Radicalisation de la société
Sujet commencé par : Nirvelli - Il y a 224 réponses à ce sujet, dernière réponse par NirvelliPar Nirvelli : le 03/12/12 à 13:27:23
Dire merci | Bon, je sais que ce poste va partir en vrille mais il faut quand même que je me rassure... ou alors que je m'inquiète encore plus, selon les réponses que vous apporterez... Est ce que c'est moi qui suis parano ou les gens de la droite modérée se radicalisent? J'observe un peu tout cela par le bout de la lorgnette, mais ce qui me fait dire cela, c'est tout ce que je peux lire sur les différents réseaux sociaux, de la part d'amis mais surtout d'amis d'amis. Là, c'est surtout certains propos sur le projet de loi "Mariage pour tous", des gens qui étaient jusque là plutôt modérés dans leurs propos, même si je ne partageais par leurs opinions politiques, disent tout bonnement des horreurs qui font froid dans le dos. Je pense que la débâcle actuelle de l'UMP n'arrange sans doute pas les choses, mais quand même, j'ai lu des trucs qui me font vraiment peur. J'ai l'impression que les gens ont la mémoire courte ou qu'ils n'ont tout simplement jamais ouvert un bouquin d'histoire. Non non, je n'atteindrais pas le point Godwin dès mon post de départ, mais vraiment, certains dérapages me rappellent vraiment les heures très sombres de notre histoire récente. Alors, est ce que c'est moi qui débloque ou il y a une vraie radicalisation de la part de certaines personnes qui jusque là étaient libéraux, mais tout de même républicains et laïcs? |
Par Maevan : le 03/12/12 à 18:22:57
Dire merci | Les problèmes peuvent aussi arriver dans les lycées et collèges privés ! Ne serait-ce qu'à la sortie... Enfin quand j'entends mes parents parler de leur boulot (pourtant dans des établissements loin d'être défavorisés) ça fait peur. Mon père a eu il y a quelques années toute une classe qui n'a rien foutu de l'année. Qui faisait l'inertie. Et ces gamins sont tous passés en classe supérieure. Au prétexte que comme ça ils casseraient les pieds au monde que 3 ans (en espérant qu'ils aient leur bac...) |
Par CaroDadou : le 03/12/12 à 18:31:04
Dire merci | Je me souviens quand j'étais au collège, pourtant dans un coin tout à fait aisé de Paris, punaise des mecs dans ma classe victimisaient une prof d'allemand. Ils lui balançaient tout et n'importe quoi à la gueule, on était juste trois ou quatre à être choqués et quand on râlait parce qu'on trouvait qu'ils allaient trop loin on se faisait insulter et tout le bordel. Quand t'as des bonnes notes t'es un "intello", vraisemblablement qui est devenu une insulte non mais ALLO. |
Par kefiretlome : le 03/12/12 à 18:31:10
Dire merci | Y clairement un manque d'implication des pouvoirs publics dans leur ensemble (justice, école, police etc.) Comment les blamer ? Ils ne s'impliquent pas, ça râle Ils s'impliquent, les quartiers se retrouvent en feu... (je parle des flics, là) |
Par attilio : le 03/12/12 à 18:32:46
Dire merci | le raket ce n'est pas récent, il y en avait quand j'étais gosse. La question est de savoir comment cela se fait que les victimes n'aient plus confiances en les adultes pour les défendre ? Voir pourquoi acceptent-ils de subir non, ce n'est pas récent ... le mari d'une de mes collègues a voulu défendre son fils qui s'était fait voler son vélo par 2 gamins de 13 ans sous la menace d'un couteau (enfants connus de la victime puisqu'ils fréquentaient le même collège), il s'est rendu au domicile des parents, le ton est monté, il a mis son poing dans la figure du père ... à ton avis, qui a été embarqué par les flics ? 3 semains plus tard, son camion était incendié. c'était en 1998 Message édité le 03/12/12 à 18:40 |
Par ptitelouve : le 03/12/12 à 18:32:41
Déconnecté | +++ kefir |
Par CaroDadou : le 03/12/12 à 18:37:30
Dire merci | De toute façon le système pénitentiaire et judiciaire doit être revu. Après, quand les flics se font tirer dessus, mais où va-t-on... ? |
Par Pampille : le 03/12/12 à 18:51:01
Dire merci | Les flics, de nos jours, ils sont autant considérés par le système et par leurs supérieurs que les délinquants qu'ils sont sensés traquer. Il y a un film vraiment excellent sur ce thème: A.C.A.B (All Cops Are Bastards). |
Par Oc : le 03/12/12 à 19:00:51
Dire merci | faut savoir une chose, les flics ont des ordres d'en haut qui les obligent à ne pas intervenir (vu et entendu de leur bouche) "on ne va pas dans ce quartier (ici ou là) car on ne nous y autorise pas" (le commissaire ou autre, qui a des ordres du prefet qui reçoit ses ordres de.... etc ) après on s'étonne que rien n'est fait |
Par Nirvelli : le 03/12/12 à 19:18:36
Dire merci | Moi je suis ravie d'apprendre que le problème, c'est ma génération (je suis née en 73) et que ma progéniture mal élevée... déjà qu'elle est issue d'une famille monoparentale donc finira au mieux délinquante, au pire terroriste comme les enfants de familles homoparentales (cf les dires dun obscur député de l'UMP la semaine dernière) ...zyva les clichés, j'adore. Pour moi, c'est la génération des baby boomers (la tienne kefire ) qui a foutu la m..., celle qui a bousillé la planète et qui aujourd'hui détient le pouvoir... je dis ça en plaisantant biensur, parceque je trouve que dire que telle ou telle génération est plus pourrie qu'une autre, bah c'est juste ridicule. Par contre il y a en effet un fossé entre les jeunes d'aujourd'hui qui galèrent et savent qu'à la sortie de l'école, c'est pour la plupart le chômage ou les emplois précaires qui les attend là ou jusqu'au début des années 80, on trouvait du boulot à tour de bras avec ou sans diplôme. Comment comparer une génération née dans la prospérité et la croissance à une génération qui n'a connu que la crise? Vous voulez des jeunes polis et bien élevés? Donnez leur une éducation digne de ce nom et surtout de l'espoir! |
Par kefiretlome : le 03/12/12 à 19:25:12
Dire merci | Moi je suis ravie d'apprendre que le problème, c'est ma génération (je suis née en 73) et que ma progéniture mal élevée... déjà qu'elle est issue d'une famille monoparentale donc finira au mieux délinquante, au pire terroriste comme les enfants de familles homoparentales (cf les dires dun obscur député de l'UMP la semaine dernière) ...zyva les clichés, j'adore. Tu exagères. Jamais je n'ai dit que c'était une généralité. Il y a encore des parents qui tiennent la route (dont tu fais partie, je n'en doute pas ) et heureusement. Mais il faut cesser de se voiler la face. Le constat est là, les profs s'en plaignent de plus en plus, de ces enfants tyrans qui ne font que ce qu'ils veulent, et sont de plus en plus violents et agressifs. Que tu le veuilles ou non, le respect (des aînés, des profs, de l'autorité...) se perd. Vous voulez des jeunes polis et bien élevés? Donnez leur une éducation digne de ce nom et surtout de l'espoir! Mais c'est à qui, justement, de donner cette éducation ? Aux PARENTS ! Et beaucoup ne le font pas, n'étant pas respectueux eux-mêmes.... Message édité le 03/12/12 à 19:32 |
Par Nirvelli : le 03/12/12 à 19:34:47
Dire merci | Oui mais ces parents ne le font pas bien souvent parce qu'ils sont eux mêmes dans des situations qui les marginalisent et manquent eux-même de repères. Et c'est aussi se voiler la face de prétendre qu'un petit Mohammed des quartiers Nord de Marseille a aujourd'hui les mêmes chances qu'un petit Charles-Edouard du 16ème à Paris. Il y a l'éducation inculquée par les parents certes, mais la vie en société s'apprend elle à l'école... et malheureusement quand on cumule parents sans culture avec école pourrie, les chances sont amoindries. |
Par attilio : le 03/12/12 à 19:55:41
Dire merci | Comment comparer une génération née dans la prospérité et la croissance à une génération qui n'a connu que la crise? à partir de ce principe là, comment comparer nos parents qui sont nés juste avant le seconde geurre mondiale et nous qui sommes nés pendant les 30 glorieuses ? Et c'est aussi se voiler la face de prétendre qu'un petit Mohammed des quartiers Nord de Marseille a aujourd'hui les mêmes chances qu'un petit Charles-Edouard du 16ème à Paris. c'était déjà comme ça il y a 40 ans, 50 ans, 60 ans, 100 ans ... la fracture sociale existe depuis que l'Homme exploite l'Homme, mais ce n'est pas une raison pour répéter à l'infini les mêmes erreurs. |
Par Nirvelli : le 03/12/12 à 19:59:31
Dire merci | c'était déjà comme ça il y a 40 ans, 50 ans, 60 ans, 100 ans ... la fracture sociale existe depuis que l'Homme exploite l'Homme, mais ce n'est pas une raison pour répéter à l'infini les mêmes erreurs. Ok, donc on fait quoi? On stigmatise les populations qui dérangent (pauvres, immigrés, homos...) ... et ça va résoudre quoi au juste? |
Par attilio : le 03/12/12 à 20:05:00
Dire merci | qui te parle de stigmatiser les populations qui dérangent ? tu te fais les questions et les réponses ... on dit simplement qu'on ne peut pas obtenir une société vivable sans passer par la case éducation et que l'éducation, ça ne commence pas au collège, ça commence à la maison. |
Par Nirvelli : le 03/12/12 à 20:13:05
Dire merci | Oui, je suis bien d'accord et j'ai été la première à parler d'éducation pour lutter contre la délinquance... mais le sujet de départ, c'était la radicalisation de la société et la montée de l'extrême droite, qui sont 2 choses qui vont justement à l'encontre de l'éducation. |
Par attilio : le 03/12/12 à 20:21:18
Dire merci | je pense que c'est la raison pour laquelle le post a dévié sur l'éducation, ça coule tellement de source |
Par attilio : le 03/12/12 à 20:25:47
Dire merci | pour en revenir à la montée de l'extrême droite, parfois je me demande vraiment si ce n'est pas une manipulation politique. je pense qu'on est au bout d'un système, que les hommes de pouvoir ne savent pas comment sortir de cette crise mondiale en embuscade depuis déjà bien longtemps et qu'ils font tout ( c'est à dire rien) pour que la société explose ... d'ailleurs on ne devrait pas en être bien loin. |
Par Pampille : le 03/12/12 à 22:32:50
Dire merci | "Il y a l'éducation inculquée par les parents certes, mais la vie en société s'apprend elle à l'école..." Tout à fait! C'est un peu ce que j'essaie de dire depuis toute à l'heure. Selon moi, l'école doit pallier aux différences socio-culturelles des familles en permettant à chaque élève d'acquérir un niveau d'expression, de compréhension et de connaissance suffisant pour être à même de se positionner dans la vie et de faire ses proches choix, indépendamment du milieu dont il est issu. Ce sont dix années minimum, de 6 à 16 ans, pendant lesquelles on pourrait tenter d'éradiquer la peur et le communautarisme en apprenant à vivre ensembles et en partageant une culture commune et des valeurs communes. Malheureusement, pour des questions de répartition géographiques des populations (on en revient aux cités ghettos et aux quartiers "bourges" et pour des raisons de manque d'effectifs dans les métiers de l'éducation (enseignement ET encadrement), ce rêve est partiellement irréalisable. On ne peut pas blâmer les enseignants de ne pas faire leur boulot, ils font ce qu'ils peuvent mais face à des classes surchargées et sans intervenants supplémentaires (et parfois même pour des gamins reconnus handicapés), il leur est impossible de maintenir la discipline tout en dispensant un enseignement adapté à chaque élève, en fonction de ses difficultés. Or, la politique publique d'éducation de ces dernières années a plutôt eu tendance à réduire les effectifs d'enseignement et d'encadrement: 40 000 postes d'enseignants supprimés entre 2008 et 2010! Chacun y va de ses histoires d'éducation familiale pour évoquer la perte du respect de l'autre et de la déchéance de la société mais ce n'est pas le fond du problème... Si je prends l'histoire de ma grand-mère, seconde fille d'une famille nombreuse de paysans Béarnais, née à la fin des années 1900. Elle a appris à parler le Français à l'école à l'âge de 6 ans. Puis, peu de temps après la fin de la première guerre mondiale, elle a du partir travailler chez de "gros" paysans à quelques kilomètres de là, à l'âge de 12 ans. Elle adorait l'école. C'était une enfant brillante qui était passionnée de littérature, d'histoire et surtout de géographie. Le drame personnel de sa vie a été de ne jamais avoir pu passer son certificat d'études. Ce jour là, on l'avait envoyé garder des vaches... Toute sa vie, elle s'est souvenue de ça et elle évoquait souvent ce jour et les rivières de larmes qu'elle avait versé. A 16 ans, ses parents lui ont demandé de se "sacrifier" et de partir très loin pour l'époque, à 200km, à Bordeaux, pour qu'elle travaille encore afin de leur envoyer l'argent qui permettrait à ses petits frères et sœurs d'aller à l'école primaire plutôt que d'être placés dans des fermes, comme elle. L'éducation stricte, la forte imprégnation religieuse et le respect des parents ont fait qu'elle n'a pas su refuser. |
Par Pampille : le 03/12/12 à 22:33:50
Dire merci | Elle a passé 8 ans, son adolescence et toute sa jeunesse, à bosser logée nourrie (autant dire, exploitée H24) dans une asile pour les fous, réservé aux femmes. Quand elle est sortie de là, elle avait 24 ans. Elle est ensuite montée à Paris pour tenter sa chance, comme tout un chacun issu d'une famille nombreuse de paysans pauvres. Nous étions alors dans les années 30. Elle a commencé par faire des ménages puis, elle s'est faite embauchée dans une maison bourgeoise. Toujours animée par cette soif de savoir que l'école avait fait naitre chez elle, elle n'a eu de cesse de lire névrotiquement depuis son exil Bordelais. Elle avait acquis une bonne expression orale et écrite, ainsi qu'une culture générale remarquable et qui a toujours forcé mon respect, compte tenu de son existence. Pour ces raisons, sans aucun doute, la maitresse de la maison qui l'employait l'a prise en amitié et l'a soutenue et aidée, pour la première fois de sa vie, afin qu'elle puisse quitter cette place. Elle a finalement intégré un atelier de couture réputé au sein duquel elle a évolué jusqu'à pouvoir un jour, travailler à son compte. Parallèlement à ça, elle a rencontré mon grand-père, un fils de fermiers Béarnais en exil à Paris, lui aussi. Il avait le même type de parcours et un goût prononcé pour le savoir. Retiré de l'école encore plus tôt qu'elle, c'était un autodidacte. Embauché comme ouvrier dans une usine, il a gravi les échelons par sa curiosité de tout ce qui l'entourait et, de postes en postes, il a fini par mener la chaine de production sur laquelle il était entré comme garçon à tout faire, des années plus tôt. C'était un syndicaliste et un communiste farouchement anticlérical (ma grand-mère elle, était plutôt pieuse et centriste paradoxalement). Ils ont vécu correctement toute leur vie mais sans "luxe", élevant leurs 3 enfants modestement dans un petit appartement Parisien où ils parlaient Béarnais, comme certains parlent l'Arabe aujourd'hui. Leurs trois enfants, mes deux oncles et ma mère, ont relativement bien réussi dans la vie malgré leurs origines plus que modestes: Deux d'entre eux ont monté leur propre affaire et le troisième a fini sa carrière à la tête de plusieurs régions d'un grand établissement public Français... Qui l'eut cru? Sûrement pas la petite Françoise qui pleurait à chaudes larmes au milieu de ses vaches, le jour du certificat d'études. Qui l'a permis? L'école, incontestablement, qui a furtivement donné aux premiers le goût du savoir et un esprit d'indépendance... Et aux seconds, la possibilité de poursuivre gratuitement un enseignement de qualité poussé, malgré leurs origines sociales. Ce n'est surement pas l'éducation reçue par les parents, compte tenu du peu de temps qu'elle a duré et du fait que cette dernière les poussait plus à l'asservissement et à la soumission qu'à autre chose (même si les parents étaient eux-mêmes des victimes et des bourreaux bien malgré eux). La morale de l'histoire? L'école a été un formidable outil de promotion sociale en France dans les milieux les plus modestes. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Selon moi, la situation dans laquelle nous nous trouvons avec cette montée des extrêmes provient essentiellement de quatre choses: - La crise économique mondiale avec son taux de chômage record qui pousse les gens à supporter des situations professionnelles de plus en plus indécentes. - Le déplacement massif des populations lié à la crise économique mondiale et à la liberté de circulation en Europe, qui exacerbe la phobie de l'autre. - Le manque de moyens donnés à l'école publique qui renforce l'exclusion sociale et le communautarisme. - La large diffusion de la culture du vide et de la peur via la télévision. Comme ça a été dit, le respect et l'éducation donnée par les parents ne sont pas la cause du problème. Ce n'est qu'une conséquence. |
Par Maevan : le 03/12/12 à 22:37:21
Dire merci | Les gamins tyrans ne sont pas tous le fruit de "cités", c'est trop facile. Les deux établissements de mes parent sont dans des zones loin d'être défavorisées, et des gamins tyrans ils en trouvent plein aussi et de plus en plus. |
Par Nirvelli : le 03/12/12 à 23:00:42
Dire merci | C'est quoi que vous appelez des gamins tyrans exactement? J'aime bien l'histoire de tes grands-parents Pampille, c'est l'histoire de beaucoup de nos grands-parents, à qui l'école a rendu possible d'évoluer socialement et de vivre correctement. Je suis 1000% d'accord avec tout ce que tu dis, l'ascenseur social est en panne, et c'est en grande partie lié à la dégradation de notre système éducatif. |
Par dejavu : le 03/12/12 à 23:28:09
Déconnecté Dire merci | " - La crise économique mondiale avec son taux de chômage record qui pousse les gens à supporter des situations professionnelles de plus en plus indécentes. - Le déplacement massif des populations lié à la crise économique mondiale et à la liberté de circulation en Europe, qui exacerbe la phobie de l'autre. - Le manque de moyens donnés à l'école publique qui renforce l'exclusion sociale et le communautarisme. - La large diffusion de la culture du vide et de la peur via la télévision. Comme ça a été dit, le respect et l'éducation donnée par les parents ne sont pas la cause du problème. Ce n'est qu'une conséquence." Très bonne analyse!! J'ajouterais qu'avec les médias/transports etc, le monde est devenu à la fois plus petit/proche -car on le parcourt et on y communique à grande vitesse- et beaucoup trop grand/impersonnel car toutes ces frontières physiques imposées ayant disparu on n'appartient plus à rien, ni à personne, on se retrouve donc complètement perdu, en perpétuel sentiment d'insécurité, à la recherche de son identité et de ses limites. |
Par attilio : le 04/12/12 à 09:34:48
Dire merci | Ce que tu dis est vrai Pampille ... ma famille a connu un parcours similaire : grand-père maternel étranger, arrivé en France à pieds en 1929 sans un sou, en pleine crise et sans parler la langue parce qu'il fallait nourrir ses 6 frères et soeurs ... son logement ? un pont de chemin de fer de banlieue parisienne. grand-mère maternelle, aînée de 13 gamins, mariée par procuration à mon grand-père pour échapper au sort de sa soeur envoyée faire la boniche en Argentine. grand-père paternel émigré en Amérique du sud pour nourrir ses 8 cadets, revenu au bercail pour se marier par nécessité à ma grand-mère illétrée ... il fallait s'occuper des anciens trop vieux pour se débrouiller seuls. père émigré à 16 ans parce qu'il fallait aider les parents à ne pas crever de faim ... lui non plus ne parlait pas la langue et couchait dans un poulailler parce qu'il n'avait pas les moyens de se loger, ni de manger à sa faim, encore moins de se soigner lorsqu'il était malade. Je n'ai pas oublié de quel milieu je suis issue, je respecte infiniment le sacrifice de mes grands-parents et parents qui se sont élevés seuls, qui ont trimé comme des esclaves dans des boulots que les français ne voulaient pas faire, qui étaient rejetés et molestés ... mais qui m'ont élevée dans le respect, celui-là même qui leur a permis d'exister. C'est facile de tout mettre sur le dos de la crise mondiale, des situations professionnelles indécentes ou du manque de moyens de l'école publique. Et avant, c'était comment ? crise de 1929, guerre mondiale, pas d'accès aux soins, aide sociale zéro, scolarisation aléatoire ... c'était mieux ? |
Par Uriette : le 04/12/12 à 15:42:10
Déconnecté Dire merci | le mari d'une de mes collègues a voulu défendre son fils qui s'était fait voler son vélo par 2 gamins de 13 ans sous la menace d'un couteau (enfants connus de la victime puisqu'ils fréquentaient le même collège), il s'est rendu au domicile des parents, le ton est monté, il a mis son poing dans la figure du père ... à ton avis, qui a été embarqué par les flics ? Mais on ne fait pas justice soi-même, c'est un principe fondamental pour préserver l'ordre public ! Pourquoi ne pas faire confiance à la police et à la justice pour faire appliquer les lois ? Nirvelli, c'est aussi une réponse à la question posée : les gens quelqu'ils sont ne font plus confiance aux institutions. |
Par stephy92 : le 04/12/12 à 16:40:05
Dire merci | Pourquoi ne pas faire confiance à la police et à la justice pour faire appliquer les lois ? Quand tu en vois certains qui semblent avoir toute impunité pour dealer, raquetter, agresser... S'ils se font arrêter, le lendemain ils sont dehors, ce sont les "bien connus des services de la police". Donc non seulement rien est fait (j'ai pas dit que c'est la faute des flics, eux ils viennent se faire caillasser pour arrêter le délinquant et il est relaché le lendemain), mais en plus si il sait que c'est toi qui est allé porter plainte tu te fais décalquer la tronche. Donc même si je n'approuve pas je comprends que certains en viennent à se faire justice eux-mêmes. |
Par nath34 : le 04/12/12 à 17:00:08
Dire merci | on ne peut pas obtenir une société vivable sans passer par la case éducation et que l'éducation, ça ne commence pas au collège, ça commence à la maison. : voilà ! Je ne ferai pas de longs discours, ça ne sert plus à rien (déperdition cause pavé...), et je dirai : l'EDUCATION IS THE KEY !!!! prends un beur et mets le dans une famille occidentalisée responsable et tu auras : un occidentalisé assez responsable (y'a une déperdition inetr générationnelle... ). prends un bébé de couronne anglaise et mets le dans un camp de roms et tu auras...pas un lord anglais c'est sûr ! On est dans nos rapports avec les autres comme on a été élevé pour une grosse part et c'est aussi simple que cela (j'ai expérimenté et j'ai une méga expérience là dessus... , donc pas la peine de vouloir me remettre en cause et puis même, vous ne pourrez pas, c'est trop tard... ). A moins de vouloir me démontrer par l'exception qui confirme la règle... mais même là, j'ai parfois douté heureusement mais en fait la réalité m'a toujours rattrapée malheureusement. Message édité le 04/12/12 à 17:07 |
Par nath34 : le 04/12/12 à 17:02:17
Dire merci | de plus, j'en veux beaucoup à l'école publique d'aujourd'hui et aux hommes publiques de n'avoir point su faire respecter à l'école les valeurs de la république, le goût de l'effort etc, etc... J'ai été à l'école publique, le meilleur collège du 93 (9 . 3 . vous voyez de quoi je cause), à l'époque ! aujourd'hui mes deux dernières sont en école privée P R I V E E !!! Pourquoi ? pourquoi ? |
Par Uriette : le 04/12/12 à 17:25:58
Déconnecté Dire merci | Steph92, je ne suis pas loin de penser la même choses des "honnêtes gens" qui ne respectent pas d'avantage la loi même si ce sont à d'autres lois qu'ils contreviennent, ils mettent aussi la société en péril. La tentation de faire justice soi-même n'est jamais loin (en ce qui me concerne) je l'ai déjà fait. mais c'est très dangeureux, ça met en péril l'équilibre de la société et quand on en arrive à ces extrémités il faut faire un constat d'échec. C'est tout sans juger du bien fondé de l'action. Et malheureusement du coup tout le monde perd toute crédibilité, je pense que la société en arrive à ce point. Mais je connais aussi des victimes qui ont porté plainte, et la justice a condamné les délinquants, même mineurs. Il est cependant rare que les médias en parle. Quand je dis que les pouvoirs publics ont failli à leur mission, c'est sans aucun reproche aux fonctionnaires qui essaient le plus souvent de faire au mieux et à parer au plus presser. Message édité le 04/12/12 à 17:33 |
Par Uriette : le 04/12/12 à 17:24:34
Déconnecté Dire merci | nath34 : je pense qu'on a une grande désillusion par rapport à l'école surtout parce qu'on nous promettait la réussite professionnelle par la réussite scolaire. Or ça ne marche plus ainsi, du coup les gens pensent qu'ils n'ont rien à attendre de l'école, d'ailleurs l'école n'a pas grand chose à donner. |
Par nath34 : le 04/12/12 à 17:28:21
Dire merci | les honnêtes gens deviennent malhonnêtes à leur tour, pourquoi ? parce qu'à force de voir que ceux qui font mal s'en sortent mieux qu'eux qui respectent les règles et qu'il n'y a pas ou plus de sanction alors tout le monde veut sa part du butin... Hier soir ma fille n°2 m'a dit : "Ca sert à rien, j'aurai toujours des mauvaises notes"... sous entendu : inutile de faire des efforts... cela m'a beaucoup contrariée... Les choses obtenues sans efforts ou avec l'argent facile n'ont pas d'existence. Le bonheur n'est pas se la couler douce et attendre après la collectivité... la collectivité c'est nous. Nous avons tous un devoir envers les autres et envers nous mêmes. Si nous ne savons pas nous protéger et protéger notre société, notre éducation...tout ira à volo. C'est ce qui est en train de se produire. Moi j'essaie de protéger ma vie, mes gosses, leur avenir... mais si je n'y arrive pas et que la société ne m'y aide pas alors j'irai voir ailleurs. En France on manque de gens forts, de gens vrais, de gens courageux. C'est pour cela que tout va mal, il n'y a plus aucun repère ni pour nous ni pour nos jeunes. |
Par OMBRE : le 04/12/12 à 17:58:21
Bon, moi, je suis ++++++ avec Attilio et Nath même si d'autres parlent vrai aussi Par contre, je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça : les honnêtes gens deviennent malhonnêtes à leur tour, pourquoi ? Parce qu'à force de voir que ceux qui font mal s'en sortent mieux qu'eux qui respectent les règles Est ce que ce ne serait pas le contraire ? Est ce que la classe "pauvre" qui se battait pour élever ses enfants dans l'honneteté, le respect de l'autre, le travail, n'en a pas eu marre aussi un jour de voir que tous ceux qui prônaient ces belles valeurs ne les appliquaient pas, comme une bonne partie de nos politiques, des gens des classes hautement supérieures ????? |
Par Uriette : le 04/12/12 à 18:00:41
Déconnecté Dire merci | Le bonheur n'est pas se la couler douce et attendre après la collectivité... Encore une stigmatisation de plus ! Est-ce que tu crois vraiment qu'on peut vivre décemment des aides de la collectivité ? Je suis chomeuse et cette remarque je la prends à mon compte. Elle me met assez en rogne, comme si c'était trop facile de trouver du travail, qu'est-ce que tu en sais que les gens croient que c'est le bonheur, tu en as discuté avec eux, tu as mené des statistiques fiables ? Tu crois qu'on n'a pas sa fierté et sa dignité parce qu'on n'a pas de travail ? Respecte-la, parce que c'est tout ce qui reste ! Pour ce qui est des gens honnêtes qui deviennent malhonnêtes, je crois juste que ce sont des délinquants qui s'ignorent qui préfèrent l'anarchie dont ils deviennent la victime. Pour ce qui est de personnes courageuses, je pense que cela ne sert à rien si elles sont environnées par des lâches. |
Par Uriette : le 04/12/12 à 18:03:08
Déconnecté Dire merci | Est ce que la classe "pauvre" qui se battait pour élever ses enfants dans l'honneteté, le respect de l'autre, le travail, n'en a pas eu marre aussi un jour de voir que tous ceux qui prônaient ces belles valeurs ne les appliquaient pas, comme une bonne partie de nos politiques, des gens des classes hautement supérieures ????? c'est clair quand tu vois le nombre de "bien connus des services de polices" sur les rangs de l'assemblée, on se pose la question... |
Par Nirvelli : le 04/12/12 à 18:38:23
Dire merci | Et oui Uriette, la légende comme quoi grâce aux aides sociales on a la belle vie est bien ancrée chez certains. Je pense que quand on n'a pas connu la galère, on se contente de croire ce qui se dit au journal de TF1, les assistés, les faignants, les dealers ... etc. Pourtant, l'immense majorité de ceux qui vivent des aides sociales en tout genre préfèrerait 1000 fois s'en sortir par elle-même, mais faire croire que les gens se complaisent dans l'assistanat permet à certains politiques d'ériger ces gens en boucs émissaires des maux de la société, et ainsi de se dédouaner de leurs propres responsabilités. |
Par keystar : le 04/12/12 à 18:55:54
Déconnecté Dire merci | Ben, j'ai zappé plein de truc, désolé: education: j je ne suis pas loin de l'avis d'Attilio; Notre système a beaucoup changé et a été influencé par une idéologie post soixantuihardes, concernant l'education, la famille. y'a eu de bonnes et de mauvaises conséquences. Les années 70 ont boulversé la première cellule sociale de notre société: la famille. ont a pas réussi à faire de sorte que l'école reprenne ce role, notamment parcequ'on avait pas évalué les conséquences. on essai depuis de mettre des pancements sur des jambes de bois. La religion: bouleversement la aussi: on a créé une societe dans laquelle le bonheur se jauge par la consommation. on est pas heureux si on a pas le dernier objet à la mode. Ce système a dans un premier temps permis aux politiques d'asurer un pouvoir au détriment de toute spiritualité ( laique ou religieuse). Les princes de la république ont bien tentés d'intervenir dans ce domaine avec une réussite faible. Liberté égalité fraternité, ces 3 utopies ont trouvé moultes déclinaisons sous forme de lois. Il ont réussi à creer des dogmes qui fonctionnent comme les doctrines religieuses d'antan sur une notion qui a toujours des adeptes parmi les croyants: le bien, le mal Ils ont perdu la main. En s'engageant dans "le bonheur consummériste" ils se sont fait piquer le pouvoir par le monde économique et ils ont pauperisé les distributeur de spiritualité! La religion catholique sitée n'a jamais été aussi faible dans notre pays. Elle tente des rebonds sur des sujets d'actualité. Message édité le 04/12/12 à 19:03 |
Par keystar : le 04/12/12 à 18:53:51
Déconnecté Dire merci | suite: les bien-pensants sont nombreux. Eux savent ce qui est bien et mal pour les autres, mais ils ne savent pas pourquoi c'est bien ou mal! Comment prêcher la tolérance par le refus de l'expression d'idées différentes? |
Par Nirvelli : le 04/12/12 à 18:58:53
Dire merci | Bah c'est bien que la religion catho soit faible (ils ont soumis l'humanité pendant presque 2000 ans quand même), faudrait juste que les autres faiblissent aussi. Sans religion (y comprit la religion consumériste) ni dogmes, le monde serait tellement beau... Imagine there's no heaven, It's easy if you try, No hell below us, Above us only sky, Imagine all the people living for today... Imagine there's no countries, It isnt hard to do, Nothing to kill or die for, No religion too, Imagine all the people living life in peace... Imagine no possesions, I wonder if you can, No need for greed or hunger, A brotherhood of man, Imagine all the people Sharing all the world... You may say Im a dreamer, but Im not the only one, I hope some day you'll join us, And the world will live as one. Plus de doute, je suis vraiment la génération post 68'tarde, celle qui a tout foutu en l'air ... cela dit, j'étais plutôt "no future" dans ma jeunesse Message édité le 04/12/12 à 19:06 |
Par keystar : le 04/12/12 à 19:04:48
Déconnecté Dire merci | Ben, je constate comme certains une forme de radicalisation et pas que politique. A mon avis il y a pusieurs facteurs: - la peur, peur du changement, de perte de confort, de bien-être matériel - la société de consommation a développé l'individualisme et le paraitre. - les changements se font de plus en plus vite - l'impression de ne plus avoir de capitaine à bord: donc pas de direction et d'avenir. - l'effacement de l'autorité devant les problèmes de société. A bien y regarder, s'il fallait comparer cette époque à une autre, je e dirai qu'on a le syndrome de la chutte de l'empire romain. |
Par keystar : le 04/12/12 à 19:11:52
Déconnecté Dire merci | Ben, Nivelli, c'est une belle chanson. Sur Xfactor australia, elle a un interprete émouvant qui lui donne une autre dimension. Maintenant, c'est beau, c'est grand, mais c'est inopérationnel. Le coté "baby y love you sur la plage à mourrir dans le sable quand il fait chaud" c'est bien pour les ado ou les vacances. Ce type de rêve est pour moi une des causes de notre situation actuelle. L'epoque demande plutot du réalisme, le bon sens, l'efficacité, de l'equité. |
Par Nirvelli : le 04/12/12 à 19:16:14
Dire merci | Je nous vois plus dans une forme nouvelle de révolution, qu'on pourrait nommer révolution numérique (mais pas que) qui abolit les frontières et accélère les évolutions à une vitesse telle que beaucoup se sentent dépassés et ont d'instinct tendance à freiner des 4 fers. Les plus radicaux sont ceux qui ont à perdre en confort de voir la société actuelle partir vers autre chose que les dogmes religieux et le consumérisme dans lesquels certains sont maintenus depuis toujours. La société de consommation est certes encore puissante pour quelques années, mais les mentalités évoluent et nos enfants (les fameux mal élevés tyranniques) ont déjà pour beaucoup une forme de conscience nouvelle (écologie, dev durable, commerce équitable, manger bien et sain) qui débouchera sur une société nouvelle. |
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