Prostitution, entre liberté et moralité
Sujet commencé par : CaroDadou - Il y a 267 réponses à ce sujet, dernière réponse par UriettePar CaroDadou : le 29/11/13 à 11:22:00
Dire merci | "Prostitution, entre liberté et moralité. Depuis quelques jours, les journalistes s'affolent. En effet, le projet de loi concernant la pénalisation des clients de prostituées est en pleine lecture à l'Assemblée. Cela crée bien des émules, de tout bord et de tout poil. Pourquoi tant de questionnements houleux à ce sujet ? Le but ici n'est pas de prendre part, d'être pour ou contre ce texte de loi, mais plutôt d'analyser la situation présente, passée et future à ce sujet. La prostitution n'est pas un problème en soi. Libre est celle (ou celui) de vendre son corps en contrepartie d'une rémunération. Libre est celui (ou celle) de rechercher du plaisir charnel tout en payant. La question n'est pas là. Le problème soulevé ici est plutôt ce qu'il y a derrière la prostitution. Désillusion, contrainte et faute de mieux. Alors oui, certaines exercent cette profession de leur plein gré (on peut néanmoins se demander si elles avaient d'autres perspectives de carrière elles n'auraient pas fait autre chose, mais soit). Dans celles qui exercent de leur plein gré, il faut éloigner l'image de la magnifique escort girl à 500 euros ou plus si affinités la nuit, elles ne sont pas la majorité, le bois de Boulogne et ses arbres centenaires en sont témoins, prix d'appel d'une passe : 10 euros. On est loin des sommes mirobolantes qui pourraient en tenter certaines de vendre leurs charmes. *suite* |
Par sheytana : le 03/12/13 à 22:02:20
Dire merci | Que tu écrives comme tu parles, tant mieux, de toutes façons, on voit bien dans tes paroles/écrits que tu as du mépris et que tu juges... Et ce, quelque soit le vocabulaire employé... On est quand même plusieurs à le ressentir, et je pense que c'est clairement la vérité, donc assume le tout simplement... Ou alors si c'est pas vraiment le fond de ta pensée, tu devrais clairement revoir ta façon de t'exprimer, et c'est pas juste une question de vocabulaire... |
Par Nirvelli : le 03/12/13 à 22:14:49
Dire merci | Bah quand je vois que vous êtes choquées par ma façon de parler mais pas à l'idée de voir vos enfants se prostituer un jour, je pense surtout que l'on ne vit pas sur la même planète. Alors, je suis une vieille peau méprisante si c'est ce que vous voulez croire, moi je trouve juste hallucinant de voir la prostitution pour un job comme un autre. Sur ce, je vous laisse à votre incommensurable largesse d'esprit, et je vais rester dans mon coin à mépriser et juger tout le monde. Message édité le 03/12/13 à 22:18 |
Par Uriette : le 03/12/13 à 22:14:11
Déconnecté Dire merci | Si j'ai employé des termes crus, ils sont juste à l'image de ce qu'est le monde de la prostitution. Parce que tu as besoin de t'abaisser au niveau des proxo et des clients des putes pour exprimer une réalité. Vous vous cachez derrière des mots plus doux, mais vous croyez quoi? Mais où t'as vu qu'on utilisait des mots doux ? Tu crois que la réalité est moins vraie quand on reste polie ? J'en sais rien, fais un effort aussi pour comprendre les points de vue des autres. Je n'ai pas une grande complaisance à l'égard des clients des prostitués, pour autant je trouve tes propos limites. |
Par sheytana : le 03/12/13 à 22:14:27
Dire merci | J'ai pas d'enfants donc ça règle le pb |
Par Nirvelli : le 03/12/13 à 22:20:16
Dire merci | J'en sais rien, fais un effort aussi pour comprendre les points de vue des autres. Bah j'peux pas, j'ai trop de mépris en moi pour ça. |
Par dejavu : le 03/12/13 à 22:29:00
Déconnecté Dire merci | Dites donc, vous ne poussez pas un peu là? Parce que côté jugement vous y allez fort. Quant à moi je ne vois absolument pas où serait le mépris dans les propos de Nirvelli, par contre je vois le vôtre dans vos réactions à ses opinions. Pour moi la sexualité est quelque chose d'intime et lié à l'amour et au plaisir. Se retrouver à mettre une telle chose sur le marché, à mon avis, c'est une démarche qui ne se fait pas de gaieté de coeur et dont on ressort abîmé.... Quand et si on en ressort. Je trouve que faire des blagues sur le sujet c'est là, par contre, faire preuve de mépris!! Mais apparememnt, sous forme de blague, ça ne fait réagir personne. |
Par Uriette : le 03/12/13 à 22:38:45
Déconnecté Dire merci | J'ai pas d'enfants donc ça règle le pb Mais pense un peu aux enfants des autres, quoi, c'est honteux un tel égoïsme. Bah quand je vois que vous êtes choquées par ma façon de parler mais pas à l'idée de voir vos enfants se prostituer un jour, je pense surtout que l'on ne vit pas sur la même planète. Oui c'est sûr on ne vit pas sur la même planète. Moi je n'ai pas l'habitude de laisser les gens prendre les enfants (que je n'ai pas) comme otages de leurs discours. Ca a facheusement tendance à me braquer. |
Par tyoc : le 03/12/13 à 22:44:07
Dire merci | Je trouve que faire des blagues sur le sujet c'est là, par contre, faire preuve de mépris!! Mais apparemment, sous forme de blague, ça ne fait réagir personne. Comme quoi on peut rire de tout mais pas avec tout le monde. Faut peut arrêter les chicaneries de part et d'autres pour repartir sur un débat plus serein. |
Par phil50 : le 03/12/13 à 22:58:37
Dire merci | Perso je ne vois pas trop la connexion entre : "c'est pas l'interdiction qui fera disparaitre" et : " l'idée de voir vos enfants se prostituer un jour" Ce n'est pas parce que je dis "on n'éliminera jamais toutes les maladies" que j'ai envie de voir mes enfants malades ! Ce n'est pas parce que je dis "on n'éliminera jamais les drogues " que j'ai envie de voir mes enfants drogués ! Ce n'est pas parce que je dis "on n'éliminera jamais l'alcoolisme" que j'ai envie de voir mes enfants alcooliques !! Message édité le 03/12/13 à 23:01 |
Par Uriette : le 03/12/13 à 23:03:21
Déconnecté Dire merci | Déjàvu personne n'a prétendu que les gens se prostituent de gaité de coeur. Mais ce serait plus simple si les gens avaient un jugement moins dur à l'égard des prostitués, ne serait-ce que pour les aider à sortir de la misère. En admettant qu'une prostituée cesse, et que les gens disent de cette personne "regarde, c'est la malade, c'est elle qui écartait les cuisses contre de l'argent, la pauvre estropiée de la vie!". Tu imagines quelle considération cette personne aura pour elle-même ? Pour moi la sexualité est quelque chose d'intime et lié à l'amour et au plaisir. Tu précises bien "pour toi", il doit y avoir autant de conceptions qu'il y a d'individus, c'est pourquoi étendre ce qu'on pense à propos de soi aux autres est assez dangereux et stigmatise ceux qui en ont une conception différente. (Et ce même si ce n'est pas avoir des relations tarifées.) |
Par Uriette : le 03/12/13 à 23:11:30
Déconnecté Dire merci | Phil, je me pose tout de même la question. Est-ce parce qu'on n'empêchera pas une chose dont on sait qu'elle a des conséquences fâcheuses (ici la traite des humains c'est pas rien) qu'il ne faut pas tout faire pour l'empêcher ? |
Par sheytana : le 03/12/13 à 23:20:42
Dire merci | J'étais en train de chercher des chiffres sur la prostitution, pour me faire une idée... J'ai trouvé que des chiffres de 1999 Lien Et vu ce qu'elles gagnent, s'il n'y avait pas le problème de proxénétisme, je continue à comprendre pourquoi elles ne préfèrent pas être infirmières... J'ai pas d'enfants donc ça règle le pb Mais pense un peu aux enfants des autres, quoi, c'est honteux un tel égoïsme. Effectivement non je n'ai absolument pas de projets pour les enfants des autres |
Par sheytana : le 03/12/13 à 23:29:37
Dire merci | Je cherchais également des trucs sur les maisons closes espagnols mais c'est dur de trouver des infos... Lien |
Par Uriette : le 03/12/13 à 23:39:53
Déconnecté Dire merci | Si on raisonne sur les chiffres de 99, ça fait froid dans le dos, je trouve. 95% des prostitués aux mains des proxénètes, pour défendre la liberté de disposer de leur corps d'une minorité on ferme complètement les yeux sur l'absence de liberté de disposer de son corps pour une majorité. |
Par laska : le 03/12/13 à 23:42:19
Dire merci | Sheyt, les chiffres sur le salaire : Une professionnelle peut gagner en moyenne 38 000 F par mois à Paris, une call-girl jusqu'à 200 000 F. Les proxénètes en studio (environ 1 300 en France) reçoivent environ 120 F par client. sont à mettre en rapport avec 15 000 à 30 000 professionnelles (dont 95 % aux mains de 15 000 proxénètes). Malheureusement, les proxénètes se font une marge extrêmement importante sur le dos des prostituées. Je n'ai pas de source précise mais du vécu (gendarmique) d'un petit réseau où le mac prenait 80% de com... |
Par sheytana : le 04/12/13 à 08:35:27
Dire merci | Laska sur les chiffres c'est aussi marqué le pourcentage que se prennent les proxénètes. Et c'est pour ça que j'ai précisé s'il n'y a pas de proxénète ! Il y avait d'autres chiffres qui disaient que certains proxénètes qui avaient 12 prostitués gagnaient jusqu'à 9000€ par jour ! |
Par sheytana : le 04/12/13 à 08:40:15
Dire merci | pour défendre la liberté de disposer de leur corps d'une minorité on ferme complètement les yeux sur l'absence de liberté de disposer de son corps pour une majorité----> Ben non, puisque depuis le début notre opinion c'est que c'est le proxénétisme qu'il faut combattre... Si on interdit totalement la prostitution, je vois pas en quoi les 20.000 prostitués vont bien pouvoir se reconvertir ? Alors que combattre mieux les réseaux et le proxénétisme, c'est essayer de leur permettre de récupérer la totalité des sous de leur "rente"... Ce serait au moins ça de prit... |
Par Maevan : le 04/12/13 à 08:59:24
Dire merci | Oui. Parce que là, le projet de loi tel qu'il est risque de conduire les réseaux à mettre les filles encore plus loin et encore plus cachées... Et puis comment l'appliquer ? En forêt de Fontainebleau, il y a pas mal de filles... (jeunes, de l'Europe de l'Est vu les accents, et à plusieurs km du moindre transports en commun). Un flic derrière chaque arbre pour verbaliser les clients ? Quid des salons de massages qui peuvent pour certains proposer des extras ? |
Par dejavu : le 04/12/13 à 09:11:36
Déconnecté Dire merci | "En admettant qu'une prostituée cesse, et que les gens disent de cette personne "regarde, c'est la malade, c'est elle qui écartait les cuisses contre de l'argent, la pauvre estropiée de la vie!". Tu imagines quelle considération cette personne aura pour elle-même ?" Uriette, en admettant que des personnes extérieures soient au courant du passé de prostitution de la personne, crois-moi, leurs jugements seront bien pires. J'ai eu une DP avec un passé abominable de drogue et de prostitution, avec qui j'ai beaucoup discuté pendant nos balades à cheval ensemble. Elle se reconnaissait elle-même comme estropiée de la vie et psychologiquement différente. On ne se remet pas si facilement de tout cela. Elle avait encore un métier dans le domaine du sexe mais la prostitution c'était quelque chose qu'elle (ses mots) ne s'abaisserait plus jamais à faire. Quant aux récits sur son "expérience professionnelle"...après coup on se dit qu'on aurait jamais voulu les entendre. Alors appeler un chat un chat, ce n'est pas faire preuve de mépris, c'est faire preuve de réalisme |
Par sheytana : le 04/12/13 à 09:26:47
Dire merci | La différence Déjavu c'est que dans des propos, du mépris, on en ressent justement pas |
Par Nirvelli : le 04/12/13 à 10:02:21
Dire merci | J'adore ces gens qui savent mieux que moi ce que je pense... J'ai utilisé des mots crus pour souligner l'aspect cru de ce qu'est la prostitution, en opposition à certains mots à mon sens bien trop doux pour exprimer ce qu'est vraiment la réalité du terrain, absolument pas par mépris pour les prostituées. (Je crois que cette manière de formuler les choses à un nom en français, mais je ne le connais pas). C'est moi qui ait parlé d'une forme d'esclavage intolérable, c'est moi qui dit que la femme n'est pas un objet de consommation comme un autre, mais oui, je suis méprisante si vous voulez, pourtant, ce n'est pas moi qui ait de l'indulgence pour les consommateurs. Vous pensez que le consommateur n'est pas la bonne cible, pourtant, en Suède (ou en Norvège, je ne sais plus ), c'est en sanctionnant le consommateur que les réseaux ont fini par dégager du pays, plus de demande = plus d'offre tout simplement. Il reste de la prostitution biensur car aucun système n'est parfait, mais sanctionner le consommateur est un outil intéressant même s'il n'est pas la panacée. Et ne pas sanctionner le consommateur, c'est une manière de cautionner ses actes, de le déculpabiliser. |
Par casimir : le 04/12/13 à 10:23:18
Dire merci | Nirvelli pour connaitre si bien la réalité du terrain , mieux que les autre forumeuse semble t(il tu a une expérience perso qui expliquerait tout ce mépris pour ce type de métier Spoiler
je suis un peut espiégle sur ce coup la ..
Message édité le 04/12/13 à 10:26 |
Par Uriette : le 04/12/13 à 10:37:59
Déconnecté Dire merci | Uriette, en admettant que des personnes extérieures soient au courant du passé de prostitution de la personne, crois-moi, leurs jugements seront bien pires. Parce que certains sont bien pires, ça justifie qu'on puisse se permettre de faire des trucs pas si pires mais quand même pas jojo ? Si on veut aider les prostitués à s'en sortir, la première des choses c'est de ne pas porter un jugement de valeur sur ce qu'ils vivent (ou ont vécu). Les jugements de valeurs que les gens se portent à eux-même c'est autre chose. Tu témoignes de l'histoire d'une personne qui a vécu dans la souffrance, la violence et l'humiliation à cause de la prostitution. Dire qu'il est intolérable de laisser des gens dans cette situation, c'est évident. Mais les stigmatiser en les avilissant, ce n'est que rajouter de la souffrance à ce qu'elles vivent ou ont vécu. (déchets humains, perte du sens commun etc.) Sheyt, je dis pas que verbaliser c'est LA solution, mais c'en est une qu'on peut au moins discuter. Il s'agit de traite d'humains de travailleurs du sexes, dire que ce sont des relations tarifées entre adultes consentants c'est une manière de se voiler la face, et ne rien faire c'est trouver tolérable dans la prostitution ce qu'on trouverait intolérable dans d'autres circonstances. Merci Nirvelli, tu es la sauveuse de l'humanité toute entière, heureusement que tu existes. Est-ce que tu te rends compte qu'en braquant les gens contre toi, tu dessert la cause de la pénalisation ? |
Par Mystic2 : le 04/12/13 à 10:44:10
Dire merci | Moi je me demande combien de filles en plus, grace a cette loi, vont finir dans des caves... voir passer toute une vie dans des caves... |
Par Uriette : le 04/12/13 à 11:16:22
Déconnecté Dire merci | Moi je me demande combien de filles en plus, grace a cette loi, vont finir dans des caves... voir passer toute une vie dans des caves... Cette loi a des effets pervers redoutables sur un certain nombre de plans. Mais non, les responsables de cet état de fait sont les clients et les proxénètes. Commencer à trouver des excuses en disant "les filles vivent dans des conditions déplorables à cause de la loi" c'est un peu occulter le fait que les filles vivent dans des conditions déplorables parce que certains préfèrent satisfaire leur plaisirs immédiats plutôt que de respecter la dignité humaine. |
Par Mystic2 : le 04/12/13 à 11:25:30
Dire merci | Commencer à trouver des excuses en disant "les filles vivent dans des conditions déplorables à cause de la loi" c'est un peu occulter le fait que les filles vivent dans des conditions déplorables parce que certains préfèrent satisfaire leur plaisirs immédiats plutôt que de respecter la dignité humaine. Euh non... c'est pas tout a fait ca, c'est juste la verité, elles auront encore moins de """sorties""" et seront bien plus cloitrées, moins de solutions se proposeront à elles pour se sortir de la misère dans laquelle elles sont... En etant dehors on peut espérer que certaines rencontrent des assos, des personnes qui les aideront, alors que là, ca sera impossible de les trouver. |
Par uranie2 : le 04/12/13 à 11:37:56
Dire merci | Je prends le débat en cours, mais je suis assez d'acc avec Mystic... Au final, ça va faire comme avec le cannabis : des réseaux souterrains, des économies souterraines, et donc disparation de la surface de la terre des prostitué(e)s rendant impossible l'aide... |
Par Uriette : le 04/12/13 à 11:46:09
Déconnecté Dire merci | Oui mais le canabis, en consommer ça reste interdit (symboliquement), alors que des services rendu par des esclaves ça reste légal d'y faire appel. Ca ne vous interpelle pas que notre société soit plus permissive à l'égard de "clients" qui profitent de services rendu par des esclaves qu'avec un fumeur de joint ? Je ne dis pas qu'il faut nécessairement pénaliser le client, mais les deux poids de mesures, m'interpellent franchement. Après on peut avoir des arguments dans la mesure où on ne peut pas réduire l'offre du jour au lendemain, il est encore d'avantage dangereux de pénaliser le client, pour un certain nombre de raison. Mais ça ne doit pas occulter pas le fait que la première cause d'une telle situation c'est d'abord l'acte de consommation. |
Par sheytana : le 04/12/13 à 11:56:23
Dire merci | Ben perso, je ne vois pas en quoi c'est un mal en soi d'aller aux prostitués (ni de fumer du cannabis d'ailleurs)... Le mal, ce sont les réseaux... |
Par uranie2 : le 04/12/13 à 12:00:02
Dire merci | Mais ça ne doit pas occulter pas le fait que la première cause d'une telle situation c'est d'abord l'acte de consommation. On est bien d'accord ! Mais comme, je pense, on est bien d'accord pour dire que plus on va interdire, et plus ça va se faire en douce, non ? Cela dit, je n'ai rien de concret à apporter à la discussion, ni de solution à proposer, donc je retourne à la lecture pure (mais je voulais quand même juste dire ça !). Message édité le 04/12/13 à 12:03 |
Par sheytana : le 04/12/13 à 12:00:27
Dire merci | Sheyt, je dis pas que verbaliser c'est LA solution, mais c'en est une qu'on peut au moins discuter. Il s'agit de traite d'humains de travailleurs du sexes, dire que ce sont des relations tarifées entre adultes consentants c'est une manière de se voiler la face, et ne rien faire c'est trouver tolérable dans la prostitution ce qu'on trouverait intolérable dans d'autres circonstances. Oui c'est sur que c'est une des solutions, mais mon sentiment, c'est que sous couvert de bonne intention ça risque de faire plus de mal que de bien... Après, si je me trompe et que ça marche, ce sera tant mieux hein évidemment |
Par Nirvelli : le 04/12/13 à 12:10:37
Dire merci | Vous me gonflez avec votre mépris à toutes les sauces. Vous ne me comprenez pas, tant pi, mais si vous évitiez de penser à ma place aussi, ce serait pas mal (oh zut, ce que je viens de dire est méprisant non? Bouhouhouhou, mais quelle horrible monstre je suis ). Je le répète, je n'ai pas de mépris pour les prostituées, mais si ça vous plait de penser que je suis méprisante, allez y défoulez vous, faites vous plaisir... Casimir, justement, tu ne connais rien de ma vie... |
Par Uriette : le 04/12/13 à 12:27:33
Déconnecté Dire merci | Sheytana, dans la mesure où 95% des filles sont aux mains de proxénètes. Ce qui est condamnable selon moi ce n'est pas d'avoir du sexe tarifé, mais d'entretenir les réseaux et de s'en foutre comme de l'an quarante avec la bénédiction du bon peuple. (Pour moi ce serait du balayage de rue, du lavage de carreau, à partir du moment où on fait appel à des services de gens privé de leur liberté de disposer d'eux-même, c'est condamnable). |
Par Pampille : le 04/12/13 à 13:53:14
Dire merci | "Pampille tu croises vraiment des gens bizarres... Je suppose que ces individus ne se rendent pas compte que démonter la tronche des gens relève de la psychiatrie ou de la justice. Je fais plus que les "croiser": Je m'arrête même dessus parce que j'appréhende les gens comme j'appréhende un bouquin ou une œuvre cinématographique... La variété des individus et des parcours m'a toujours attirée et fascinée. Aussi, je déteste cantonner mes interactions sociales à un seul type d'individus ou même, à une activité professionnelle unique: Vivre plusieurs vies en une seule, c'est mon leitmotiv et je tire plus de plaisir de la connaissance pratique que de la connaissance théorique. C'est pourquoi tu peux me trouver à 3H du mat, assise sur un trottoir à côté d'une prostituée qui m'aura alpaguée d'un: "Bonsoir ma belle, tu veux pas t'arrêter 5 mn pour fumer un spliff avec moi?", pendant qu'elle fait une pause entre deux passes... Parce que là, à ce moment précis, après avoir écouté les clients s'épancher, c'est elle qui a envie de se détendre et de"parler", si possible avec une femme qui n'est pas du "milieu". Alors, les mecs dont je parlais, c'est un peu le même topo... Et effectivement, ils relevaient de la psychiatrie (ou au mieux, d'une telle pauvreté sociale et culturelle, qu'ils sont "socialement" inadaptés sur tous les plans et dans la plupart des situations). Ca, ils ne s'en rendent pas compte. Quant à la justice? Ils s'en foutent et ils sont persuadés qu'elle ne s'applique à eux que sur le plan répressif, ils la "niquent" (comme ils disent). Mais revenons à nos moutons. "Mais pour toi c'est quoi la prostitution si ce n'est pas écarter les cuisses pour de l'argent? Oui, c'est la forme la plus évidente de prostitution. Mais sans retomber dans le raisonnement par l'absurde exposé dans le documentaire, en page 2, selon lequel l'affirmation Il n'y a que les putes qui se prostituent vient s'opposer à son pendant, Toutes les femmes se prostituent, il est évident que si toutes les femmes ne se prostituent pas... Il n'y a pas que les putes qui se prostituent, loin de là! Tout rapport sexuel consenti dans le but d'obtenir un avantage en nature, financier ou un service et qui n'a donc pas pour but exclusif d'aimer ou de prendre du plaisir ou d'en donner par simple envie... EST de la prostitution. Cela dépasse la situation matrimoniale et professionnelles des intéressé(e)s. Comme on peut se faire violer par son mari ou par son copain, on peut se prostituer auprès de son mari ou de son copain. On peut se prostituer auprès de son patron, de son propriétaire, de l'épicier, du plombier, etc... Et pour diverses raisons comme bénéficier d'un avantage ou éviter un désagrément, un conflit... Bref, afin d'obtenir quelque chose. Je crois que c'est dans ce sens qu'il faut comprendre l'adage: "La prostitution est le plus vieux métier du monde". La question du "bien" ou du "mal" est subjective et présente finalement peu d'intérêt face à celle du consentement. Et le consentement doit être "libre et éclairé". Pour ce faire, la personne ne doit pas être frappée d'irresponsabilité juridique. Or, le consentement est-il libre et éclairé lorsqu'on accepte des rapports en échange de la tranquillité, parce qu'on a peur? Le consentement est-il libre et éclairé lorsqu'on présente un handicap mental ou une maladie d'ordre psychiatrique? Le consentement est-il libre et éclairé lorsqu'on est sous l'emprise de l’alcool ou d'une drogue? Le consentement est-il libre et éclairé lorsqu'on est victime d'un chantage? Le consentement peut-il être libre et éclairé lorsqu'on est aux mains d'un réseau? Pour moi, la question essentielle est bien celle du consentement. Dés lors que ce dernier est établi comme étant libre et éclairé, je ne vois pas de raison de jeter l’opprobre sur la prostitution (sur ceux qui l'exercent, comme sur ceux qui y ont recours) car, je le répète: Dans le cercle privé, on ne le fait pas... Mais quelle hypocrisie de la part de la société! |
Par Pampille : le 04/12/13 à 13:54:37
Dire merci | "Vous vous cachez derrière des mots plus doux, mais vous croyez quoi? Que les clients des prostituées les appellent mademoiselle et leurs conte fleurette?" Des qui leur content "fleurette" et/ou qui tombent amoureux? Oui, je pense qu'il y en a, inévitablement... Même si ils ne devraient pas car, ils oublient qu'il ne s'agit que d'une activité professionnelle. Je pense même, aussi bizarre que ça puisse paraitre à certains, qu'il y a un nombre non négligeable de clients qui sont respectueux et qui y vont aussi pour avoir un contact "social" avec une femme: Pas que du sexe mais aussi une discussion, des caresses, de la tendresse. Il me semble que c'est très réducteur de résumer le client à un gros pervers en mal de domination... Comme le disent les prostitué(e)s dans le documentaire page 2 (l'exposé des différents types de clients est le seul point intéressant du docu qui ne se réduise pas à des contre-attaques), il y a le type lambda, qui vient les voir après une journée de labeur, parce qu'ils ont célibataires et qu'ils ont envie d'une relation sexuelle sans lendemain et qu'ils n'ont pas l'envie (ou pas le temps) d'aller trainer dans les bars sur leur 31, à la recherche d'une conquête d'un soir. Il y a des hommes mariés, plus ou moins vieux, dont les femmes ne veulent plus avoir de relations sexuelles mais qui aiment leurs femmes et ne veulent pas divorcer pour autant. Il y a des veufs âgés, qui ont encore des besoins sexuels mais qui ne veulent pas (ou ne peuvent pas) se réengager dans une nouvelle relation. Il y a des handicapés plus ou moins lourds dont les chances de connaitre la sexualité avec une autre personne sont proches du néant. Il y a des mecs qui veulent réaliser des fantasmes sans que ces derniers fassent partie de leur quotidien. Il y en a qui sont flingués psychologiquement et qui ne seront jamais capables d'assumer la relation à l'autre... Et c'est pas pour autant qu'ils n'ont pas de forts besoins sexuels, etc, etc... Dans le documentaire, tout à la fin (la partie intéressante), y a ce type d'une trentaine d'années qui a eu un manque d'oxygène à la naissance. Physiquement, il est "normal", ni beau ni moche... Il a l'air d'avoir un bon sens de l'humour, un certain charme et une bonne dose d'auto-dérision. Mais voilà, il est tordu de tous les membres, il marche avec une canne et il nous dit: "Quand on est tout tordu, comme moi, on a intérêt de ramer dans le sens du courant, si on veut seulement avoir la chance d'aborder une femme. Je ne sens pas de mépris ou d'animosité dans l'attitude des femmes à mon égard. C'est juste qu'elles se disent: Pourquoi je m'arrêterais sur lui". Et à la prostituée qu'il consulte régulièrement car, comme tout le monde, il a besoin d'assouvir ses envies sexuelles, il dit: "Si tu m'écoutes, je ne dis pas ça pour te faire peur et je ne veux surtout pas te faire fuir mais ne pars pas... Tu es simplement la personne la plus importante dans ma vie." |
Par cyberds : le 04/12/13 à 14:06:37
Dire merci | analyse très intéressante si vous prenez le temps de lire : Lien [...] Déterminisme social et psychologique dans la prostitution Nul ne peut nier que la misère économique est le terreau fertile sur lequel se développe l'industrie de la prostitution. La prostitution, qui sévit massivement dans les pays du tiers-monde, de l'Europe de l'Est, de l'ex-URSS et les Balkans, est l'un des résultats de la catastrophe sociale et de la ruine économique qu'impliquent les politiques d'ajustement structurel, les privatisations, le libre échange à sens unique, bref la mondialisation et ses effets sur l'accroissement des inégalités sociales au sein des pays et entre les pays, ainsi que par l'aggravation fulgurante des pauvretés. Cette prostitution, dont le visage ne cesse d'évoluer - qui profite des femmes et des enfants du tiers-monde et des anciens pays « socialistes », devenus « le cheptel » de la misère mondiale - est organisée par des bandes criminelles : les femmes et les enfants sont dupés, enlevés, vendus par leur famille, razziés, violentés et exploités. Ce n'est pas nécessairement le cas pour les prostituées occidentales (Europe de l'Ouest et Amérique du Nord). Les personnes qui se prostituent ne le font pas dans les mêmes conditions. Elles ne sont pas des sans-papiers. Elles ne connaissent pas nécessairement la même précarité économique. Pour une certaine partie de ces personnes, la prostitution représente « une solution provisoire ou prolongée aux difficultés financières » (Chaleil, 2002 :12-13). Une telle prostitution alimentaire est, bien sûr, pour nombre d'occasionnelles, une conséquence de la situation économique et sociale (3). Mais cela n'explique pas pourquoi certaines personnes se prostituent et d'autres se refusent à le faire. Autrement dit, l'argent semble être le moteur de tout et, pourtant, il ne constitue pas une explication satisfaisante. D'autres causes expliquent l'entrée dans la prostitution, car |
Par cyberds : le 04/12/13 à 14:08:15
Dire merci | suite ... D'autres causes expliquent l'entrée dans la prostitution, car ce n'est pas n'importe quelle femme, ni n'importe quel homme qui accepte de faire « volontairement » ce « métier », qui réussit à passer à l'acte, à (sur)vivre dans un autre monde, même si l'argent constitue un attrait et le désir d'échapper aux piètres conditions sociales d'existence, une motivation. S'il y a des causes alimentaires et de survie à la prostitution, il existe aussi un déterminisme social et psychologique qui prédispose certaines personnes à la prostitution. Nombre de chercheurs refusent la dichotomie volontaire et forcée, car ils veulent comprendre les conditions sociales et psychologiques d'entrée dans la prostitution. Ils soutiennent que l'engagement dans la prostitution est la conséquence de facteurs multiples, d'un enchevêtrement de raisons économiques, personnelles, sociales et psychologiques. La fabrication de cette marchandise particulière a une histoire préalable, une histoire qui se déroule en amont. C'est le poids de cette histoire qui permet à une personne d'envisager de se prostituer, de vendre son sexe. Violence et abus sexuels antérieurs Nombre de recherches vont dans ce sens : les prostitué-es ont un lourd passé traumatique et une histoire d'abus sexuels chroniques (Burgess, Hartman et McCormack, 1987 ; Giobbe, Harrigan, Ryan et Gamache, 1990 ; James et Meyerding, 1977 ; Silbert et Pines, 1981, 1982, 1983 ; Simons et Whitbeck, 1991 ; Widom et Kuhns, 1996). Entre 60 % à 90 % des personnes qui se prostituent ont été sexuellement abusées dans leur enfance (Murphy, 1993 ; Silbert et Pines, 1983). Judith Trinquart précise qu'en France on « recense entre 80 et 95 % d'antécédents de violences sexuelles chez les personnes prostituées originaire du pays » (citée dans Chaleil, 2002 :11). Au Brésil, Gilberto Dimestein (1992), qui a interrogé 53 fillettes et adolescentes « venues d'elles-mêmes à la prostitution » soutient que 95 % d'entre elles étaient issues de familles dysfonctionnelles. Ces violences sont la raison de la fugue d'adolescent-es qui sont attendu-es par des recruteurs dans les gares de train et d'autobus des grandes villes (Poulin, 1994 : chapitre II). L'enfance des personnes prostituées a été marquée par l'abus sexuel et physique (Farley et al.,1998). Quelque 62 % des prostituées interviewées par Bagley et Young (1987) ont avoué une histoire d'abus physique dans leur enfance. Une autre étude révèle que 90 % des prostituées avaient été physiquement agressées dans leur enfance ; 74 % de ces mêmes interviewées ont été sexuellement abusées dans leurs familles et 50 % ont été sexuellement abusées par une personne étrangère à leur famille (Giobbe, Harrigan, Ryan, et Gamache 1990). Selon le Council for Prostitution Alternatives de Portland, des 123 survivants de la prostitution interviewés, 85 % ont souffert d'inceste, 90 % d'abus physique et 98 % d'abus émotionnel (Hunter, 1994). Selon Widom et Ames (1994), l'enfant survivant aux abus sexuels risque beaucoup plus d'être arrêté adulte pour prostitution que le survivant aux abus physiques. Les survivant-es de traumatismes sexuels vécus dans l'enfance, risquent de vivre des dysfonctionnements importants : ils développent souvent des idées et des comportements auto-destructeurs, un mépris de soi, un sentiment de honte, des désordres alimentaires, l'abus de drogues, etc. (Herman, 1992 ; Morin 1984) Pour le psychothérapeute Bernard Lempert (2001) : Toutes les violences tiennent ensemble. La violence produit la violence […] Il y a une cohérence. Ainsi, la relation entre inceste et prostitution me semble flagrante. Je ne dis pas que c'est son seul mode de production - la misère a son rôle à jouer, la criminalité également. Mais l'inceste est pour moi un des principaux fournisseurs de la prostitution. En écoutant les gens, leurs rêves, j'ai compris que la prostitution est un des symptômes de l'inceste, et/ou des agressions sexuelles extra-familiales mais avec un système d'exposition à l'intérieur de la famille. [...] |
Par sheytana : le 04/12/13 à 14:24:53
Dire merci | C'est intéressant Cyberds... Et ça ne m'étonne pas du tout |
Par Akhal9 : le 04/12/13 à 17:26:00
Dire merci | La proposition de loi vient d'être adopté par l'assemblé. Sûrement de nouvelles manifs en vue. |
Par Uriette : le 04/12/13 à 17:35:18
Déconnecté Dire merci | Normalement on fait les manifs avant que les lois ne soient votées. |
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