - Aline ! Tu es dans le journal ! Tu es une star ! s’exclama t-il. Il lui tendit la photocopie d’un article publié sur internet. - Et pas n’importe quel journal, Le Monde, quand même ! Sylvie s’approcha et attrapa d’autorité la feuille. Elle la lut attentivement. Aline se pencha pour regarder. |
Par loups56 2 : le 24/01/14 à 16:34:44
Dire merci | La suite L’article avait été publié le matin, dans la rubrique « Santé mentale » sur le site internet du Monde.fr. Une unité mère-enfant est ouverte à l’Hôpital Tenon depuis le 1er novembre 2013. Aline Cherisse, psychologue, épaule les jeunes mères en détresse. Le reportage expliquait ensuite en détail le fonctionnement de la structure mise en place par Aline. S’en suivait une courte interview dans laquelle le journaliste s’intéressait à son parcours universitaire et à ses motivations. Une petite photo d’elle accompagnait l’article. Elle y apparaissait, la mine enjouée et le teint rosé, une pile de dossier plaquée contre la poitrine. Aline eut une sensation bizarre. Un sourire crispé se dessina sur son visage. Elle avait du mal à se reconnaître. La jeune femme aux traits figés sur le papier lui semblait une intime étrangère. - Je me demandais quand ils allaient le publier, fit-elle finalement. Depuis le temps… Corentin s’approcha d’elle. Instinctivement, elle recula et se glissa entre le mur et Sylvie. - On pourrait peut-être prendre un verre pour fêter ça, dit aussitôt Corentin en dansant d’un pied sur l’autre. Aline se surprit à l’observer. Avec son regard canin et ses cheveux blonds mi-longs passés partiellement par-dessus ses oreilles, on aurait dit un cocker qui attendait qu’on lui lance une balle. Sylvie prit la parole. - Non. Aline n’a pas le temps de toute façon, elle a un rendez-vous, trancha t-elle sur un ton sans appel. Corentin la regarda d’un œil noir. - Oui… oui…, je suis en retard d’ailleurs, dit-elle un peu évasive. Elle rassembla ses affaires éparpillées sur le bureau, ramassa les feuilles tombées par terre et les rangea dans un tiroir. Corentin s’en alla sans rien dire, manifestement vexé. - Merci… chuchota Aline, je t’avoue que je ne savais pas quoi dire. - Il ne faut pas hésiter à lui rentrer dedans. Je t’ai vue l’autre jour avec lui, tu es beaucoup trop gentille… Moi, j’ai mis le holà tout de suite. Sinon, tu en as pour une heure et je ne te parle même pas des invitations. - Hum… oui… répondit-elle en souriant. Aline enfila son manteau. Il faisait encore froid dehors, malgré le printemps naissant. - Bon, je vais aller faire quelques courses avant de rentrer. Merci pour tout, Sylvie, dit-elle au moment de passer la porte. - Tu penses ! Elle se tut un instant puis elle reprit. - Aline, tu devrais vraiment réfléchir à prendre des vacances. Le pôle mère/enfant est rodé, Catherine et José pourront se partager ton planning, tu le fais bien toi, quand ils partent. Un sentiment de gêne envahi Aline. Elle se sentait ridicule d’avoir pleuré devant Sylvie pour un motif aussi futile. Son regard plongea au sol. - Je vais… je vais réfléchir. - Comme ça, tu pourrais chercher ton américain, dit-elle en lui faisant un clin d’œil. Aline eu l’impression de prendre un coup de poing dans l’estomac. Sylvie poursuivit : - Ecoute Aline, je ne sais pas ce que ça veut dire, je ne sais pas si c’est ce que tu crois. Mais tu devrais vivre un peu pour toi. C’est peut-être ça, le message ? Aline fit une petite moue en se pinçant les lèvres. - Tu as peut-être raison. |
Par loups56 2 : le 24/01/14 à 16:35:24
Dire merci | Allez, bonne lecture (et petit clin d'oeil à Aline... , la vraie) |
Par sheytana : le 24/01/14 à 16:37:17
Par loups56 2 : le 24/01/14 à 16:39:14
Dire merci | Mais Sheytana, tu lis plus vite que ton ombre dis donc ! |
Par sheytana : le 24/01/14 à 16:46:28
Dire merci | Ouais je lis assez vite, c'est pratique pour suivre le forum |
Par stephy92 : le 24/01/14 à 17:01:00
Dire merci | on devient vite accro, à ouvrir dès qu'on voit le post remonter |
Par Cliona : le 24/01/14 à 18:20:01
Dire merci | J'adore ! |
Par syrius : le 24/01/14 à 18:20:54
Dire merci | allez hop, on remonte la piste de la photo ! |
Par chapaval : le 24/01/14 à 20:05:26
Par toto00789 : le 24/01/14 à 21:45:30
Dire merci | Eeeexellent !!! hâte de voir ou tout ça va la mener .. Et je suis contre la nouvelle censurée, ca me plairait de la lire mais j'ai juste 17 ans et pas accès au forum adulte ... donc je ne pourrai pas la lire |
Par loups56 2 : le 24/01/14 à 22:04:01
Dire merci | S'il n'y a que ça Toto, je te la fais avec les bisounours |
Par Cliona : le 24/01/14 à 23:21:48
Par celinemini : le 25/01/14 à 08:57:02
Par Oc : le 25/01/14 à 12:24:16
Dire merci | cinquante nuances ou pas la version censurée , |
Par loups56 2 : le 25/01/14 à 13:20:50
Dire merci | Cinquante nuances de Chouilla Bon, il va falloir changer de pseudo là parce que ça sonne mal |
Par toto00789 : le 25/01/14 à 13:27:06
Dire merci | Trop aimable :') |
Par loups56 2 : le 25/01/14 à 16:56:55
Dire merci | Plains toi Toto ! Allez, je vais retrouver l'américain, sinon vous allez râler que je vous fais attendre ! (et moi je connais la fin, nananère !!!) |
Par Sahel46 : le 25/01/14 à 17:12:21
Par amandine.liot : le 25/01/14 à 17:23:10
Dire merci | Merci de partager tout ça avec nous Loups |
Par loups56 2 : le 25/01/14 à 19:38:44
Dire merci | Allez, on part ? Je vous emmène aux USA ! Chapitre 4 Quand Aline franchit la porte de son appartement, elle regarda instinctivement l’heure sur la pendule de la cuisine. Elle soupira. 19 h 15. Elle aurait bien aimé appeler la galerie pour prendre des renseignements sur Alan Park, le photographe du cow-boy. L’heure tardive anéantissait tous ses espoirs pour ce soir. Elle s’efforça de se consacrer d’abord aux nécessités du quotidien : ranger ses affaires, enfiler ses chaussons et explorer le réfrigérateur à la recherche de quelque chose de comestible rapidement et si possible sans sortir la totalité des ustensiles de cuisine. Elle avisa le reste d’une boite de rillettes de thon à la tomate et la moitié d’un avocat emballé dans du papier alu. Avec un morceau de fromage et une ou deux feuilles de salade, cela ferait bien l’affaire. Elle extirpa du congélateur deux tranches de pain de campagne et les passa dans le grille-pain. Elle entendit le pas trainant de Michel au dessus d’elle et cela la fit sourire. Puis le vide s’imposa à nouveau. Glacial comme un courant d’air d’hiver. La vague était là, toute proche. Mais elle semblait attendre. Aline vit qu’elle avait à nouveau les mains qui tremblaient. Elle disposa les tartines, l'avocat, le contenu de la boite de rillettes et une petite tranche de tome de Savoie sur une assiette. La salade s’était un peu flétrie et elle l’abandonna sans regret. Elle s’installa sur le canapé et alluma la télévision sur Arte. Un documentaire se terminait. Dans un café de Brooklyn à l’ambiance intimiste, un homme d’une cinquantaine d’années racontait comment, un certain 11 septembre 2001, il se trouvait au pied des Twin towers quand le vol 11 d’American Airlines était venu se briser sur la tour nord. Il avait étalé une dizaine de clichés sur la petite table de verre, face au reporter. On y voyait le World Trade Center partiellement dévoré par la fumée et les flammes, puis l’avion d’United Airlines s’encastrer dans la tour sud dans une colonne de feu. Il avait pris un ultime cliché, au moment de l’effondrement, avant d’être lui-même avalé par la fumée grise et dense. Elle sentit son cœur chavirer brusquement. Le photographe s’appelait Alan Park. Il vivait et travaillait à New-York. Cela ne pouvait pas être un hasard. Elle avala sans réellement s’en rendre compte le contenu de son assiette. Un instant, elle se surprit à reprendre longuement son souffle. Elle se leva et déposa son assiette sur un coin de l’évier. Même la ranger directement dans le lave-vaisselle était une perte de temps inconcevable. Elle récupéra son Mac sur le bureau de sa chambre et l’alluma. Elle cliqua aussitôt sur l’icône de Safari et afficha Google. Elle entra « Alan Park » dans la fenêtre du moteur de recherche. Une page sur Wikipédia lui était consacrée. Il y avait aussi une multitude de liens sur ses expositions et activités professionnelles. Elle releva l’adresse de son atelier, dans le quartier de Bushwick, sur Cypress avenue. Message édité le 25/01/14 à 19:34 Message édité le 25/01/14 à 19:34 Message édité le 25/01/14 à 19:35 |
Par loups56 2 : le 25/01/14 à 19:37:14
Dire merci | Suite... Il lui sembla brutalement qu’elle se réappropriait une part d’elle-même. Mais le manque de l’inconnu était toujours là. Il était comme une flamme étrange, tantôt brûlante, tantôt glaciale. Elle posa l’ordinateur sur le canapé et se leva. Elle pensa à Sylvie. Un sourire se forma. Je pars. Elle ne mit pas longtemps à le retrouver. Il était simplement enterré sous une pile de papiers dans le tiroir de la commode de l’entrée. Elle exhuma son passeport biométrique. Puis elle le consulta brièvement. Il était valide jusqu’en 2018. Il ne lui avait encore jamais été utile. Pendant un temps, elle avait envisagé un voyage au Canada sans réellement en avoir la volonté. Alors il était resté là tout ce temps. Bizarre, ça, pensa t-elle, dubitative. Habituellement, lorsqu’Aline déposait un objet quelconque dans le but de le ranger, elle l’oubliait rapidement, au point de passer des heures à sa recherche, le moment venu. Mais il lui avait semblé que le souvenir de l’endroit où elle avait déposé le passeport brillait dans sa tête comme un phare lointain sur la mer. Elle le remit à sa place, au sommet de la pile cette fois. Puis elle retourna sur Internet consulter la liste des formalités à accomplir pour partir aux Etats-Unis. Elle découvrit qu’elle avait besoin d’une autorisation ESTA (pour Electronic System for Travel Autorisation). Elle cliqua immédiatement sur le lien www.esta.cbp.dhs.gov et rempli le formulaire en ligne avant de l’imprimer. D’un seul coup, elle se sentit emplie d’une joie profuse. Prise par son enthousiasme, elle chercha aussitôt un vol sur un comparateur de prix et sélectionna la compagnie Air Canada. Elle réserva un aller simple pour New-York le mercredi 26 mars à 13 h 25, départ de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. Il lui restait donc exactement quarante et une heure et vingt-cinq minutes avant son départ. Elle en frissonna d’excitation. Elle imprima sa réservation puis éteignit l’ordinateur. Brusquement, une fatigue immense la faucha. Elle bredouilla quelque chose d’inintelligible et se leva en s’étirant. Il lui fallu faire un effort considérable pour se doucher. La pluie tiède qui se répandait sur son corps nu semblait peser des tonnes. Tu as raison Sylvie, je suis épuisée, pensa t-elle en se glissant dans les draps. Ce qui lui restait de conscience tenta de la faire vaciller. Est-ce bien raisonnable ? Mais elle n’était qu’une vaguelette ridicule, qui se dispersa en milliers de petites perles d’écume, loin, très loin. Aline disparut sous la surface d’une eau paisible. Je vais te retrouver, pensa t-elle une dernière fois avec confiance. |
Par sheytana : le 25/01/14 à 19:38:49
Par loups56 2 : le 25/01/14 à 20:17:27
Dire merci | Toujours aussi rapide Sheytana !!! |
Par sheytana : le 25/01/14 à 20:18:16
Dire merci | Ben ouais mais t'as qu'à pas écrire des trucs passionnants toi aussi |
Par loups56 2 : le 25/01/14 à 20:23:57
Dire merci | Tu as vu, le grand départ approche !!! |
Par Akhal9 : le 25/01/14 à 21:04:19
Dire merci | Bientôt le grand départ ! Je n'ai pas pu m'empêcher de faire une recherche "Alan Park" sur Google |
Par loups56 2 : le 25/01/14 à 21:07:41
Dire merci | Ah non désolé, Akhal, lui je l'ai inventé .... Akhal va partir à la recherche du cow boy bientôt !!!! |
Par Akhal9 : le 25/01/14 à 21:25:35
Dire merci | un américain et en plus cow boy ça m'irait très bien... |
Par loups56 2 : le 25/01/14 à 21:27:04
Dire merci | Fait gafffe, Chouilla va rappliquer ! |
Par stephy92 : le 25/01/14 à 21:37:20
Dire merci | tjs hate de lire la suite |
Par Cliona : le 25/01/14 à 22:37:34
Dire merci | Yeaaaah je vais aller aux usaeuh, je vais aller aux usaeuh, je vais aller aux usaeuh... Hein ? Quoi ? Comment ça c'est pas moi ? génial ! De mieux en mieux écrit tu fais de gros progrès dans l'écriture et tant mieux pour nous |
Par loups56 2 : le 25/01/14 à 23:19:56
Dire merci | Merci Aline |
Par Gipsy and me : le 26/01/14 à 12:27:54
Dire merci | Let's go to USA!!!!!! |
Par toto00789 : le 26/01/14 à 16:01:44
Dire merci | Ahhhh bientôt le grand départ !!! |
Par loups56 2 : le 26/01/14 à 18:24:01
Dire merci | Allez, on prend l'avion ce soir ! Il était très exactement 12 h 01 ce mercredi 26 mars quand Aline franchit les portes automatiques du terminal 1 de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. Elle se sentait un peu fébrile et pour la dixième fois depuis qu’elle avait quitté le taxi sur le parking, elle vérifia le numéro de la porte d’embarquement. Elle sourit en constatant qu’il s’agissait toujours de la 17 mais qu’elle le découvrait comme si c’était la première fois. Les tapis roulants semblaient conduire à un autre monde, long couloir à luminosité orange presque irréelle. Elle posa sa valise à côté d’elle et se laissa emmener doucement vers sa destination. Des voix féminines aux accents cristallins déversaient au micro des flots d’information en plusieurs langues. Une odeur inconnue flottait dans l’air, déjà venue d’ailleurs. Un homme la dépassa, grognant vaguement une excuse. Elle avait envie de rire, Aline. Comme une petite fille impatiente qui va découvrir la mer pour la première fois. Elle avait déjà satisfait aux formalités d’enregistrement avant de partir, il lui restait simplement à rejoindre le comptoir d’Air Canada pour y déposer sa valise. J’y suis ! pensa t-elle avec jubilation. A leur tour, un couple chargé de bagages la dépassa. La femme portait contre son corps un jeune enfant enroulé dans une écharpe bariolée aux motifs indiens, dont elle ne vit pas le visage. - Pardon Madame, glissa la femme avec un fort accent américain en la bousculant légèrement à son passage. - Il n’y a pas de mal, murmura t-elle avec un grand sourire. Elle enregistra sa valise puis la déposa sur le tapis roulant. Une hôtesse l’invita à rejoindre la salle d’attente. La plupart des sièges étaient encore inoccupés. Elle choisit une place face aux baies vitrées. Son regard se perdit sur le tarmac, loin derrière les avions. Elle ferma les yeux. D’un seul coup, il était là. Sa peau contre la sienne. Elle sentit ses mains larges descendre le long de ses bras puis bifurquer soudainement sur sa poitrine. Chacun cherchait les lèvres de l’autre. Elle tentait de passer ses mains au-delà de ses épaules mais il était grand, beaucoup plus grand qu’elle. D’un seul coup, il lui sembla qu’il la portait. Elle ramena ses jambes autour de ses hanches et enfin, elle parvint à glisser ses doigts le long de sa nuque. Sa bouche rencontra la sienne. Elle avait chaud. Une goutte de sueur descendit le long de son échine et se perdit au creux de ses reins. Elle était submergée par quelque chose qui n’avait pas de nom, comme une odeur que l’on croit oubliée et qui subitement réapparait, intacte. Elle poussa un gémissement lascif lorsqu’elle sentit ses mains fuir vers le bas de son ventre. Brutalement, la paroi qui séparait le rêve du réel se brisa en mille morceaux. - Ca ne va pas, mademoiselle ? Demanda une voix interloquée derrière elle. |
Par loups56 2 : le 26/01/14 à 18:25:07
Dire merci | La suite Elle eut la sensation de prendre un seau d’eau glacée sur la tête. L’homme qui l’avait doublée sur le tapis roulant se tenait à côté d’elle, une main tendue vers son bras, prêt à la saisir. Le reste des passagers la regardait fixement. Elle sentit qu’elle devenait écarlate. - Euh… oui… oui… Ca va… ça va très bien… Très très bien même. Je crois… j’ai dû m’endormir… Le décalage horaire, sûrement ! Bredouilla t-elle. L’homme ouvrit de grands yeux étonnés. - Le décalage horaire ? Mais, nous ne sommes pas encore partis… Un vent de panique honteuse souffla dans les cheveux d’Aline. - Ah euh… oui… mais… pour m’habituer tout de suite… eh bien je… je … - elle fit une succession de gestes saccadés – J’ai décalé mon réveil… et puis avec la nouvelle heure, je crois que… j’ai tout confondu. Tu t’enfonces Aline, tu t’enfonces là ! Railla sa conscience moqueuse. - La nouvelle heure ? Mais c’est seulement dans trois jours, insista l’homme, visiblement inquiet. Aline sentit qu’elle commençait à rassembler ses moyens. Le type n’avait pas l’air très rapide à comprendre. Une aubaine. - Oui, justement. J’ai… j’ai tout mélangé. - Ah ! fit-il. Il allait ajouter quelque chose mais il fut brisé dans son élan lorsqu’une voix cristalline annonça l’embarquement. A l’extrémité de la salle, une hôtesse, ouvrit une porte qui débouchait sur un couloir aveugle et les invita à s’approcher. Les voyageurs défilèrent lentement à la queue leu-leu. Un jeune homme se plaça derrière elle. Au moment où elle avançait, il se pencha sur son épaule. - Pas mal la scène de l’orgasme ! Vous nous la refaites dans l’avion, hein ! susurra t-il. Aline fit mine de n’avoir rien entendu. Elle attrapa son Iphone et se plongea dans la consultation de sms imaginaires. Au moment de pénétrer dans la cabine, l’hôtesse la retint légèrement par le bras. - Madame, il faudra l’éteindre au moment du décollage, dit-elle avec un grand sourire. - Oui… je … je sais… bredouilla t-elle. Un Stewart la conduisit jusqu’à sa place, qui portait le numéro 23, côté fenêtre. Elle s’assit et se tassa le plus profondément possible dans son siège. Une femme passa à côté de sa rangée. Elle fit une petite moue amusée en la voyant. Aline reprit son téléphone. Elle ouvrit la messagerie et sélectionna Sylvie dans la liste de ses contacts. Je suis dans l’avion. Prête pour le grand départ ! Merci pour tout ! La réponse arriva moins d’une minute plus tard. Profite bien ma belle. Et ramène nous le cow-boy ! |
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